Davos se veut plus un forum de discussions et d'échanges d'informations qu'autre chose. Néanmoins, Davos reste une sorte de boussole, qui indique dans quel sens va s'orienter l'économie mondiale. Davos se veut plus un forum de discussions et d'échanges d'informations qu'autre chose. Néanmoins, Davos reste une sorte de boussole, qui indique dans quel sens va s'orienter l'économie mondiale. La visite de Pervez Musharaf à Davos, suivie de sa tournée européenne, ont quelque part éclipsé le thème de la rencontre de Davos de janvier dernier. De ce fait, on voit bien que Davos, un forum où ne se prennent pas les décisions, est bien plus qu'une simple rencontre mondaine. Un président en difficulté, comme Pervez Musharaf, ou un chef d'Etat fraîchement élu et qui veut sortir son pays de l'isolement, comme Abdelaziz Bouteflika en 1999, peuvent y trouver la tribune qu'il faut auprès d'experts et de personnalités médiatiques et y recevoir la bénédiction à leur tâche ardue. Les grands de ce monde s'y retrouvent et discutent en toute bonne franquette de différents sujets de l'heure, dans l'esprit de neutralité chère à la Suisse. Pervez Musharaf avait besoin de redorer son blason, après les heurts et les violences qu'a connus son pays ; l'assassinat de Mme Benazir Bhutto ayant été unanimement condamné à l'échelle du monde. Pour cet allié traditionnel de Washington dans sa lutte contre Al Qaïda, Davos s'est avéré être une tribune tombant à pic à une encablure des élections générales qui devront avoir lieu au Pakistan. Le président Bouteflika, qui était bien conseillé, avait commencé son premier mandat en participant aux travaux de Davos. Il était accompagné d'une importante délégation comprenant d'éminents économistes, dont certains allaient occuper des portefeuilles ministériels. C'était une manière pour lui de sortir un peu l‘Algérie de son isolement, après près d'une décennie d'un boycot qui ne disait pas son nom. Les travaux de Davos ne sont pas toujours bien médiatisés, sauf peut-être par quelques supports plus ou moins spécialisés dans les questions économiques. Il faut qu'une personnalité de premier plan y participe pour que les grands médias, et surtout les chaînes télé d'information générale, y accordent une quelconque attention, en traitant plus de la personnalité médiatique que du thème de la rencontre. Le thème de cette année «Le pouvoir de l'innovation collaborative» ne pouvait pas accrocher l'intérêt des grands médias. Cela confirme une fois de plus que l'économie n'est pas une science exacte. Et que les meilleures politiques ne sont pas des recettes de cuisine qu'on peut appliquer à l'aise pour mijoter les plats les plus succulents... Ça peut réussir comme ça peut faire un flop ! La même recette qui a réussi quelque part peut se révéler catastrophique ailleurs et dans un autre contexte. En tout cas, loin des remous du G8 et des manifestations auxquelles ce dernier ne manque jamais d'entraîner dans son sillage de la part des altermondialistes, Davos se veut plus un forum de discussions et d'échanges d'informations qu'autre chose. Néanmoins, Davos reste une sorte de boussole, qui indique dans quel sens va s'orienter l'économie mondiale. Les experts y prennent la parole pour délivrer leur diagnostic et faire des prévisions pour l'avenir. Sans qu'ils soient des oracles, le temps leur donne assez souvent raison. Le krach boursier La grande question qui agite les milieux des affaires en ce début d'année 2008 est bien celle de la récession. Le krach boursier auquel a donné lieu la crise des subprimes aux Etats-Unis est loin d'être une simple réplique de l'onde de choc financier vécue par les crédits hypothécaires aux Etats-Unis. S'il n'y a pas de récession, on table sur au moins un ralentissement de l'activité économique. Pour l'heure, ce sont surtout les milieux d'affaires qui sont inquiets, mais en réalité, la déprime va concerner aussi les couches populaires. On le voit déjà avec la tendance inflationniste qui est en train de toucher les produits de première nécessité comme le blé, le lait, les produits oléagineux, le sucre. Sans parler de l'énergie, bien sûr. Dans tous les cas, le séisme qui a secoué les subprimes a eu principalement deux ondes de