La plaie demeure visiblement béante et les Algérois, jeunes comme adultes, femmes comme hommes, tentent vaille que vaille de la panser. La plaie demeure visiblement béante et les Algérois, jeunes comme adultes, femmes comme hommes, tentent vaille que vaille de la panser. Le constat est plus que significatif : les Algérois se sont réveillés avec beaucoup de tristesse sur le cœur. En ce jour où le ciel pleure sa grisaille, la capitale respire à peine après le choc des terribles attentats de la veille. Des rues et des artères beaucoup moins animées que d'habitude, une circulation nettement plus fluide que la normale, des visages marqués par les traits de l'angoisse, nombreux sont en réalité les signes qui traduisent l'anxiété toujours persistante des habitants de la capitale un jour après l'insoutenable horreur du 11 décembre. La plaie demeure visiblement béante et les Algérois, jeunes comme adultes, femmes comme hommes, tentent vaille que vaille de la panser. «Pourquoi mon Dieu notre pays est condamné à pleurer ses morts ?», s'interroge Nassiba, 24 ans, étudiante en droit à la faculté de Ben-Aknoun. Brandissant devant la porte de la faculté une rose et une pancarte sur laquelle on peut lire «vive la jeunesse», notre interlocutrice n'y va pas avec le dos de la cuiller pour nous faire part de sa rage et de son incompréhension. «Je n'ai guère pu dormir hier. Je n'oublierai jamais cette maudite date du 11 décembre qui sera inscrite avec du sang dans ma mémoire. Plusieurs de mes camarades ont été hospitalisés suite à ce lâche attentat. Ils se trouvaient en bas de la rue au moment de l'explosion. D'autres encore étaient dans un bus du Cous qui suivait la file des voitures. En tout cas, personne n'était à l'abri ce jour-là. N'importe qui pouvait y laisser la vie. C'est la preuve que ces criminels voulaient vraiment faire le plus grand nombre possible de victimes», confie-t-elle avec beaucoup d'amertume. Au moment où les policiers veillent attentivement sur le respect du périmètre de sécurité installé à une dizaine de mètres du Conseil constitutionnel, de plus en plus d'étudiants s'amassent en face et chacun tentait de lancer son regard sur l'horizon pour y déceler un quelconque mouvement. «Hier, j'ai failli passer par là. Je vous assure que j'en suis encore traumatisé. J'étais à la bibliothèque au moment de l'explosion. Le bâtiment a été fortement secoué et les vitres ont volé en éclats. Certains étudiants ont même été blessés par les débris de verre. Mais ce n'est qu'en sortant à l'extérieur que nous nous sommes rendus compte du désastre. Jamais et au grand jamais je n'ai été confronté à un spectacle aussi atroce», raconte Amine, 22 ans, qui n'arrive pas à retenir ses larmes. «Que nous réserve l'avenir désormais ? Le sang ne cesse de couler dans notre pays. Que l'Etat fasse une chose pour mettre fin à ces barbaries récurrentes. Y en a marre du terrorisme», maugrée de son côté, Aziz, 21 ans, étudiant et témoin lui aussi du carnage du 11 décembre. A Hydra, l'atmosphère n'en est pas moins tragique. Dans ce quartier chic que tout le monde croyait à l'abri de ces horreurs, les habitants n'arrivent toujours pas à se réveiller du cauchemar de la veille. Dans les environs du quartier des Oasis, les résidants ruminent cette journée que personne n'est près d'oublier. «J'étais dans la cuisine lorsque j'ai entendu la déflagration. Au début, j'avais cru à un séisme. C'est pour cela que je me suis précipitée à l'extérieur. Mais là, j'ai aperçu une colonne de fumée de l'autre côté de la maison. A cet instant, j'ai compris qu'il s'agit en vérité d'un attentat», révèle Mme Hakima, 66 ans, que nous avons rencontrée sur les lieux. Sur place, les secouristes, aidés de chiens, continuaient à fouiller les décombres à la recherche de victimes de l'attentat à la voiture piégée qui a dévasté l'immeuble où se trouvaient le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Signalons également que des sources de la Protection civile nous ont affirmé sur les lieux qu'une septième personne a été dégagée vivante des décombres de l'immeuble. Sept autres personnes étaient encore portées disparues. Pour ceux-là, un secouriste nous a exprimé tout son espoir de les retrouver sains et saufs. «Nous travaillons d'arrache-pied pour les ramener au sein de leur famille. Nous n'allons pas cesser de les rechercher jusqu'à ce que nous les retrouvions. Croyez-moi, il y a encore de l'espoir», souligne-t-il. De l'espoir, justement, c'est certainement ce qui reste