Seize ans après sa disparition, le souvenir de Matoub Lounès et sa voix rocailleuse et veloutée restent indélébiles dans l'esprit de tous les Algériens en général et les Kabyles en particulier. En effet, le charisme du chanteur kabyle, la beauté sonore de ses textes et ses multiples combats sont, désormais, passés à la postérité. Iconoclaste, volontiers provocateur, Matoub ne mâchait pas ses mots pour dénoncer l'ostracisme qui a longtemps frappé sa culture et surtout le fléau intégriste. Seize ans après sa disparition, le souvenir de Matoub Lounès et sa voix rocailleuse et veloutée restent indélébiles dans l'esprit de tous les Algériens en général et les Kabyles en particulier. En effet, le charisme du chanteur kabyle, la beauté sonore de ses textes et ses multiples combats sont, désormais, passés à la postérité. Iconoclaste, volontiers provocateur, Matoub ne mâchait pas ses mots pour dénoncer l'ostracisme qui a longtemps frappé sa culture et surtout le fléau intégriste. Tout le monde se souvient de cette date fatidique du 25 juin 1998. Une date qui ressuscite "le militant de toutes les justes et opprimées", qui a été assassiné par des sanguinaires qui n'ont pas eu le courage de l'affronter de face. Le Rebelle est tombé les armes à la main laissant depuis une population orpheline d'une voix qui pourrait exprimer sa douleur et sa colère. La mort, la femme, la misère et le déni des droits sont les thèmes de son oeuvre inégalée. Une note d'amertume et de souffrance a toujours habillé les poèmes de l'enfant de Taourirt Moussa. Le verbe ciselé dans la roche de sa montagne aimée, exprimé avec une voix rugissante, Matoub a su faire un usage exceptionnel du kabyle. La magie et la profondeur de ses textes venaient justement d'une composition de phrases qui ne répondait pas aux usages admis. A chaque poème composé, Matoub donnait une nouvelle âme, un autre souffle à sa langue maternelle. Servir la cause identitaire ne saurait se suffire des discours circonstanciels avec une langue de bois. Le mouvement de revendication devait s'accompagner de production et c'est ce qu'il a fait. Remettant à l'usage des mots oubliés, usant d'un mot dans un refrain puis le remplaçant par ses synonymes dans le même poème, les vers épousant la forme des sentiments qu'ils exprimaient... Avec lui, le kabyle n'était que poésie, une langue riche et belle. Aujourd'hui, ses fans, ses amis, sa famille et surtout ceux qui veulent seulement être eux-mêmes, autrement dit, être Algériens amazighs, commémorent sa disparition avec une blessure dans l'âme saignante à jamais. Né le 24 janvier 1956 au village de Taourirt Moussa (Beni Douala), Matoub manifesta un don précoce pour l'art dès son plus jeune âge. A l'âge de neuf ans, il fabriqua sa première guitare avec un bidon vide d'huile automobile. A l'adolescence, il composera ses premières chansons et animera plusieurs fêtes dans son village. Sa voie était toute tracée. Il désertera l'école en 1975 pour se consacrer entièrement à la chanson. En 1978, il enregistra son premier album Izem (le lion), avec l'aide d'Idir. Ce premier album connaîtra un succès retentissant. Le 20 avril 1980, Matoub, qui était en France, sera marqué par les événements du Printemps berbère. Il composera l'une de ses plus belles merveilles Yehzan loued Aïssi, pour immortaliser la révolte des étudiants de Tizi-Ouzou en 1980. La concurrence était rude à l'époque avec la présence sur la scène artistique d'Aït Menguellet, Ferhat, Idir et d'autres. Néanmoins, le jeune Lounès saura captiver le coeur des Kabyles avec son timbre de voix grave, ses intonations et son orchestration empruntée au chaâbi, mais c'est surtout grâce à son dévouement à la cause berbère que la cote du lion des Ath Douala allait prendre une sacrée plusvalue. Lors des événements d'octobre 1988, alors qu'il distribuait des tracts appelant au calme en Kabylie, il sera criblé de cinq balles par un gendarme d'Aïn El-Hammam. Gravement blessé, Matoub subira 17 opérations chirurgicales et passera deux ans à l'hôpital. Revenu sur la scène, le Rebelle, marqué par cette épreuve, dédiera son double album à la démocratie naissante en Algérie, mais ne manquera pas de pleurer son sort avec sa complainte Djamila. Quelques années plus tard, le pays sombre dans les ténèbres du terrorisme. Artiste engagé, Matoub prend position pour "l'Algérie qui avance". Il rendra d'ailleurs un vibrant hommage à Tahar Djaout dans la chanson Kenza. Cette prise de position lui coûtera un enlèvement de la part des terroristes au mois de septembre 1994. Toute la Kabylie est mobilisée pour son enfant. Quinze jours plus tard, il sera relâché. Dans son livre Le Rebelle, il racontera, d'ailleurs, cette énième péripétie de sa vie tumultueuse. Désormais, son nom est connu à l'échelle universelle et se verra décerner plusieurs prix, dont celui de la mémoire en décembre 1994 par Mme Danielle Mitterrand, le prix canadien de la liberté d'expression ainsi que le prix Tahar Djaout de l'Unesco. Au péril de sa vie, Matoub refuse l'exil. Il aime tant ses montagnes pour pouvoir s'en séparer. Mais la mort, qu'il ne craignait point, l'attendait au tournant d'un virage en épingle à cheveux à Tala Bounane, le 25 juin 1998. Matoub, qui était en compagnie de sa troisième épouse Nadia et de sa belle-soeur, sera arrosé de balles par un commando armé. Aujourd'hui, seize ans après sa disparition, Matoub, qui a légué 36 albums, reste le symbole éternel de tous les