choc. La première a été connue sous le nom de lundi noir et a touché le système boursier mondial, après la plongée de Walt Street. La seconde a concerné l'affaire de la Société Générale, qui a perdu à cause d'un trader cinq milliards d'euros. La note sèche aurait pu être plus importante, si la direction de la banque n'était pas intervenue à temps pour endiguer les flots impétueux dans lesquels l'entreprise était prise. Prédictions pessimistes Néanmoins, la force de la bourrasque était telle qu'elle n'a pas manqué d'avoir un impact, au moins psychologique, sur les débats à Davos. Les plus fins analystes y ont perdu leur latin. Certains émettent des prédictions pessimistes, en rappelant le scénario catastrophe de la crise économique de 1929, qui avait vu mettre des millions de travailleurs au chômage. En y regardant de près, certains affirment que la crise de 1929 était due au phénomène de surproduction, et qu'on en est loin en 2008. Peut-être. D'autres, moins pessimistes, prédisent au contraire que la récession ne sera pas trop importante. Ils en veulent pour preuve le fait que les pays émergents constituent un rempart contre la déprime aux Etats-Unis. Vrai ou faux ? La Chine et l'Inde, qui ont le vent en poupe, ont-ils sécrété des anticorps qui leur permettent d'être immunisés contre le virus des subprimes ? Plus facile à dire qu'à démontrer. En fait, il y a une telle imbrication entre les économies du monde que malgré leur dynamisme propre, les économies des pays émergents ne manqueront pas de subir les contrecoups d'un ralentissement étasuniens. D'abord, et là dessus tout le monde est d'accord, les Chinois vendent l'essentiel de leurs produits aux Etats-Unis et en Europe. Autre argument : les principales places boursières en Asie (Shanghai, Singapour, Séoul, Tokyo,…) ont également plongé et enregistré des pertes importantes en ce fameux lundi noir. En vérité, nul n'est à l'abri. Donc ,forcément, s'il y a perte de pouvoir d'achat dans ces deux régions, la production chinoise sera touchée, car c'est en Occident que la Chine écoule l'essentiel de sa production. C'est la théorie des dominos. Vous faites tomber une pièce, c'est tout l'édifice qui s'écroule, comme un seul homme, n'est-ce pas ? La krach boursier et l'affaire de la Société générale ont fait dire à certains que le système financier, basé sur le libéralisme économique, est une hérésie, puisqu'il est secoué par des séisme intermittents qui le rendent fragile et donne un caractère de surréalisme à ses agiotages, en menaçant d'écroulement toute l'architecture sur laquelle repose le devenir des sociétés humaines. Les constructions mathématiques et les paris hasardeux dans lesquels se lancent les courtiers et les traders font que toute l'économie mondiale repose sur des modèles virtuels qui ont perdu tout sens des réalités. Les banques ne comptent plus sur les dépôts de leur clients pour faire des bénéfices, mais sur les paris boursiers sur lesquels surfent leurs traders, et qui se chiffrent en milliards d'euros ou de dollars, c'est-à-dire des chiffres qui donnent le vertige. Quoi qu'il en soit, le système boursier a démontré tout au long des décennies sa fiabilité, et l'on peut dire que le marché de l'argent organisé dans la transparence est le poumon de l'économie. Elle permet aux entreprises de trouver un financement à leurs investissements en mettant à la portée du public et des détenteurs de capitaux des actions à valeur fluctuante. Cela dit, les garde-fous qui ont été prévus présentent tous un défaut dans la cuirasse, et des ratés interviennent à des échéances plus ou moins régulières. Il y a par exemple ce problème dit du délit d'initié, permettant à certains de détourner la règle de la transparence. Et qui est une grosse tricherie. Comment mettre un frein à cette manie maladive ? Pour en revenir à l'Algérie, on entend des voix autorisées dire que l'Algérie est pour l'heure à l'abri de la crise des subprimes, pour la bonne raison que la bourse d'Alger est aux abonnés absents et que le marché de l'argent chez nous est basé à la place Port-Saïd. Il est contrôlé par les trabendistes et les réseaux informels. Par ailleurs, les responsables se félicitent, sans doute à bon escient, d'avoir