A l'occasion de l'inauguration du troisième étage du M.A.M.A de la rue Ben-M'Hidi, les invités ont non seulement découvert le regard sans concession que les femmes arabes portent sur leurs sociétés mais ils ont également rencontré les artistes exposantes originaires d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, des Emirats arabes unis, de Jordanie, d'Egypte, de Palestine et du Liban. A l'occasion de l'inauguration du troisième étage du M.A.M.A de la rue Ben-M'Hidi, les invités ont non seulement découvert le regard sans concession que les femmes arabes portent sur leurs sociétés mais ils ont également rencontré les artistes exposantes originaires d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, des Emirats arabes unis, de Jordanie, d'Egypte, de Palestine et du Liban. C'est par le vernissage de l'exposition «L'Art au féminin» et en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture et de Mme Nadira Laggoune, commissaire à l'exposition que s'est effectuée samedi dernier l'inauguration. Sous 26 signatures différentes, des techniques variées ont exprimé souvent avec douleur et dérision la sensibilité des artistes. L'Egyptienne Amel Kenawy a associé, dans sa célèbre vidéo «La chambre», les froufrous somptueux de la mariée égyptienne à un contexte cruel. Les mains gantées de dentelle de la jeune épouse occupent totalement l'écran où elles emperlent un cœur vivant qui n'arrête pas de battre. Les aiguilles s'enfoncent dans la chair avec la précision dont seuls sont capables les chirurgiens ou les brodeuses. Lorsque le cœur est complètement emperlé, il est noyé dans l'eau. La mariée s'allonge sur le lit où elle décède totalement ligotée. Un papillon immaculé agonise sur une vitre… Tout aussi insoutenable est le bref reportage de la native de Jérusalem, Larissa Sansour, intitulé «Les militants de la paix et le tank israélien». Dans l'artère noyée de soleil d'une ville occupée, une jeune fille rousse et deux de ses camarades bloquent de leurs corps l'avancée d'un tank israélien. Le désarroi des soldats armés jusqu'aux dents devant ces jeunes résolus est aussi palpable que dangereux. L'œuvre très originale de la Tunisienne Meriem Bouderbala est aussi implacable que les précédentes. Intitulée «Pantone colonial», cette œuvre est composée d'un échantillonnage de peaux allant du noir au blanc. «La Tunisie, vieille terre de peuplement humain, a vu se succéder colons romains, bandes vandales, soldats et fonctionnaires byzantins, envahisseurs arabes, pasteurs hilaliens et soleimites, aventuriers turcs, captifs et renégats chrétiens, maures chassés d'Espagne par les rois catholiques, colons européens, esclaves nègres…» Cette citation tirée de l'Encyclopédie coloniale et maritime de 1942 a été modifiée par les soins de l'artiste qui a ajouté «colons européens». L'artiste a attribué à chaque prétendue race une couleur de peau qu'elle a répertoriée comme dans un véritable pantone. En introduction, deux textes retracent sa propre filiation qui l'apparentent aux Corses, aux juifs tunisiens, aux corsaires, aux Tcherkesses et à d'autres racines qui montrent à quel point les allégations de l'encyclopédie coloniale sont absurdes. «C'est après avoir lu les témoignages du livret écrit par le réseau international des familles de disparus que j'ai réalisé mon œuvre», déclare Safaa Erruas, native de Tétouan, en montrant les fragments de corps, des têtes, des membres, réalisés en gaze plâtrée qui pendent tristement du plafond auquel ils sont accrochés par des fils de pêche. «Il n'y a aucun moyen d'être heureux vu l'état dans lequel est le monde: la Palestine, le Rwanda, le Kenya… On ne fait rien pour les habitants de Ghaza…» ajoute la jeune femme bouleversée. Sur un autre registre, «Tarabish» de la Jordanienne Hilda