«Le devoir de violence» retrace en vérité l'histoire de l'empire imaginaire du Nakem, du début du XIIIe siècle jusqu'à la colonisation, et s'achève au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Usant d'un style très recherché, Yambo Ouologuem développe aussi dans son roman une appréciation de l'Afrique qui n'est pas du goût de tous les Africains. «Le devoir de violence» retrace en vérité l'histoire de l'empire imaginaire du Nakem, du début du XIIIe siècle jusqu'à la colonisation, et s'achève au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Usant d'un style très recherché, Yambo Ouologuem développe aussi dans son roman une appréciation de l'Afrique qui n'est pas du goût de tous les Africains. «Le Devoir de violence» de Yambo Ouologuem est l'un des premiers romans africains qui a obtenu le prestigieux prix littéraire Théophraste-Renaudot. En effet, en 1968 un écrivain malien du nom de Yambo Ouologuem fait la une de l'actualité en France. Il vient de recevoir le fameux prix Renaudot, mais ne tarde pas à se retrouver en même temps au centre d'une intense polémique. Il faut savoir d'abord que ce roman est devenu plus tard un livre référence dans l'histoire littéraire africaine. Pour certains, l'ouvrage revêt une aura révolutionnaire, pour d'autres, il est méprisé, voire rejeté. «Le devoir de violence» retrace en vérité l'histoire de l'empire imaginaire du Nakem, du début du XIIIe siècle jusqu'à la colonisation, et s'achève au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Usant d'un style très recherché, Yambo Ouologuem développe aussi dans son roman une appréciation de l'Afrique qui n'est pas du goût de tous les Africains. Le récit se déploie depuis la période précoloniale où la dynastie des Saïf impose son impitoyable loi sur le royaume du Nakem. Les crimes les plus horribles sont perpétrés et les héritiers successifs — à l'exception notable du Saïf Isaac El Heït qui offrira quelques années de paix — imposent une sanglante tyrannie à leur peuple qu'ils n'hésitent pas à anéantir par la traite. L'empire est ensuite morcelé et cette division facilite la pénétration coloniale. Dans ce contexte, malgré la résistance farouche qu'opposera l'empereur aux Français, il doit s'avouer vaincu et accepter de signer un traité de paix en décembre 1900, date à laquelle son fils, Saïf, est invité à Paris. Saïf, qui est le dernier descendant de la dynastie, feint d'accepter la domination coloniale, mais ne cesse d'employer la ruse pour duper ses nouveaux maîtres. L'un d'entre eux, Chevalier, tente de s'opposer au pouvoir de Saïf, mais ce dernier parvient à déjouer les pièges de l'administrateur. En même temps, un savant allemand, Schrobénius, s'installe avec sa famille pour mener une campagne de fouilles, et, une fois encore, Saïf se joue de l'ethnologue en profitant de sa naïveté intéressée. D'autre part, lors de la Première Guerre mondiale, Saïf se trouve à recruter parmi la «négraille», mais veille soigneusement à ce que les fils de notables soient épargnés. Il reçoit à cet effet, la Légion d'honneur. En attendant, le traité de Versailles partage le Nakem entre la France et la Grande-Bretagne. Parallèlement à l'histoire de Saïf, l'auteur nous raconte les aventures de Kassoumi, un esclave qui, à l'instigation de Saïf, épouse Tambira dont il aura cinq enfants. Après la mort de Tambira, tuée sur ordre de Saïf, l'un des fils, Raymond Spartacus, part pour la France. Après avoir retrouvé sa tante, prostituée à Paris, et connu une relation homosexuelle, il achève ses études d'architecte, épouse Suzanne, vit la guerre en France. Pendant ce temps, le Nakem organise des élections et Raymond Spartacus est proposé par Saïf pour devenir le candidat unique. Avec récit, à l'image idyllique souvent proposée par les écrivains africains pour décrire l'Afrique précoloniale, Yambo Ouologuem substitue des scènes d'horreur, de corruption, de guerres fratricides. Le romancier malien propose par ailleurs, un autre regard sur l'Afrique et il n'est pas plus tendre pour Schrobénius — caricature de l'ethnologue occidental, directement inspirée par l'africaniste allemand Leo Frobenius — que pour la lignée des Saïf dont il offre un portrait très éloigné de celui dressé par les autres écrivains africains de sa génération lorsqu'ils retraçaient les exploits des grands héros de l'histoire du continent noir (Chaka, Soundjata, Samory ou Alboury). Plus que dans son écriture, au demeurant assez classique, c'est d'abord dans cette démarche iconoclaste que le romancier s'est montré le plus novateur. Aussi, conformément au titre de son roman, Yambo Ouologuem multiplie les scènes violentes et distille, çà et là, quelques passages érotiques qui ont, eux aussi, contribué à la marginalisation du roman. Et bien qu'il soit le seul livre francophone d'Afrique noire couronné d'un grand prix littéraire français, «Le devoir de violence» valut à son auteur un double rejet : outre la réaction négative de quelques intellectuels africains qui n'apprécièrent pas la dénonciation de l'Afrique précoloniale, Yambo Ouologuem fut également accusé de plagiat par certains critiques occidentaux. Deux romanciers ont tout particulièrement été cités, Graham Greene et André Schwarz-Bart (celui-ci se réjouissant que son roman, ‘'le Dernier des Justes'' devienne, à son tour, source d'inspiration. Néanmoins, si les emprunts semblent incontestables, il demeure cependant que le «collage» réalisé par le romancier malien