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Hommage au jurisconsulte, Al-Gubrini (1246-1314)
Colloque international à Bejaia
Publié dans Le Midi Libre le 23 - 07 - 2014

Al-Gubrini, jurisconsulte et bio-bibliographe émérite du Moyen-Age, sera au coeur d'un colloque international, prévu en novembre prochain à Bejaia.
Al-Gubrini, jurisconsulte et bio-bibliographe émérite du Moyen-Age, sera au coeur d'un colloque international, prévu en novembre prochain à Bejaia.
D'éminents chercheurs y seront conviés, pour revisiter le parcours, l'oeuvre et la singularité de celui qui a fait office à la fois de fakih, éducateur, pédagogue, historien et homme politique durant une période où Bejaia était le siège d'un rayonnement scientifique de premier ordre. Natif de la région des Ait-Gubrin, dans la wilaya de Tizi-Ouzou,
Al-Gubrini, de son vrai nom Ahmed Abu el Abbas, est connu surtout pour avoir été un jurisconsulte de grande compétence qui exerça dans plusieurs régions du Maghreb, notamment à Tunis, avant de s'établir à Bejaia où il officia avec le grade de Qadi El Qoudate (le juge des juges). Son arrivée dans la capitale des Hammadides coïncidait, au-delà de sa charge, avec une intense activité scientifique et intellectuelle dont il s'était goulûment abreuvé et qui, au demeurant, lui a permis de côtoyer des personnages illustres, à l'instar du célèbre philosophe catalan Raymond Lulle.
Et Bejaia, à l'époque, abritait, une pléiade d'érudits, affublés tous, du reste, de titre de "princes de la science." Elle regroupait, en effet, plus d'une centaine de figures spécialisées dans des domaines aussi divers que variés, allant de la théologie aux mathématiques, deux disciplines prédominantes alors, en passant par l'architecture, la musique et l'anthropologie.
Al-Gubrini a "goûté" à chacune des disciplines dont l'accès l'a autorisé à rédiger, juste quelques mois avant sa mort (1314), une oeuvre anthologique, intitulée Unwan ad-Diraya (Symbole du savoir), dans laquelle, il référencie et dresse le portrait d'une centaine de savants de Bejaia, mais y donne de plus, une foule d'informations de tout ordre sur l'époque dont l'importance polarise encore une multitude de recherches universitaires, autant en Algérie qu'à l'étranger.
"Ses chroniques peuvent permettre dans l'avenir de jeter un pont entre recherches sociologiques et recherches historiques", souligne, à ce titre, l'historien Français Dominique Urvoy, relayant un constat d'Ibn Khaldoun, qui estimait que ce recueil biographique était destiné à "mettre en relief la précellence non pas d'un individu, mais d'une cité toute entière à une époque déterminée, grâce aux mérites de ses lettrés et hommes de religion."
C'est dire tout l'intérêt de cette contribution qui concentre, en fait, toute l'érudition et l'influence de l'auteur qui, du reste, lui a valu des responsabilités politiques et décisionnelles de haute importance, mais aussi sa mort, ayant été impliqué dans des négociations décisives, entre le sultan Hafside de Tunis (1304) et l'émir de Bejaia, engagé dans un processus d'autonomisation totale de sa province par rapport au pouvoir central. Accusé de trahison, Al-Gubrini a dû le payer de sa vie. Il a été exécuté en 1314.
Aussi, le colloque se propose d'éclairer autant que faire se peut sa vie, "son parcours, ses actions, mais aussi de localiser et répertorier les documents d'archives disponibles, puis de favoriser leurs éditions", selon le président de la société savante "Gehimab", (Groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bejaia), initiatrice de l'évènement en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) à Alger
D'éminents chercheurs y seront conviés, pour revisiter le parcours, l'oeuvre et la singularité de celui qui a fait office à la fois de fakih, éducateur, pédagogue, historien et homme politique durant une période où Bejaia était le siège d'un rayonnement scientifique de premier ordre. Natif de la région des Ait-Gubrin, dans la wilaya de Tizi-Ouzou,
Al-Gubrini, de son vrai nom Ahmed Abu el Abbas, est connu surtout pour avoir été un jurisconsulte de grande compétence qui exerça dans plusieurs régions du Maghreb, notamment à Tunis, avant de s'établir à Bejaia où il officia avec le grade de Qadi El Qoudate (le juge des juges). Son arrivée dans la capitale des Hammadides coïncidait, au-delà de sa charge, avec une intense activité scientifique et intellectuelle dont il s'était goulûment abreuvé et qui, au demeurant, lui a permis de côtoyer des personnages illustres, à l'instar du célèbre philosophe catalan Raymond Lulle.
Et Bejaia, à l'époque, abritait, une pléiade d'érudits, affublés tous, du reste, de titre de "princes de la science." Elle regroupait, en effet, plus d'une centaine de figures spécialisées dans des domaines aussi divers que variés, allant de la théologie aux mathématiques, deux disciplines prédominantes alors, en passant par l'architecture, la musique et l'anthropologie.
Al-Gubrini a "goûté" à chacune des disciplines dont l'accès l'a autorisé à rédiger, juste quelques mois avant sa mort (1314), une oeuvre anthologique, intitulée Unwan ad-Diraya (Symbole du savoir), dans laquelle, il référencie et dresse le portrait d'une centaine de savants de Bejaia, mais y donne de plus, une foule d'informations de tout ordre sur l'époque dont l'importance polarise encore une multitude de recherches universitaires, autant en Algérie qu'à l'étranger.
"Ses chroniques peuvent permettre dans l'avenir de jeter un pont entre recherches sociologiques et recherches historiques", souligne, à ce titre, l'historien Français Dominique Urvoy, relayant un constat d'Ibn Khaldoun, qui estimait que ce recueil biographique était destiné à "mettre en relief la précellence non pas d'un individu, mais d'une cité toute entière à une époque déterminée, grâce aux mérites de ses lettrés et hommes de religion."
C'est dire tout l'intérêt de cette contribution qui concentre, en fait, toute l'érudition et l'influence de l'auteur qui, du reste, lui a valu des responsabilités politiques et décisionnelles de haute importance, mais aussi sa mort, ayant été impliqué dans des négociations décisives, entre le sultan Hafside de Tunis (1304) et l'émir de Bejaia, engagé dans un processus d'autonomisation totale de sa province par rapport au pouvoir central. Accusé de trahison, Al-Gubrini a dû le payer de sa vie. Il a été exécuté en 1314.
Aussi, le colloque se propose d'éclairer autant que faire se peut sa vie, "son parcours, ses actions, mais aussi de localiser et répertorier les documents d'archives disponibles, puis de favoriser leurs éditions", selon le président de la société savante "Gehimab", (Groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bejaia), initiatrice de l'évènement en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) à Alger


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