Durant deux jours, hier et avant-hier, les personnalités présentes aux Assises nationales de la santé ont appellé à réformer, plus que jamais, ce secteur d'autant que la loi, portant code de la santé, ne répond plus aux exigences actuelles. Durant deux jours, hier et avant-hier, les personnalités présentes aux Assises nationales de la santé ont appellé à réformer, plus que jamais, ce secteur d'autant que la loi, portant code de la santé, ne répond plus aux exigences actuelles. Pour les différents acteurs, le secteur souffre de plusieurs lacunes et fait face à des crises aux effets multidimensionnels. Ces lacunes ne cessent, malheureusement, d'induire des erreurs et comportements impardonnables : négligences, erreurs médicales, vols de médicament, de sang, et pire encore de bébés, comme ce fut le cas à l'hôpital de constantine. A l'ouverture de ces Assises, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que les recommandations qui découleront de ces assises "constitueront la base sur laquelle s'appuiera le gouvernement dans l'élaboration d'une nouvelle loi qui définira les grandes lignes du système national de santé pour les années à venir, et encadrera ses activités et ses modes de gestion afin, a-t-il dit, d'assurer aux citoyens une couverture sanitaire et des services publics au niveau des standards internationaux en la matière". Les travaux des Assises ont abordé plusieurs points sensibles avec pour principal objectif une large implication de l'ensemble des acteurs concernés dans la définition de la nouvelle politique du secteur. Les intervenants ont eu également à débattre des voies et moyens permettant de rétablir l'équilibre dans l'offre de soins dans les régions du Sud, des Hauts-Plateaux et des zones enclavées. Les problèmes du manque d'effectifs sanitaires et du transport dont souffrent les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, ont été également soulevés au deuxième jour des travaux. Acet effet, Zakia Boudouh, inspectrice de santé à Biskra, a déploré l'absence de médecins spécialistes dans cette wilaya, à l'exception de l'équipe médicale cubaine "qui ne peut, à elle seule, répondre aux besoins locaux, notamment en ce qui concerne la pédiatrie et la gynécologie", déplore-t-elle. De son côté, M. Wissat, professionnel de la santé à El Bayadh, a indiqué que cette wilaya souffre d'un "manque flagrant en matière de spécialistes et en matériels de radiologie et d'imagerie". Il explique que les opérations de jumelage entre les structures sanitaires du Nord et celles du Sud et des Hauts- Plateaux "ne suffisent pas pour remédier à ces problèmes". Il juge, à cet égard, "nécessaire d'encourager le secteur privé pour apporter son soutien, en vue d'une meilleure prise en charge des citoyens". Dans le même sillage Choutibi Zahra, membre de l'Union nationale des sages-femmes, a fait part du problème de surcharge des malades à l'hôpital de Tamanrasset où elle exerce, surcharge qui se répercute négativement sur la santé de la sage-femme, d'où la nécessité de fournir davantage de moyens, notamment en ce qui concerne la radiologie ainsi que de mener un travail de sensibilisation auprès des femmes. Révision des lois régissant l'activité complémentaire De nombreux spécialistes en médecine ont appelé à la révision des lois régissant l'activité complémentaire afin de permettre sa pratique dans les cliniques privées les fins de semaine et les jours fériés. Le ministère de la Santé avait promulgué une loi, durant les années 90, permettant aux professeurs des hôpitaux de pratiquer une activité complémentaire et ce après l'apparition du secteur privé afin de faciliter la prise en charge des malades dans les deux secteurs, mais les dépassements enregistrés au détriment des malades du secteur public ont contraint la tutelle à geler cette loi au début de l'année 2014. Si le ministère a tranché sur cette question, celle-ci continue néanmoins de susciter la "polémique entre ceux qui appellent à son maintien et ceux qui y sont opposés", selon des médecins rencontrés par l'APS en marge des Assises nationales de la santé qui ont débuté lundi. Le professeur Mustapha Boubrit, chef du service radiologie au CHU de Beni Messous a qualifié l'activité complémentaire