Bernardino Leon, émissaire de l'Onu pour la Libye, a annoncé la désignation d'un gouvernement d'union nationale. Mais sa composition, qui comprend une majorité de personnes originaires de Misrata, pourrait susciter la méfiance d'une grande partie des Libyens. Bernardino Leon, émissaire de l'Onu pour la Libye, a annoncé la désignation d'un gouvernement d'union nationale. Mais sa composition, qui comprend une majorité de personnes originaires de Misrata, pourrait susciter la méfiance d'une grande partie des Libyens. L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale, présidé par Fayez el-Sarraj avec trois vice-Premiers ministres : Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el- Koni. "Après une année d'efforts déployés dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d'un gouvernement d'unité nationale", a déclaré Bernardino Leon au cours d'une conférence de presse à Skhirat, au Maroc, où des négociations avaient repris lundi entre les camps rivaux libyens. Depuis la chute de Kadhafi, la Libye vit une situation politique très compliquée. Un congrès a été élu en 2012 et siège à Tripoli depuis. Une élection en 2014 a désigné un Parlement qui devait se substituer au Congrès. Mais celui-ci ayant refusé de se démettre, le Parlement a été contraint de siéger à Benghazi. Le pays est, donc, sous le coup de deux assemblées revendiquant leur légitimité. Cette situation politique compliquée est héritée en partie du régime de Kadhafi qui a toujours utilisé les rivalités tribales, très fortes dans le pays, pour maintenir son pouvoir. La communauté internationale reconnaît le Parlement de Benghazi et donc conteste celle du Congrès de Tripoli. L'émissaire des Nations unis pour la Libye a bataillé ferme pour tenter de mettre d'accord l'ensemble des parties en présence où se mélangent intérêts tribaux et régionaux. Quelques heures après l'annonce de Bernardino Leon, des appels à manifester contre ce nouveau gouvernement envahissaient les réseaux sociaux. À la question "qui appelle à manifester ?", un militant politique libyen qui préfère garder l'anonymat nous a répondu "le peuple". "Un ministre a déjà annoncé à la télévision libyenne qu'il renonçait à son poste." Moes Ben Ismael Abumustafa, ancien candidat aux élections législatives pour la région de Tripoli Pour lui, l'accord est totalement injuste car sur les sept personnes nommées au gouvernement de transition, cinq viennent de Misrata. Si cette ville a été le centre névralgique de la résistance à Kadhafi, les autres régions revendiquent leur droit à participer à la vie politique du pays. "Bernardino Leon a fait son show en annonçant un gouvernement d'union nationale, commente Moes Ben Ismael Abumustafa, ancien candidat aux élections législatives pour la région de Tripoli. Mais l'un des ministres dont la nomination a été annoncée jeudi soir a déjà démenti sa participation sur la télévision libyenne". Moes ben Ismaël reproche à l'émissaire de l'Onu de ne pas respecter la souveraineté de la Libye, d'ignorer son histoire faite de rivalités entre les différentes régions et groupes ethniques. L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale, présidé par Fayez el-Sarraj avec trois vice-Premiers ministres : Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el- Koni. "Après une année d'efforts déployés dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d'un gouvernement d'unité nationale", a déclaré Bernardino Leon au cours d'une conférence de presse à Skhirat, au Maroc, où des négociations avaient repris lundi entre les camps rivaux libyens. Depuis la chute de Kadhafi, la Libye vit une situation politique très compliquée. Un congrès a été élu en 2012 et siège à Tripoli depuis. Une élection en 2014 a désigné un Parlement qui devait se substituer au Congrès. Mais celui-ci ayant refusé de se démettre, le Parlement a été contraint de siéger à Benghazi. Le pays est, donc, sous le coup de deux assemblées revendiquant leur légitimité. Cette situation politique compliquée est héritée en partie du régime de Kadhafi qui a toujours utilisé les rivalités tribales, très fortes dans le pays, pour maintenir son pouvoir. La communauté internationale reconnaît le Parlement de Benghazi et donc conteste celle du Congrès de Tripoli. L'émissaire des Nations unis pour la Libye a bataillé ferme pour tenter de mettre d'accord l'ensemble des parties en présence où se mélangent intérêts tribaux et régionaux. Quelques heures après l'annonce de Bernardino Leon, des appels à manifester contre ce nouveau gouvernement envahissaient les réseaux sociaux. À la question "qui appelle à manifester ?", un militant politique libyen qui préfère garder l'anonymat nous a répondu "le peuple". "Un ministre a déjà annoncé à la télévision libyenne qu'il renonçait à son poste." Moes Ben Ismael Abumustafa, ancien candidat aux élections législatives pour la région de Tripoli Pour lui, l'accord est totalement injuste car sur les sept personnes nommées au gouvernement de transition, cinq viennent de Misrata. Si cette ville a été le centre névralgique de la résistance à Kadhafi, les autres régions revendiquent leur droit à participer à la vie politique du pays. "Bernardino Leon a fait son show en annonçant un gouvernement d'union nationale, commente Moes Ben Ismael Abumustafa, ancien candidat aux élections législatives pour la région de Tripoli. Mais l'un des ministres dont la nomination a été annoncée jeudi soir a déjà démenti sa participation sur la télévision libyenne". Moes ben Ismaël reproche à l'émissaire de l'Onu de ne pas respecter la souveraineté de la Libye, d'ignorer son histoire faite de rivalités entre les différentes régions et groupes ethniques.