La 39e édition du Forum économique mondial (WEF) de Davos, qui se tiendra du 28 janvier au 1er février, suscite déjà un intérêt et une participation sans précédent. En effet, plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que près de 2500 leaders sont attendus. Deux fois plus que d'habitude, dont la chancelière allemande Angela Merkel, les Premiers ministres russe, Vladimir Poutine, et chinois, Wen Jiabao. Sous le thème "redessiner le monde de l'après-crise", le Forum vise à donner des perspectives pour trouver une issue à la crise. Le raz-de-marée financier dans lequel le monde est confronté depuis plus d'un an est considéré comme le plus grave depuis celui de 1929. La mise en liquidation d'un des fleurons de la finance mondiale, Lehman Brothers, en est encore la preuve incontestable. A cet effet, la crise financière et économique constituera certes le point de convergence des discussions. Mais les sujets chauds du moment s'inviteront souvent à table. Cette année, on peut citer la situation qui prévaut à Ghaza. Outre cela et dans le même sens, selon de nombreuses études conçues par des institutions spécialisées, l'année 2009 sera encore plus dangereuse sur l'économie mondiale. Selon Klaus Schwab, le chef du Forum économique international de Davos, dans un entretien accordé au journal Suisse le "Temps", "les gouvernements divergent beaucoup sur ce qu'il faut faire. Davos va servir à préparer les propositions qui seront faites au prochain G20, début avril à Londres. Nous coopérons avec Gordon Brown, qui préside actuellement le G20, dont plus de la moitié des membres seront à Davos". Par ailleurs, Klaus Schwab estime que "Davos tient le rôle de maison de convalescence" quant aux résultats attendus de cette rencontre, il a estimé que "c'est une erreur d'espérer à beaucoup de choses" pour lui "il faut au préalable remplir deux conditions, d'une part, comprendre ce qui s'est passé et ce qui pourrait se passer". Dans ce sens le Forum est en coopération étroite avec Gordon Brown, qui préside actuellement le G20, dont plus de la moitié des membres seront à Davos. L'économie réelle est sévèrement touchée et le pire est à venir, tous les indices sont en rouge, la crise financière a coûté pour le moment 5000 milliards de dollars. L'Institut de liaisons et d'études des industries de consommation (ILEC) prévoit des défaillances en cascades au premier semestre 2009. Euler-Hermes SFAC (leader de l'assurance-crédit) dans son étude semestrielle annonce une hausse de 25% de défaillances d'entreprises dans le monde en 2008, mais, surtout, elle prévoit le pire pour 2009. Par ailleurs, dans une étude réalisée par Groupama Asset Management, les profits des sociétés devraient reculer de 50 % pour l'année en cours. Preuve à l'appui, le taux de chômage aux Etats-Unis atteindra 1,7 million de chômeurs supplémentaires au mois de mars de l'année en cours. En Chine, 670.000 petites entreprises ont fermé et 6,7 millions d'emplois ont disparu en 2008. Les risques d'émeutes deviennent l'obsession des dirigeants chinois. La situation, là-bas, est plus inquiétante qu'aux USA. L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) prévoit 20 à 25 millions de chômeurs en plus dans le monde d'ici 2010. Même sort pour les compagnies aériennes, selon Giovanni Bisignani, directeur général de l'Iata, qui représente 230 compagnies assurant environ 93% des vols internationaux, a déclaré que les compagnies aériennes ont enregistré des pertes de cinq milliards de dollars en 2008, et 2.5 milliards prévus en 2009 ; pour lui les pertes seront largement supérieures à 2008, c'est-à-dire plus de défaillances pour les compagnies aériennes. Hamid Si Salem