De nombreux spécialistes en médecine ont appelé à la révision des lois régissant l'activité complémentaire afin de permettre sa pratique dans les cliniques privées durant les fins de semaine et les jours fériés. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait émis une loi permettant aux professeurs des hôpitaux de pratiquer l'activité complémentaire pendant les années 90 après l'apparition du secteur privé pour faciliter la prise en charge des malades dans les deux secteurs mais les dépassements qu'a connus cette charge pratiquée de manière anarchique et au détriment des malades du secteur public avait contraint la tutelle à la geler au début de l'année 2014. Si le ministère a tranché cette question, celle-ci continue néanmoins de susciter la polémique entre ceux qui appellent à son maintien et les opposants, selon des médecins rencontrés par l'APS en marge des Assises nationales de la santé qui ont débuté lundi. Le Pr Badreddine Mitiche, chef de service chirurgie réparatrice de la clinique des brûlés d'Alger, a appelé au maintien de l'activité complémentaire avec un contrôle «rigoureux» de la tutelle pour éviter les dépassements constatés les années passées et liés notamment à la déontologie de la profession. La Pr Nadia Mesbah, chef de service ORL à l'hôpital Bachir Mentouri de Kouba (Alger) a appelé pour sa part à annuler définitivement cette activité invitant ceux qui la pratiquent à choisir entre le public et le privé car, a-t-elle dit, son maintien entraverait les prestations du secteur public et priverait ses malades d'une bonne prise en charge. Le Pr Mustapha Boubrit, chef du service radiologie au CHU de Beni Messous a qualifié l'activité complémentaire dans son état actuel de «catastrophique» car pratiquée de manière «anarchique», appelant à la révision des lois qui la régissent. Il a estimé que son gel «hâtif» par la tutelle ne sert pas la santé publique affirmant que «l'on ne peut promulguer une loi et la geler de cette façon même s'il y a eu des dépassements. Il a appelé à profiter des expériences de certains pays qui ont réussi dans ce domaine, à lancer des mesures incitatives pour fixer les compétences dans le secteur public et à assurer un régime salarial harmonieux entre le public et le privé pour une meilleure prise en charge des malades. Dans son allocution d'ouverture des Assises, M. Sellal a souligné que «la garantie de la santé publique est la première voie vers la justice sociale» réaffirmant l'engagement de l'Etat de poursuivre ses efforts pour le «développement de ce secteur vital». Il a, notamment, indiqué que les recommandations qui découleront de ces Assises «constitueront la base sur laquelle s'appuiera le gouvernement dans l'élaboration d'une nouvelle loi qui définira les grandes lignes du système national de santé pour les années à venir, et encadrera ses activités et ses modes de gestion afin, a-t-il dit, d'assurer aux citoyens une couverture sanitaire et des services publics au niveau des standards internationaux en la matière».