eu le génie de reporter l'opération de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), un report qui a fait couler beaucoup d'encre et qui avec du recul donne raison à la prudence des autorités algériennes. A l'abri de la crise Mais prétendre que l'Algérie soit intouchable, et qu'elle soit à l'abri des ondes de choc monétaires internationales, il y a un pas qu'on ne devrait pas franchir. Même si l'envolée des produits de première nécessité n'est pas directement liée à la crise des subprimes, (elle serait plutôt liée au réchauffement climatique et à la cherté de l'énergie), il n'en demeure pas moins qu'il y a des interactions entre les différentes sphères économiques. L'Algérien, qui est dépendant hélas des importations, aussi bien pour l'alimentation de la population que des inputs et des équipements pour la bonne marche des unités industrielles, ne peut décemment pas affirmer qu'il n'a rien à tirer de la crise mondiale. C'est la raison pour laquelle, le forum de Davos, en Suisse, qui a accueilli quelque 2500 personnes venus de différents horizons (plus de 88 pays y sont représentés), ne pouvait pas passer à la trappe le risque sinon de récession, du moins de ralentissement qui se profile à l'horizon dès cette année 2008, poussant la plupart des pays à revoir à la baisse leur taux de croissance. On pouvait côtoyer pêle-mêle à Davos des personnalités politiques, médiatiques, artistique, de la finance, des affaires, des universitaires, des responsables administratifs, des porte-parole des ONG et de la société civile. La décision de la réserve fédérale américaine de baisser fortement les taux d'intérêt n'a pas été du goût des intervenants. «Il va y avoir une grande récession aux USA, un ralentissement dans les pays émergents et un fort ralentissement en Europe», selon l'économiste Nouriel Roubine. Quant à l'économiste chinois Yu Yongding, il craint la conséquence de la récession américaine sur les économies des pays émergents comme la Chine, dont le taux de croissance pourrait retomber à moins de 9 %. Quelque part, sans le vouloir ni le clamer, Davos est une boussole de l'économie mondiale. C'est lui qui indique le nord, bien plus que des institutions comme le FMI, dont les propositions n'ont pas toujours été d'un bon conseil pour les économies en difficulté. La visite de Pervez Musharaf à Davos, suivie de sa tournée européenne, ont quelque part éclipsé le thème de la rencontre de Davos de janvier dernier. De ce fait, on voit bien que Davos, un forum où ne se prennent pas les décisions, est bien plus qu'une simple rencontre mondaine. Un président en difficulté, comme Pervez Musharaf, ou un chef d'Etat fraîchement élu et qui veut sortir son pays de l'isolement, comme Abdelaziz Bouteflika en 1999, peuvent y trouver la tribune qu'il faut auprès d'experts et de personnalités médiatiques et y recevoir la bénédiction à leur tâche ardue. Les grands de ce monde s'y retrouvent et discutent en toute bonne franquette de différents sujets de l'heure, dans l'esprit de neutralité chère à la Suisse. Pervez Musharaf avait besoin de redorer son blason, après les heurts et les violences qu'a connus son pays ; l'assassinat de Mme Benazir Bhutto ayant été unanimement condamné à l'échelle du monde. Pour cet allié traditionnel de Washington dans sa lutte contre Al Qaïda, Davos s'est avéré être une tribune tombant à pic à une encablure des élections générales qui devront avoir lieu au Pakistan. Le président Bouteflika, qui était bien conseillé, avait commencé son premier mandat en participant aux travaux de Davos. Il était accompagné d'une importante délégation comprenant d'éminents économistes, dont certains allaient occuper des portefeuilles ministériels. C'était une manière pour lui de sortir un peu l‘Algérie de son isolement, après près d'une décennie d'un boycot qui ne disait pas son nom. Les travaux de Davos ne sont pas toujours bien médiatisés, sauf peut-être par quelques supports plus ou moins spécialisés dans les questions économiques. Il faut qu'une personnalité de premier plan y participe pour que les grands médias, et surtout les chaînes télé d'information générale, y accordent une quelconque attention, en traitant plus de la personnalité médiatique