Lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire en mai dernier, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) évoquait le risque de fracture de la société française. Lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire en mai dernier, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) évoquait le risque de fracture de la société française. Si le processus semble déjà engagé dans la société civile avec une libération perceptible du discours raciste, la désunion est aussi amorcée dans le camp politique. Cette fois, l'appel à l'unité nationale, au lendemain de l'attaque au camion à Nice, a été balayé par la droite française qui n'a pas tardé à attaquer directement le gouvernement socialiste au pouvoir. Fracture politique et sociale Comme à son habitude, l'extrême droite, très ancrée dans la région Paca, est montée au créneau et réclame le départ du ministre de l'Intérieur. "Dans n'importe quel pays du monde, un ministre au bilan aussi épouvantable que Cazeneuve, 250 morts en 18 mois, aurait démissionné", a affirmé Marine Le Pen alors que sa nièce, la députée FN, Marion Maréchal Le Pen, se fendait d'un "si nous ne tuons pas l'islamisme, c'est lui qui nous tuera". Christian Estrosi, ancien maire de Nice, aujourd'hui président de la région PACA, dénonce quant à lui des mesures de sécurité insuffisantes et le manque de policiers nationaux lors de l'événement. L'homme politique, membre des Républicains, évoque le laxisme du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Il utilise par ailleurs l'attentat pour soulever une fois de plus le problème des lieux de cultes financés par des Etats étrangers. Ici, il fait notamment référence à un centre culturel musulman comportant une mosquée et dont l'ouverture a été finalement autorisée par le Conseil d'Etat après que celle-ci ait fait l'objet d'obstructions répétées de la part du président de la région. À droite, Alain Juppé est aussi monté au créneau. Le candidat à la primaire, habituellement très mesuré, cible également le gouvernement et insiste : "Non, tout ne va pas pour le mieux. Oui, nous avons des progrès à faire pour lutter plus efficacement contre le terrorisme !" La politique migratoire remise en cause "1,8 million de migrants entrés en Europe sans relever d'empreintes. Restaurons un vrai contrôle aux frontières", dénonçait hier Eric Ciotti, député LR. Bien que la revendication de l'attentat du 14 juillet ait tardé et les liens entre l'auteur et la mouvance pas toujours clairement établis, les informations sur l'identité de l'auteur – un Tunisien de 31 ans – ont constitué le point focal et engendré les critiques des politiciens de droite. Le député LR, Jacques Myard propose "d'expulser les binationaux en voie de radicalisation, d'appliquer la déchéance de nationalité" pour tout Français qui aurait rejoint l'Etat islamique ou encore interdire le port du voile sur l'ensemble du territoire français avant de préciser ses propos en évoquant le "voile intégral" et non le "voile tout court", rapporte Europe 1. Malgré les révélations sur le profil de l'auteur de l'attaque, que ses proches qualifient de non pratiquant, rien n'empêche certains responsables politiques de stigmatiser une partie de la population tout aussi victime du terrorisme. "Leur solution n'est pas de mettre plus de forces, c'est, au fond, d'en terminer avec la présence des immigrés et des musulmans", explique un proche du président français au JDD. Ces discours font le jeu des extrêmes et peuvent engendrer plus de violences au sein de la population alors que le directeur de la DGSI alertait récemment sur le risque de confrontation entre l'ultra droite et les membres de la communauté musulmane en France et en Europe. Si le processus semble déjà engagé dans la société civile avec une libération perceptible du discours raciste, la désunion est aussi amorcée dans le camp politique. Cette fois, l'appel à l'unité nationale, au lendemain de l'attaque au camion à Nice, a été balayé par la droite française qui n'a pas tardé à attaquer directement le gouvernement socialiste au pouvoir. Fracture politique et sociale Comme à son habitude, l'extrême droite, très ancrée dans la région Paca, est montée au créneau et réclame le départ du ministre de l'Intérieur. "Dans n'importe quel pays du monde, un ministre au bilan aussi épouvantable que Cazeneuve, 250 morts en 18 mois, aurait démissionné", a affirmé Marine Le Pen alors que sa nièce, la députée FN, Marion Maréchal Le Pen, se fendait d'un "si nous ne tuons pas l'islamisme, c'est lui qui nous tuera". Christian Estrosi, ancien maire de Nice, aujourd'hui président de la région PACA, dénonce quant à lui des mesures de sécurité insuffisantes et le manque de policiers nationaux lors de l'événement. L'homme politique, membre des Républicains, évoque le laxisme du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Il utilise par ailleurs l'attentat pour soulever une fois de plus le problème des lieux de cultes financés par des Etats étrangers. Ici, il fait notamment référence à un centre culturel musulman comportant une mosquée et dont l'ouverture a été finalement autorisée par le Conseil d'Etat après que celle-ci ait fait l'objet d'obstructions répétées de la part du président de la région. À droite, Alain Juppé est aussi monté au créneau. Le candidat à la primaire, habituellement très mesuré, cible également le gouvernement et insiste : "Non, tout ne va pas pour le mieux. Oui, nous avons des progrès à faire pour lutter plus efficacement contre le terrorisme !" La politique migratoire remise en cause "1,8 million de migrants entrés en Europe sans relever d'empreintes. Restaurons un vrai contrôle aux frontières", dénonçait hier Eric Ciotti, député LR. Bien que la revendication de l'attentat du 14 juillet ait tardé et les liens entre l'auteur et la mouvance pas toujours clairement établis, les informations sur l'identité de l'auteur – un Tunisien de 31 ans – ont constitué le point focal et engendré les critiques des politiciens de droite. Le député LR, Jacques Myard propose "d'expulser les binationaux en voie de radicalisation, d'appliquer la déchéance de nationalité" pour tout Français qui aurait rejoint l'Etat islamique ou encore interdire le port du voile sur l'ensemble du territoire français avant de préciser ses propos en évoquant le "voile intégral" et non le "voile tout court", rapporte Europe 1. Malgré les révélations sur le profil de l'auteur de l'attaque, que ses proches qualifient de non pratiquant, rien n'empêche certains responsables politiques de stigmatiser une partie de la population tout aussi victime du terrorisme. "Leur solution n'est pas de mettre plus de forces, c'est, au fond, d'en terminer avec la présence des immigrés et des musulmans", explique un proche du président français au JDD. Ces discours font le jeu des extrêmes et peuvent engendrer plus de violences au sein de la population alors que le directeur de la DGSI alertait récemment sur le risque de confrontation entre l'ultra droite et les membres de la communauté musulmane en France et en Europe.