est parfaitement réussi. Ce qui a amené de nombreux critiques à considérer aujourd'hui que ce roman mérite mieux que cette seule réputation suspecte. Soulignons enfin que «Le devoir de violence» a été réédité par les éditions Le Serpent à Plumes en 2003. Cependant, aujourd'hui encore, ce roman majeur de la littérature africaine reste toujours introuvable. «Le Devoir de violence» de Yambo Ouologuem est l'un des premiers romans africains qui a obtenu le prestigieux prix littéraire Théophraste-Renaudot. En effet, en 1968 un écrivain malien du nom de Yambo Ouologuem fait la une de l'actualité en France. Il vient de recevoir le fameux prix Renaudot, mais ne tarde pas à se retrouver en même temps au centre d'une intense polémique. Il faut savoir d'abord que ce roman est devenu plus tard un livre référence dans l'histoire littéraire africaine. Pour certains, l'ouvrage revêt une aura révolutionnaire, pour d'autres, il est méprisé, voire rejeté. «Le devoir de violence» retrace en vérité l'histoire de l'empire imaginaire du Nakem, du début du XIIIe siècle jusqu'à la colonisation, et s'achève au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Usant d'un style très recherché, Yambo Ouologuem développe aussi dans son roman une appréciation de l'Afrique qui n'est pas du goût de tous les Africains. Le récit se déploie depuis la période précoloniale où la dynastie des Saïf impose son impitoyable loi sur le royaume du Nakem. Les crimes les plus horribles sont perpétrés et les héritiers successifs — à l'exception notable du Saïf Isaac El Heït qui offrira quelques années de paix — imposent une sanglante tyrannie à leur peuple qu'ils n'hésitent pas à anéantir par la traite. L'empire est ensuite morcelé et cette division facilite la pénétration coloniale. Dans ce contexte, malgré la résistance farouche qu'opposera l'empereur aux Français, il doit s'avouer vaincu et accepter de signer un traité de paix en décembre 1900, date à laquelle son fils, Saïf, est invité à Paris. Saïf, qui est le dernier descendant de la dynastie, feint d'accepter la domination coloniale, mais ne cesse d'employer la ruse pour duper ses nouveaux maîtres. L'un d'entre eux, Chevalier, tente de s'opposer au pouvoir de Saïf, mais ce dernier parvient à déjouer les pièges de l'administrateur. En même temps, un savant allemand, Schrobénius, s'installe avec sa famille pour mener une campagne de fouilles, et, une fois encore, Saïf se joue de l'ethnologue en profitant de sa naïveté intéressée. D'autre part, lors de la Première Guerre mondiale, Saïf se trouve à recruter parmi la «négraille», mais veille soigneusement à ce que les fils de notables soient épargnés. Il reçoit à cet effet, la Légion d'honneur. En attendant, le traité de Versailles partage le Nakem entre la France et la Grande-Bretagne. Parallèlement à l'histoire de Saïf, l'auteur nous raconte les aventures de Kassoumi, un esclave qui, à l'instigation de Saïf, épouse Tambira dont il aura cinq enfants. Après la mort de Tambira, tuée sur ordre de Saïf, l'un des fils, Raymond Spartacus, part pour la France. Après avoir retrouvé sa tante, prostituée à Paris, et connu une relation homosexuelle, il achève ses études d'architecte, épouse Suzanne, vit la guerre en France. Pendant ce temps, le Nakem organise des élections et Raymond Spartacus est proposé par Saïf pour devenir le candidat unique. Avec récit, à l'image idyllique souvent proposée par les écrivains africains pour décrire l'Afrique précoloniale, Yambo Ouologuem substitue des scènes d'horreur, de corruption, de guerres fratricides. Le romancier malien propose par ailleurs, un autre regard sur l'Afrique et il n'est pas plus tendre pour Schrobénius — caricature de l'ethnologue occidental, directement inspirée par l'africaniste allemand Leo Frobenius — que pour la lignée des Saïf dont il offre un portrait très éloigné de celui dressé par les autres écrivains africains de sa génération lorsqu'ils retraçaient les exploits des grands héros de l'histoire du continent noir (Chaka, Soundjata, Samory ou Alboury). Plus que dans son écriture, au demeurant assez classique, c'est d'abord dans cette démarche iconoclaste que le romancier s'est montré le plus novateur. Aussi, conformément au titre de son roman, Yambo Ouologuem multiplie les scènes violentes et distille, çà et là, quelques passages érotiques qui ont, eux aussi, contribué à la marginalisation du roman. Et bien qu'il soit le seul livre francophone d'Afrique noire couronné d'un grand prix littéraire français, «Le devoir de violence» valut à son auteur un double rejet : outre la réaction négative de quelques intellectuels africains qui n'apprécièrent pas la dénonciation de l'Afrique précoloniale, Yambo Ouologuem fut également accusé de plagiat par certains critiques occidentaux. Deux romanciers ont tout particulièrement été cités, Graham Greene et André Schwarz-Bart (celui-ci se réjouissant que son roman, ‘'le Dernier des Justes'' devienne, à son tour, source d'inspiration. Néanmoins, si les emprunts semblent incontestables, il demeure cependant que le «collage» réalisé par le romancier malien est parfaitement réussi. Ce qui a amené de nombreux critiques à considérer aujourd'hui que ce roman mérite mieux que cette seule réputation suspecte. Soulignons enfin que «Le devoir de violence» a été réédité par les éditions Le Serpent à Plumes en 2003. Cependant, aujourd'hui encore, ce roman majeur de la littérature africaine reste toujours introuvable.