Hiary expose une cinquantaine de chéchiates de Stamboul posées à terre, face à la vidéo d'une bouche de femme très fardée de laquelle s'échappe de la fumée de cigarette. L'extraordinaire «Grenade » de la Palestinienne Jumana Emil-Abboud illustre également la lucidité de ces 26 femmes talentueuses qui font face avec leur art à un monde souvent violent et cruel. A ne rater sous aucun prétexte. C'est par le vernissage de l'exposition «L'Art au féminin» et en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture et de Mme Nadira Laggoune, commissaire à l'exposition que s'est effectuée samedi dernier l'inauguration. Sous 26 signatures différentes, des techniques variées ont exprimé souvent avec douleur et dérision la sensibilité des artistes. L'Egyptienne Amel Kenawy a associé, dans sa célèbre vidéo «La chambre», les froufrous somptueux de la mariée égyptienne à un contexte cruel. Les mains gantées de dentelle de la jeune épouse occupent totalement l'écran où elles emperlent un cœur vivant qui n'arrête pas de battre. Les aiguilles s'enfoncent dans la chair avec la précision dont seuls sont capables les chirurgiens ou les brodeuses. Lorsque le cœur est complètement emperlé, il est noyé dans l'eau. La mariée s'allonge sur le lit où elle décède totalement ligotée. Un papillon immaculé agonise sur une vitre… Tout aussi insoutenable est le bref reportage de la native de Jérusalem, Larissa Sansour, intitulé «Les militants de la paix et le tank israélien». Dans l'artère noyée de soleil d'une ville occupée, une jeune fille rousse et deux de ses camarades bloquent de leurs corps l'avancée d'un tank israélien. Le désarroi des soldats armés jusqu'aux dents devant ces jeunes résolus est aussi palpable que dangereux. L'œuvre très originale de la Tunisienne Meriem Bouderbala est aussi implacable que les précédentes. Intitulée «Pantone colonial», cette œuvre est composée d'un échantillonnage de peaux allant du noir au blanc. «La Tunisie, vieille terre de peuplement humain, a vu se succéder colons romains, bandes vandales, soldats et fonctionnaires byzantins, envahisseurs arabes, pasteurs hilaliens et soleimites, aventuriers turcs, captifs et renégats chrétiens, maures chassés d'Espagne par les rois catholiques, colons européens, esclaves nègres…» Cette citation tirée de l'Encyclopédie coloniale et maritime de 1942 a été modifiée par les soins de l'artiste qui a ajouté «colons européens». L'artiste a attribué à chaque prétendue race une couleur de peau qu'elle a répertoriée comme dans un véritable pantone. En introduction, deux textes retracent sa propre filiation qui l'apparentent aux Corses, aux juifs tunisiens, aux corsaires, aux Tcherkesses et à d'autres racines qui montrent à quel point les allégations de l'encyclopédie coloniale sont absurdes. «C'est après avoir lu les témoignages du livret écrit par le réseau international des familles de disparus que j'ai réalisé mon œuvre», déclare Safaa Erruas, native de Tétouan, en montrant les fragments de corps, des têtes, des membres, réalisés en gaze plâtrée qui pendent tristement du plafond auquel ils sont accrochés par des fils de pêche. «Il n'y a aucun moyen d'être heureux vu l'état dans lequel est le monde: la Palestine, le Rwanda, le Kenya… On ne fait rien pour les habitants de Ghaza…» ajoute la jeune femme bouleversée. Sur un autre registre, «Tarabish» de la Jordanienne Hilda Hiary expose une cinquantaine de chéchiates de Stamboul posées à terre, face à la vidéo d'une bouche de femme très fardée de laquelle s'échappe de la fumée de cigarette. L'extraordinaire «Grenade » de la Palestinienne Jumana Emil-Abboud illustre également la lucidité de ces 26 femmes talentueuses qui font face avec leur art à un monde souvent violent et cruel. A ne rater sous aucun prétexte.