berbérophones. Et aujourd'hui encore, il est peut-être temps que l'Algérie se réconcilie définitivement avec elle-même, prouvant, au premier lieu, la volonté politique de reconnaître tamazight comme une langue nationale, le moment est venu de la reconnaître officiellement et reconnaître , ainsi, tous ses acteurs dont Lounès, ce grand poète d'expression amazighe et que les universitaires se penchent sur son oeuvre unique que l'on ne cesse de redécouvrir à chaque fois qu'on réécoute ses chansons... Tout le monde se souvient de cette date fatidique du 25 juin 1998. Une date qui ressuscite "le militant de toutes les justes et opprimées", qui a été assassiné par des sanguinaires qui n'ont pas eu le courage de l'affronter de face. Le Rebelle est tombé les armes à la main laissant depuis une population orpheline d'une voix qui pourrait exprimer sa douleur et sa colère. La mort, la femme, la misère et le déni des droits sont les thèmes de son oeuvre inégalée. Une note d'amertume et de souffrance a toujours habillé les poèmes de l'enfant de Taourirt Moussa. Le verbe ciselé dans la roche de sa montagne aimée, exprimé avec une voix rugissante, Matoub a su faire un usage exceptionnel du kabyle. La magie et la profondeur de ses textes venaient justement d'une composition de phrases qui ne répondait pas aux usages admis. A chaque poème composé, Matoub donnait une nouvelle âme, un autre souffle à sa langue maternelle. Servir la cause identitaire ne saurait se suffire des discours circonstanciels avec une langue de bois. Le mouvement de revendication devait s'accompagner de production et c'est ce qu'il a fait. Remettant à l'usage des mots oubliés, usant d'un mot dans un refrain puis le remplaçant par ses synonymes dans le même poème, les vers épousant la forme des sentiments qu'ils exprimaient... Avec lui, le kabyle n'était que poésie, une langue riche et belle. Aujourd'hui, ses fans, ses amis, sa famille et surtout ceux qui veulent seulement être eux-mêmes, autrement dit, être Algériens amazighs, commémorent sa disparition avec une blessure dans l'âme saignante à jamais. Né le 24 janvier 1956 au village de Taourirt Moussa (Beni Douala), Matoub manifesta un don précoce pour l'art dès son plus jeune âge. A l'âge de neuf ans, il fabriqua sa première guitare avec un bidon vide d'huile automobile. A l'adolescence, il composera ses premières chansons et animera plusieurs fêtes dans son village. Sa voie était toute tracée. Il désertera l'école en 1975 pour se consacrer entièrement à la chanson. En 1978, il enregistra son premier album Izem (le lion), avec l'aide d'Idir. Ce premier album connaîtra un succès retentissant. Le 20 avril 1980, Matoub, qui était en France, sera marqué par les événements du Printemps berbère. Il composera l'une de ses plus belles merveilles Yehzan loued Aïssi, pour immortaliser la révolte des étudiants de Tizi-Ouzou en 1980. La concurrence était rude à l'époque avec la présence sur la scène artistique d'Aït Menguellet, Ferhat, Idir et d'autres. Néanmoins, le jeune Lounès saura captiver le coeur des Kabyles avec son timbre de voix grave, ses intonations et son orchestration empruntée au chaâbi, mais c'est surtout grâce à son dévouement à la cause berbère que la cote du lion des Ath Douala allait prendre une sacrée plusvalue. Lors des événements d'octobre 1988, alors qu'il distribuait des tracts appelant au calme en Kabylie, il sera criblé de cinq balles par un gendarme d'Aïn El-Hammam. Gravement blessé, Matoub subira 17 opérations chirurgicales et passera deux ans à l'hôpital. Revenu sur la scène, le Rebelle, marqué par cette épreuve, dédiera son double album à la démocratie naissante en Algérie, mais ne manquera pas de pleurer son sort avec sa complainte Djamila. Quelques années plus tard, le pays sombre dans les ténèbres du terrorisme. Artiste engagé, Matoub prend position pour "l'Algérie qui avance". Il rendra d'ailleurs un vibrant hommage à Tahar Djaout dans la chanson Kenza. Cette prise de position lui coûtera un enlèvement de la part des terroristes au mois de septembre 1994. Toute la Kabylie est mobilisée pour son enfant. Quinze jours plus tard, il sera relâché. Dans son livre Le Rebelle, il racontera, d'ailleurs, cette énième péripétie de sa vie tumultueuse. Désormais, son nom est connu à l'échelle universelle et se verra décerner plusieurs prix, dont celui de la mémoire en décembre 1994 par Mme Danielle Mitterrand, le prix canadien de la liberté d'expression ainsi que le prix Tahar Djaout de l'Unesco. Au péril de sa vie, Matoub refuse l'exil. Il aime tant ses montagnes pour pouvoir s'en séparer. Mais la mort, qu'il ne craignait point, l'attendait au tournant d'un virage en épingle à cheveux à Tala Bounane, le 25 juin 1998. Matoub, qui était en compagnie de sa troisième épouse Nadia et de sa belle-soeur, sera arrosé de balles par un commando armé. Aujourd'hui, seize ans après sa disparition, Matoub, qui a légué 36 albums, reste le symbole éternel de tous les berbérophones. Et aujourd'hui encore, il est peut-être temps que l'Algérie se réconcilie définitivement avec elle-même, prouvant, au premier lieu, la volonté politique de reconnaître tamazight comme une langue nationale, le moment est venu de la reconnaître officiellement et reconnaître , ainsi, tous ses acteurs dont Lounès, ce grand poète d'expression amazighe et que les universitaires se penchent sur son oeuvre unique que l'on ne cesse de redécouvrir à chaque fois qu'on réécoute ses chansons...