dans son état actuel de "catastrophique" car pratiquée de manière "anarchique", appelant à la révision des lois qui la régissent. Il a estimé que son gel "hâtif" par la tutelle ne sert pas la santé publique affirmant que "l'on ne peut promulguer une loi et la geler de cette façon même s'il y a eu des dépassements". Il a appelé à profiter des "expériences de certains pays qui ont réussi dans ce domaine, à lancer des mesures incitatives pour fixer les compétences dans le secteur public et à assurer un régime salarial harmonieux entre le public et le privé pour une meilleure prise en charge des malades". Appel au renforcement de la prévention Les spécialistes ont appelé également au renforcement de la prévention pour relever les défis actuels et futurs qui se posent, notamment pour ce qui a trait à la prise en charge des maladies chroniques qui causent, à elles seules, 70 % des décès en Algérie. "Malgré l'évolution de la médecine et l'amélioration de la symptomatologie (diagnostic) et l'utilisation des technologies modernes, l'Algérie n'est toujours pas parvenue à réduire les maladies entraînant la mort ni les facteurs de leur prolifération dont les maladies cardiovasculaires, l'obésité et le diabète", a indiqué le président de la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha), le professeur Hacene Chibane, en marge des Assises nationales de la santé. Il estime opportun la mise au point d'une politique de la santé qui ciblerait la réduction des facteurs d'aggravation des maladies, soulignant les expériences mondiales qui ont réussi à faire de la prévention un "facteur capital de l'amélioration de la santé de la population". Le chef du service pédiatrie à l'établissement hospitalier Hassani- Issad de Beni Messous, le professeur Abdellatif Ben Senoussi, a déploré, quant à lui, l'absence "de bilan des programmes de santé et le manque de prévention en particulier au danger du tabagisme qui cause plusieurs maladies mortelles". Il estime que les dépenses annuelles de l'Etat algérien par habitant - estimées à 300 dollars -sont "insuffisantes et ne reflétent pas les potentialités réelles du pays", rappelant que celles des pays avancés "oscillent entre 4.000 et 9.000 dollars par habitant ". Il recommande à ce propos "l'intensification des programmes de vaccination de l'enfant. Les efforts de l'Etat en matière de lutte contre les maladies infectieuses au lendemain de l'Indépendance ont bien donné des résultats. Il est du devoir des pouvoirs publics de tracer un programme préventif des maladies chroniques conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, prônant essentiellement la diminution du sel à raison de 30 %, la lutte contre le tabagisme et l'encouragement de l'activité physique ". Il a insisté également sur la bonne prise en charge des personnes atteintes d'hypertension et de diabète dans le but de réduire de 25 % la mortalité causée par les maladies cardiovasculaires à l'horizon 2025. Nécessité d'évaluer les politiques précédentes de santé L'évaluation des politiques précédemment menées en matière de santé est nécessaire pour en tirer les "enseignements" a plaidé le professeur Messaoud Zitouni, appelant à une réforme du secteur "centrée sur le malade. Nous n'évaluons jamais ce que nous avons fait par le passé en matière de santé en vue de tirer les enseignements qui s'imposent", a déploré le Pr Messaoud Zitouni, chargé du Plan anti-cancer, lors de son intervention aux Assises nationales de la santé, appelant à revoir la stratégie de réforme de la santé, de sorte à ce qu'elle soit "centrée sur le malade". Soutenant l'existence d'un "décalage" entre les problèmes soulevés par les responsables du secteur de la santé et ceux évoqués par les patients, l'intervenant a ajouté qu'il "suffit de s'en convaincre en observant le parcours" que mènent ces derniers pour se faire suivre ". Le spécialiste qui note la "complexité" des causes de cette maladie estime que le "seul vrai traitement demeure la prévention", rappelant que durant les cinq dernières années, l'Algérie a enregistré 20.000 nouveaux cas de cancer faisant ainsi passer le nombre de cancers de 30.000 à environ 50.000 actuellement. Une utilisation "rationnelle" des allocations budgétaires