pour croire encore à la vie dans ce monde. Et Dieu seul sait combien, en réalité, les Algérois s'accrochent encore à cette dernière lueur… Le constat est plus que significatif : les Algérois se sont réveillés avec beaucoup de tristesse sur le cœur. En ce jour où le ciel pleure sa grisaille, la capitale respire à peine après le choc des terribles attentats de la veille. Des rues et des artères beaucoup moins animées que d'habitude, une circulation nettement plus fluide que la normale, des visages marqués par les traits de l'angoisse, nombreux sont en réalité les signes qui traduisent l'anxiété toujours persistante des habitants de la capitale un jour après l'insoutenable horreur du 11 décembre. La plaie demeure visiblement béante et les Algérois, jeunes comme adultes, femmes comme hommes, tentent vaille que vaille de la panser. «Pourquoi mon Dieu notre pays est condamné à pleurer ses morts ?», s'interroge Nassiba, 24 ans, étudiante en droit à la faculté de Ben-Aknoun. Brandissant devant la porte de la faculté une rose et une pancarte sur laquelle on peut lire «vive la jeunesse», notre interlocutrice n'y va pas avec le dos de la cuiller pour nous faire part de sa rage et de son incompréhension. «Je n'ai guère pu dormir hier. Je n'oublierai jamais cette maudite date du 11 décembre qui sera inscrite avec du sang dans ma mémoire. Plusieurs de mes camarades ont été hospitalisés suite à ce lâche attentat. Ils se trouvaient en bas de la rue au moment de l'explosion. D'autres encore étaient dans un bus du Cous qui suivait la file des voitures. En tout cas, personne n'était à l'abri ce jour-là. N'importe qui pouvait y laisser la vie. C'est la preuve que ces criminels voulaient vraiment faire le plus grand nombre possible de victimes», confie-t-elle avec beaucoup d'amertume. Au moment où les policiers veillent attentivement sur le respect du périmètre de sécurité installé à une dizaine de mètres du Conseil constitutionnel, de plus en plus d'étudiants s'amassent en face et chacun tentait de lancer son regard sur l'horizon pour y déceler un quelconque mouvement. «Hier, j'ai failli passer par là. Je vous assure que j'en suis encore traumatisé. J'étais à la bibliothèque au moment de l'explosion. Le bâtiment a été fortement secoué et les vitres ont volé en éclats. Certains étudiants ont même été blessés par les débris de verre. Mais ce n'est qu'en sortant à l'extérieur que nous nous sommes rendus compte du désastre. Jamais et au grand jamais je n'ai été confronté à un spectacle aussi atroce», raconte Amine, 22 ans, qui n'arrive pas à retenir ses larmes. «Que nous réserve l'avenir désormais ? Le sang ne cesse de couler dans notre pays. Que l'Etat fasse une chose pour mettre fin à ces barbaries récurrentes. Y en a marre du terrorisme», maugrée de son côté, Aziz, 21 ans, étudiant et témoin lui aussi du carnage du 11 décembre. A Hydra, l'atmosphère n'en est pas moins tragique. Dans ce quartier chic que tout le monde croyait à l'abri de ces horreurs, les habitants n'arrivent toujours pas à se réveiller du cauchemar de la veille. Dans les environs du quartier des Oasis, les résidants ruminent cette journée que personne n'est près d'oublier. «J'étais dans la cuisine lorsque j'ai entendu la déflagration. Au début, j'avais cru à un séisme. C'est pour cela que je me suis précipitée à l'extérieur. Mais là, j'ai aperçu une colonne de fumée de l'autre côté de la maison. A cet instant, j'ai compris qu'il s'agit en vérité d'un attentat», révèle Mme Hakima, 66 ans, que nous avons rencontrée sur les lieux. Sur place, les secouristes, aidés de chiens, continuaient à fouiller les décombres à la recherche de victimes de l'attentat à la voiture piégée qui a dévasté l'immeuble où se trouvaient le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Signalons également que des sources de la Protection civile nous ont affirmé sur les lieux qu'une septième personne a été dégagée vivante des décombres de l'immeuble. Sept autres personnes étaient encore portées disparues. Pour ceux-là, un secouriste nous a exprimé tout son espoir de les retrouver sains et saufs. «Nous travaillons d'arrache-pied pour les ramener au sein de leur famille. Nous n'allons pas cesser de les rechercher jusqu'à ce que nous les retrouvions. Croyez-moi, il y a encore de l'espoir», souligne-t-il. De l'espoir, justement, c'est certainement ce qui reste pour croire encore à la vie dans ce monde. Et Dieu seul sait combien, en réalité, les Algérois s'accrochent encore à cette dernière lueur…