que du thème de la rencontre. Le thème de cette année «Le pouvoir de l'innovation collaborative» ne pouvait pas accrocher l'intérêt des grands médias. Cela confirme une fois de plus que l'économie n'est pas une science exacte. Et que les meilleures politiques ne sont pas des recettes de cuisine qu'on peut appliquer à l'aise pour mijoter les plats les plus succulents... Ça peut réussir comme ça peut faire un flop ! La même recette qui a réussi quelque part peut se révéler catastrophique ailleurs et dans un autre contexte. En tout cas, loin des remous du G8 et des manifestations auxquelles ce dernier ne manque jamais d'entraîner dans son sillage de la part des altermondialistes, Davos se veut plus un forum de discussions et d'échanges d'informations qu'autre chose. Néanmoins, Davos reste une sorte de boussole, qui indique dans quel sens va s'orienter l'économie mondiale. Les experts y prennent la parole pour délivrer leur diagnostic et faire des prévisions pour l'avenir. Sans qu'ils soient des oracles, le temps leur donne assez souvent raison. Le krach boursier La grande question qui agite les milieux des affaires en ce début d'année 2008 est bien celle de la récession. Le krach boursier auquel a donné lieu la crise des subprimes aux Etats-Unis est loin d'être une simple réplique de l'onde de choc financier vécue par les crédits hypothécaires aux Etats-Unis. S'il n'y a pas de récession, on table sur au moins un ralentissement de l'activité économique. Pour l'heure, ce sont surtout les milieux d'affaires qui sont inquiets, mais en réalité, la déprime va concerner aussi les couches populaires. On le voit déjà avec la tendance inflationniste qui est en train de toucher les produits de première nécessité comme le blé, le lait, les produits oléagineux, le sucre. Sans parler de l'énergie, bien sûr. Dans tous les cas, le séisme qui a secoué les subprimes a eu principalement deux ondes de choc. La première a été connue sous le nom de lundi noir et a touché le système boursier mondial, après la plongée de Walt Street. La seconde a concerné l'affaire de la Société Générale, qui a perdu à cause d'un trader cinq milliards d'euros. La note sèche aurait pu être plus importante, si la direction de la banque n'était pas intervenue à temps pour endiguer les flots impétueux dans lesquels l'entreprise était prise. Prédictions pessimistes Néanmoins, la force de la bourrasque était telle qu'elle n'a pas manqué d'avoir un impact, au moins psychologique, sur les débats à Davos. Les plus fins analystes y ont perdu leur latin. Certains émettent des prédictions pessimistes, en rappelant le scénario catastrophe de la crise économique de 1929, qui avait vu mettre des millions de travailleurs au chômage. En y regardant de près, certains affirment que la crise de 1929 était due au phénomène de surproduction, et qu'on en est loin en 2008. Peut-être. D'autres, moins pessimistes, prédisent au contraire que la récession ne sera pas trop importante. Ils en veulent pour preuve le fait que les pays émergents constituent un rempart contre la déprime aux Etats-Unis. Vrai ou faux ? La Chine et l'Inde, qui ont le vent en poupe, ont-ils sécrété des anticorps qui leur permettent d'être immunisés contre le virus des subprimes ? Plus facile à dire qu'à démontrer. En fait, il y a une telle imbrication entre les économies du monde que malgré leur dynamisme propre, les économies des pays émergents ne manqueront pas de subir les contrecoups d'un ralentissement étasuniens. D'abord, et là dessus tout le monde est d'accord, les Chinois vendent l'essentiel de leurs produits aux Etats-Unis et en Europe. Autre argument : les principales places boursières en Asie (Shanghai, Singapour, Séoul, Tokyo,…) ont également plongé et enregistré des pertes importantes en ce fameux lundi noir. En vérité, nul n'est à l'abri. Donc ,forcément, s'il y a perte de pouvoir d'achat dans ces deux régions, la production chinoise sera touchée, car c'est en Occident que la Chine écoule l'essentiel de sa production. C'est la théorie des dominos. Vous faites tomber une pièce, c'est tout l'édifice qui s'écroule, comme un seul homme, n'est-ce pas ? La krach boursier et l'affaire de la Société générale ont fait dire à certains