destinées au secteur est, par ailleurs, recommandée par le spécialiste qui informe de la tenue en septembre prochain d'une conférence nationale sur le cancer, axée principalement sur le plan anticancer mis en place par les pouvoirs publics. Pour les différents acteurs, le secteur souffre de plusieurs lacunes et fait face à des crises aux effets multidimensionnels. Ces lacunes ne cessent, malheureusement, d'induire des erreurs et comportements impardonnables : négligences, erreurs médicales, vols de médicament, de sang, et pire encore de bébés, comme ce fut le cas à l'hôpital de constantine. A l'ouverture de ces Assises, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que les recommandations qui découleront de ces assises "constitueront la base sur laquelle s'appuiera le gouvernement dans l'élaboration d'une nouvelle loi qui définira les grandes lignes du système national de santé pour les années à venir, et encadrera ses activités et ses modes de gestion afin, a-t-il dit, d'assurer aux citoyens une couverture sanitaire et des services publics au niveau des standards internationaux en la matière". Les travaux des Assises ont abordé plusieurs points sensibles avec pour principal objectif une large implication de l'ensemble des acteurs concernés dans la définition de la nouvelle politique du secteur. Les intervenants ont eu également à débattre des voies et moyens permettant de rétablir l'équilibre dans l'offre de soins dans les régions du Sud, des Hauts-Plateaux et des zones enclavées. Les problèmes du manque d'effectifs sanitaires et du transport dont souffrent les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, ont été également soulevés au deuxième jour des travaux. Acet effet, Zakia Boudouh, inspectrice de santé à Biskra, a déploré l'absence de médecins spécialistes dans cette wilaya, à l'exception de l'équipe médicale cubaine "qui ne peut, à elle seule, répondre aux besoins locaux, notamment en ce qui concerne la pédiatrie et la gynécologie", déplore-t-elle. De son côté, M. Wissat, professionnel de la santé à El Bayadh, a indiqué que cette wilaya souffre d'un "manque flagrant en matière de spécialistes et en matériels de radiologie et d'imagerie". Il explique que les opérations de jumelage entre les structures sanitaires du Nord et celles du Sud et des Hauts- Plateaux "ne suffisent pas pour remédier à ces problèmes". Il juge, à cet égard, "nécessaire d'encourager le secteur privé pour apporter son soutien, en vue d'une meilleure prise en charge des citoyens". Dans le même sillage Choutibi Zahra, membre de l'Union nationale des sages-femmes, a fait part du problème de surcharge des malades à l'hôpital de Tamanrasset où elle exerce, surcharge qui se répercute négativement sur la santé de la sage-femme, d'où la nécessité de fournir davantage de moyens, notamment en ce qui concerne la radiologie ainsi que de mener un travail de sensibilisation auprès des femmes. Révision des lois régissant l'activité complémentaire De nombreux spécialistes en médecine ont appelé à la révision des lois régissant l'activité complémentaire afin de permettre sa pratique dans les cliniques privées les fins de semaine et les jours fériés. Le ministère de la Santé avait promulgué une loi, durant les années 90, permettant aux professeurs des hôpitaux de pratiquer une activité complémentaire et ce après l'apparition du secteur privé afin de faciliter la prise en charge des malades dans les deux secteurs, mais les dépassements enregistrés au détriment des malades du secteur public ont contraint la tutelle à geler cette loi au début de l'année 2014. Si le ministère a tranché sur cette question, celle-ci continue néanmoins de susciter la "polémique entre ceux qui appellent à son maintien et ceux qui y sont opposés", selon des médecins rencontrés par l'APS en marge des Assises nationales de la santé qui ont débuté lundi. Le professeur Mustapha Boubrit, chef du service radiologie au CHU de Beni Messous a qualifié l'activité complémentaire dans son état actuel de "catastrophique" car pratiquée de manière "anarchique", appelant à la révision des lois qui la régissent. Il a estimé que son gel "hâtif" par la tutelle ne sert pas la santé publique affirmant que "l'on ne peut