En faisant monter la pression contre l'Iran sur le dossier nucléaire, la France confirme, après des évolutions sur l'Irak, l'Otan ou la Turquie, un rapprochement avec Washington sur plusieurs dossiers internationaux, tout en se défendant de s'aligner sur les Etats-Unis. "Il y a une inflexion sur le fond et sur la forme qui met la France davantage en phase avec la politique américaine", estime Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). "Il n'y a pas d'alignement, mais des convergences, particulièrement manifestes sur le dossier iranien" comme sur "l'ensemble de la problématique moyen-orientale", ajoute-t-il. M. Kouchner, qui doit effectuer en fin de semaine sa première visite à Washington en tant que chef de la diplomatie française, a multiplié dimanche soir les déclarations-choc contre le régime de Téhéran. Le ministre a ainsi appelé à se"préparer au pire", c'est-à-dire à une possible "guerre" avec l'Iran s'il continuait à développer un programme nucléaire accusé de mener à la bombe atomique, et a réclamé des sanctions européennes contre Téhéran, en dehors du cadre de l'ONU. Il a également mis en garde les entreprises françaises contre tout nouvel investissement dans ce pays, une attitude qui rejoint un souhait ancien des Etats-Unis. Le département d'Etat américain s'est félicité de ces propos qui, selon son porte-parole Sean McCormack, "soulignent le sérieux de la position française". Il a réaffirmé que Washington n'excluait pas l'option militaire. Mais, a-t-il ajouté, "nous nous concentrons sur la voie diplomatique à l'heure actuelle". Une visite de M. Kouchner à Baghdad fin août -la première d'un membre du gouvernement français depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003- avait été saluée avec chaleur par Washington. En souhaitant un rapprochement avec l'Otan, Paris a encore envoyé un signal bienveillant aux Etats-Unis. Le redéploiement des avions français opérant en Afghanistan à Kandahar (sud) au lieu de Douchanbé (Tadjikistan) a également marqué une volonté de rester engagé sur un théâtre militaire capital pour les Etats-Unis. Le président Nicolas Sarkozy, en se déclarant prêt à accepter sous conditions la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, même s'il y est toujours personnellement hostile, a également assoupli sa position sur un sujet important pour les Etats-Unis, qui soutiennent fermement Ankara. L'opposition socialiste s'est alarmée de voir la diplomatie française prendre, depuis l'arrivée de M. Sarkozy au pouvoir en mai dernier, une orientation franchement "atlantiste" inspirée des "néo-conservateurs américains". Son chef, François Hollande, a réclamé lundi un débat au Parlement sur la situation en Iran après les propos de M. Kouchner. Ce dernier a toutefois assuré que "la diplomatie française ne prend pas ses ordres à Washington". Sur le dossier turc, M. Sarkozy "est davantage soucieux de ne pas perdre le contact avec les autres pays européens que de plaire aux Etats-Unis", souligne-t-il. Concernant l'Iran, "la lecture de plus en plus dramatique que l'on peut faire à Paris tient d'abord au comportement des Iraniens" plus qu'à des pressions des Etats-Unis, déjà embourbés en Irak, assure-t-il. En faisant monter la pression contre l'Iran sur le dossier nucléaire, la France confirme, après des évolutions sur l'Irak, l'Otan ou la Turquie, un rapprochement avec Washington sur plusieurs dossiers internationaux, tout en se défendant de s'aligner sur les Etats-Unis. "Il y a une inflexion sur le fond et sur la forme qui met la France davantage en phase avec la politique américaine", estime Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). "Il n'y a pas d'alignement, mais des convergences, particulièrement manifestes sur le dossier iranien" comme sur "l'ensemble de la problématique moyen-orientale", ajoute-t-il. M. Kouchner, qui doit effectuer en fin de semaine sa première visite à Washington en tant que chef de la diplomatie française, a multiplié dimanche soir les déclarations-choc contre le régime de Téhéran. Le ministre a ainsi appelé à se"préparer au pire", c'est-à-dire à une possible "guerre" avec l'Iran s'il continuait à développer un programme nucléaire accusé de mener à la bombe atomique, et a réclamé des sanctions européennes contre Téhéran, en dehors du cadre de l'ONU. Il a également mis en garde les entreprises françaises contre tout nouvel investissement dans ce pays, une attitude qui rejoint un souhait ancien des Etats-Unis. Le département d'Etat américain s'est félicité de ces propos qui, selon son porte-parole Sean McCormack, "soulignent le sérieux de la position française". Il a réaffirmé que Washington n'excluait pas l'option militaire. Mais, a-t-il ajouté, "nous nous concentrons sur la voie diplomatique à l'heure actuelle". Une visite de M. Kouchner à Baghdad fin août -la première d'un membre du gouvernement français depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003- avait été saluée avec chaleur par Washington. En souhaitant un rapprochement avec l'Otan, Paris a encore envoyé un signal bienveillant aux Etats-Unis. Le redéploiement des avions français opérant en Afghanistan à Kandahar (sud) au lieu de Douchanbé (Tadjikistan) a également marqué une volonté de rester engagé sur un théâtre militaire capital pour les Etats-Unis. Le président Nicolas Sarkozy, en se déclarant prêt à accepter sous conditions la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, même s'il y est toujours personnellement hostile, a également assoupli sa position sur un sujet important pour les Etats-Unis, qui soutiennent fermement Ankara. L'opposition socialiste s'est alarmée de voir la diplomatie française prendre, depuis l'arrivée de M. Sarkozy au pouvoir en mai dernier, une orientation franchement "atlantiste" inspirée des "néo-conservateurs américains". Son chef, François Hollande, a réclamé lundi un débat au Parlement sur la situation en Iran après les propos de M. Kouchner. Ce dernier a toutefois assuré que "la diplomatie française ne prend pas ses ordres à Washington". Sur le dossier turc, M. Sarkozy "est davantage soucieux de ne pas perdre le contact avec les autres pays européens que de plaire aux Etats-Unis", souligne-t-il. Concernant l'Iran, "la lecture de plus en plus dramatique que l'on peut faire à Paris tient d'abord au comportement des Iraniens" plus qu'à des pressions des Etats-Unis, déjà embourbés en Irak, assure-t-il.