que le système financier, basé sur le libéralisme économique, est une hérésie, puisqu'il est secoué par des séisme intermittents qui le rendent fragile et donne un caractère de surréalisme à ses agiotages, en menaçant d'écroulement toute l'architecture sur laquelle repose le devenir des sociétés humaines. Les constructions mathématiques et les paris hasardeux dans lesquels se lancent les courtiers et les traders font que toute l'économie mondiale repose sur des modèles virtuels qui ont perdu tout sens des réalités. Les banques ne comptent plus sur les dépôts de leur clients pour faire des bénéfices, mais sur les paris boursiers sur lesquels surfent leurs traders, et qui se chiffrent en milliards d'euros ou de dollars, c'est-à-dire des chiffres qui donnent le vertige. Quoi qu'il en soit, le système boursier a démontré tout au long des décennies sa fiabilité, et l'on peut dire que le marché de l'argent organisé dans la transparence est le poumon de l'économie. Elle permet aux entreprises de trouver un financement à leurs investissements en mettant à la portée du public et des détenteurs de capitaux des actions à valeur fluctuante. Cela dit, les garde-fous qui ont été prévus présentent tous un défaut dans la cuirasse, et des ratés interviennent à des échéances plus ou moins régulières. Il y a par exemple ce problème dit du délit d'initié, permettant à certains de détourner la règle de la transparence. Et qui est une grosse tricherie. Comment mettre un frein à cette manie maladive ? Pour en revenir à l'Algérie, on entend des voix autorisées dire que l'Algérie est pour l'heure à l'abri de la crise des subprimes, pour la bonne raison que la bourse d'Alger est aux abonnés absents et que le marché de l'argent chez nous est basé à la place Port-Saïd. Il est contrôlé par les trabendistes et les réseaux informels. Par ailleurs, les responsables se félicitent, sans doute à bon escient, d'avoir eu le génie de reporter l'opération de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), un report qui a fait couler beaucoup d'encre et qui avec du recul donne raison à la prudence des autorités algériennes. A l'abri de la crise Mais prétendre que l'Algérie soit intouchable, et qu'elle soit à l'abri des ondes de choc monétaires internationales, il y a un pas qu'on ne devrait pas franchir. Même si l'envolée des produits de première nécessité n'est pas directement liée à la crise des subprimes, (elle serait plutôt liée au réchauffement climatique et à la cherté de l'énergie), il n'en demeure pas moins qu'il y a des interactions entre les différentes sphères économiques. L'Algérien, qui est dépendant hélas des importations, aussi bien pour l'alimentation de la population que des inputs et des équipements pour la bonne marche des unités industrielles, ne peut décemment pas affirmer qu'il n'a rien à tirer de la crise mondiale. C'est la raison pour laquelle, le forum de Davos, en Suisse, qui a accueilli quelque 2500 personnes venus de différents horizons (plus de 88 pays y sont représentés), ne pouvait pas passer à la trappe le risque sinon de récession, du moins de ralentissement qui se profile à l'horizon dès cette année 2008, poussant la plupart des pays à revoir à la baisse leur taux de croissance. On pouvait côtoyer pêle-mêle à Davos des personnalités politiques, médiatiques, artistique, de la finance, des affaires, des universitaires, des responsables administratifs, des porte-parole des ONG et de la société civile. La décision de la réserve fédérale américaine de baisser fortement les taux d'intérêt n'a pas été du goût des intervenants. «Il va y avoir une grande récession aux USA, un ralentissement dans les pays émergents et un fort ralentissement en Europe», selon l'économiste Nouriel Roubine. Quant à l'économiste chinois Yu Yongding, il craint la conséquence de la récession américaine sur les économies des pays émergents comme la Chine, dont le taux de croissance pourrait retomber à moins de 9 %. Quelque part, sans le vouloir ni le clamer, Davos est une boussole de l'économie mondiale. C'est lui qui indique le nord, bien plus que des institutions comme le FMI, dont les propositions n'ont pas toujours été d'un bon conseil pour les économies en difficulté.