promulguer une loi et la geler de cette façon même s'il y a eu des dépassements". Il a appelé à profiter des "expériences de certains pays qui ont réussi dans ce domaine, à lancer des mesures incitatives pour fixer les compétences dans le secteur public et à assurer un régime salarial harmonieux entre le public et le privé pour une meilleure prise en charge des malades". Appel au renforcement de la prévention Les spécialistes ont appelé également au renforcement de la prévention pour relever les défis actuels et futurs qui se posent, notamment pour ce qui a trait à la prise en charge des maladies chroniques qui causent, à elles seules, 70 % des décès en Algérie. "Malgré l'évolution de la médecine et l'amélioration de la symptomatologie (diagnostic) et l'utilisation des technologies modernes, l'Algérie n'est toujours pas parvenue à réduire les maladies entraînant la mort ni les facteurs de leur prolifération dont les maladies cardiovasculaires, l'obésité et le diabète", a indiqué le président de la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha), le professeur Hacene Chibane, en marge des Assises nationales de la santé. Il estime opportun la mise au point d'une politique de la santé qui ciblerait la réduction des facteurs d'aggravation des maladies, soulignant les expériences mondiales qui ont réussi à faire de la prévention un "facteur capital de l'amélioration de la santé de la population". Le chef du service pédiatrie à l'établissement hospitalier Hassani- Issad de Beni Messous, le professeur Abdellatif Ben Senoussi, a déploré, quant à lui, l'absence "de bilan des programmes de santé et le manque de prévention en particulier au danger du tabagisme qui cause plusieurs maladies mortelles". Il estime que les dépenses annuelles de l'Etat algérien par habitant - estimées à 300 dollars -sont "insuffisantes et ne reflétent pas les potentialités réelles du pays", rappelant que celles des pays avancés "oscillent entre 4.000 et 9.000 dollars par habitant ". Il recommande à ce propos "l'intensification des programmes de vaccination de l'enfant. Les efforts de l'Etat en matière de lutte contre les maladies infectieuses au lendemain de l'Indépendance ont bien donné des résultats. Il est du devoir des pouvoirs publics de tracer un programme préventif des maladies chroniques conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, prônant essentiellement la diminution du sel à raison de 30 %, la lutte contre le tabagisme et l'encouragement de l'activité physique ". Il a insisté également sur la bonne prise en charge des personnes atteintes d'hypertension et de diabète dans le but de réduire de 25 % la mortalité causée par les maladies cardiovasculaires à l'horizon 2025. Nécessité d'évaluer les politiques précédentes de santé L'évaluation des politiques précédemment menées en matière de santé est nécessaire pour en tirer les "enseignements" a plaidé le professeur Messaoud Zitouni, appelant à une réforme du secteur "centrée sur le malade. Nous n'évaluons jamais ce que nous avons fait par le passé en matière de santé en vue de tirer les enseignements qui s'imposent", a déploré le Pr Messaoud Zitouni, chargé du Plan anti-cancer, lors de son intervention aux Assises nationales de la santé, appelant à revoir la stratégie de réforme de la santé, de sorte à ce qu'elle soit "centrée sur le malade". Soutenant l'existence d'un "décalage" entre les problèmes soulevés par les responsables du secteur de la santé et ceux évoqués par les patients, l'intervenant a ajouté qu'il "suffit de s'en convaincre en observant le parcours" que mènent ces derniers pour se faire suivre ". Le spécialiste qui note la "complexité" des causes de cette maladie estime que le "seul vrai traitement demeure la prévention", rappelant que durant les cinq dernières années, l'Algérie a enregistré 20.000 nouveaux cas de cancer faisant ainsi passer le nombre de cancers de 30.000 à environ 50.000 actuellement. Une utilisation "rationnelle" des allocations budgétaires destinées au secteur est, par ailleurs, recommandée par le spécialiste qui informe de la tenue en septembre prochain d'une conférence nationale sur le cancer, axée principalement sur le plan anticancer mis en place par les pouvoirs publics.