La junte militaire birmane, en butte à la réprobation internationale pour sa répression de manifestations en faveur de la démocratie, a autorisé un envoyé spécial de l'ONU à rencontrer hier l'opposante détenue Aung San Suu Kyi. Cette rencontre exceptionnelle entre Ibrahim Gambari et Mme Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix assignée à résidence depuis 2003, est le résultat notamment de la pression diplomatique extérieure, selon un analyste. "Ils se sont entretenus pendant environ une heure et 15 minutes" dans une résidence de l'Etat, a déclaré un responsable de la sécurité. La veille, M. Gambari, un diplomate nigérian chevronné, avait rencontré des leaders de la junte qui tente depuis mercredi, apparemment avec succès, d'étouffer le mouvement de protestation populaire. La répression a fait officiellement treize morts, nettement plus, selon des responsables étrangers. La dernière rencontre entre M. Gambari et Mme Suu Kyi remontait à novembre 2006. Avant cette nouvelle visite, dans un contexte extrêmement tendu, le Nigérian avait dit espérer obtenir des "progrès". Aung San Suu Kyi, 62 ans, a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années. M. Gambari avait rencontré samedi des dirigeants de la junte dans la nouvelle capitale Naypyidaw, ville nouvelle située à plus de 400 kilomètres au nord de Rangoun, selon des sources diplomatiques. Pour Win Min, analyste birman et militant pro-démocratie réfugié en Thaïlande depuis l'écrasement d'un premier soulèvement populaire en 1988, la rencontre entre M. Gambari et Mme Suu Kyi montre que la pression extérieure semble, malgré des apparences contraires, atteindre la junte. "Gambari s'est rendu là-bas non seulement en tant que représentant du secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-moon) mais également avec le mandat de membres du Conseil de sécurité", a-t-il rappelé. Win Min se montrait modérément optimiste sur la portée de l'entretien: "Cela pourrait indiquer que des négociations sont susceptibles de suivre, par l'entremise de Gambari, mais il faut être prudent car, par le passé, ils ont envoyé des signes d'ouverture avant de revenir en arrière". Les informations provenant de Birmanie continuaient d'être très parcellaires, la principale liaison à l'internet restant coupée depuis vendredi. Hier, un diplomate évoquait un possible regain de rivalité entre le numéro un de la junte, Than Shwe, et le numéro deux, Maung Aye. Rangoun, première ville de Birmanie, restait quadrillée par les forces de l'ordre qui continuaient d'empêcher par la force tout rassemblement de protestataires. Le parti d'Aung San Suu Kyi avait estimé mercredi que le régime militaire avait commis "une faute irréparable" en chargeant des manifestants pacifiques, dont des bonzes, fer de lance des premières manifestations de masse. Le 22 septembre, profitant d'un apparent relâchement des forces de sécurité, des moines bouddhistes manifestant contre la junte avaient réussi à emprunter l'avenue très gardée de Rangoun où se trouve la résidence de Mme Suu Kyi. La junte militaire birmane, en butte à la réprobation internationale pour sa répression de manifestations en faveur de la démocratie, a autorisé un envoyé spécial de l'ONU à rencontrer hier l'opposante détenue Aung San Suu Kyi. Cette rencontre exceptionnelle entre Ibrahim Gambari et Mme Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix assignée à résidence depuis 2003, est le résultat notamment de la pression diplomatique extérieure, selon un analyste. "Ils se sont entretenus pendant environ une heure et 15 minutes" dans une résidence de l'Etat, a déclaré un responsable de la sécurité. La veille, M. Gambari, un diplomate nigérian chevronné, avait rencontré des leaders de la junte qui tente depuis mercredi, apparemment avec succès, d'étouffer le mouvement de protestation populaire. La répression a fait officiellement treize morts, nettement plus, selon des responsables étrangers. La dernière rencontre entre M. Gambari et Mme Suu Kyi remontait à novembre 2006. Avant cette nouvelle visite, dans un contexte extrêmement tendu, le Nigérian avait dit espérer obtenir des "progrès". Aung San Suu Kyi, 62 ans, a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années. M. Gambari avait rencontré samedi des dirigeants de la junte dans la nouvelle capitale Naypyidaw, ville nouvelle située à plus de 400 kilomètres au nord de Rangoun, selon des sources diplomatiques. Pour Win Min, analyste birman et militant pro-démocratie réfugié en Thaïlande depuis l'écrasement d'un premier soulèvement populaire en 1988, la rencontre entre M. Gambari et Mme Suu Kyi montre que la pression extérieure semble, malgré des apparences contraires, atteindre la junte. "Gambari s'est rendu là-bas non seulement en tant que représentant du secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-moon) mais également avec le mandat de membres du Conseil de sécurité", a-t-il rappelé. Win Min se montrait modérément optimiste sur la portée de l'entretien: "Cela pourrait indiquer que des négociations sont susceptibles de suivre, par l'entremise de Gambari, mais il faut être prudent car, par le passé, ils ont envoyé des signes d'ouverture avant de revenir en arrière". Les informations provenant de Birmanie continuaient d'être très parcellaires, la principale liaison à l'internet restant coupée depuis vendredi. Hier, un diplomate évoquait un possible regain de rivalité entre le numéro un de la junte, Than Shwe, et le numéro deux, Maung Aye. Rangoun, première ville de Birmanie, restait quadrillée par les forces de l'ordre qui continuaient d'empêcher par la force tout rassemblement de protestataires. Le parti d'Aung San Suu Kyi avait estimé mercredi que le régime militaire avait commis "une faute irréparable" en chargeant des manifestants pacifiques, dont des bonzes, fer de lance des premières manifestations de masse. Le 22 septembre, profitant d'un apparent relâchement des forces de sécurité, des moines bouddhistes manifestant contre la junte avaient réussi à emprunter l'avenue très gardée de Rangoun où se trouve la résidence de Mme Suu Kyi.