Chantre de l'émancipation des Noirs, féroce opposant à l'idéologie colonialiste, Aimé Césaire est décédé jeudi dernier à Fort-de-France (Martinique), où il était hospitalisé depuis quelques jours. Chantre de l'émancipation des Noirs, féroce opposant à l'idéologie colonialiste, Aimé Césaire est décédé jeudi dernier à Fort-de-France (Martinique), où il était hospitalisé depuis quelques jours. La littérature francophone vient de perdre l'un de ces plus grands poètes. Homme de lettres et militant politique, Aimé Césaire, 94 ans, originaire des Antilles, est, en effet, considéré comme l'une des plumes les plus puissantes du verbe français. Chantre de l'émancipation des Noirs, féroce opposant à l'idéologie colonialiste, Aimé Césaire est décédé jeudi dernier à Fort-de-France (Martinique), où il était hospitalisé depuis quelques jours. Initiateur, dans les années 1930, avec d'autres écrivains comme le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, du concept de la "négritude" et symbole de la lutte des peuples contre le colonialisme et le racisme, Aimé Césaire a vite marqué ses contemporains par l'élégance de son style et la profondeur de son œuvre. Né dans une famille modeste de sept enfants, le 25 juin 1913 à Basse-Pointe, Aimé Césaire défendait depuis sa jeunesse les racines africaines des Noirs, en combattant avec hargne le racisme et l'assimilation culturelle amenée par le colonialisme. A cet égard, ses écrits étaient une âpre dénonciation du colonialisme français et il aimait souvent déclarer : "Je suis de la race de ceux qu'on opprime". Député durant la période allant de 1946 à 1993 puis maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, le poète martiniquais avait pris ses distances avec le Parti communiste français (PCF) pour créer en 1957 le Parti progressiste martiniquais. C'est dans le journal "L'Etudiant noir", créé par Aimé Césaire en 1934 avec d'autres écrivains africains et antillais, que le concept de "négritude", qui exprime selon ses termes la "solidarité de la diaspora au monde africain" est utilisé pour la première fois. Une année après, il entre à l'Ecole normale supérieure (Paris), un événement à l'époque rare pour un enfant des Antilles. Il commence alors à écrire "Cahiers d'un retour au pays natal". Aimé Césaire, de son nom complet Aimé Fernand David Césaire, a entamé, à la fin de la Seconde guerre mondiale, une longue carrière politique marquée par la lutte contre le colonialisme, exprimée notamment en 1950 dans un "Discours sur le colonialisme" qui fera date, en s'adressant à "des millions d'hommes auxquels on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, et le larbinisme". Pour lui, l'identité noire était universelle et "non synonyme de clivage entre les hommes", ce qui a fait que certains intellectuels blancs soutiennent son combat, notamment le penseur Jean-Paul Sartre qui disait : "La négritude est la négation de la négation de l'homme noir". Quant à son œuvre, forte d'une quinzaine de recueils de poésies, de pièces de théâtre et d'essais, elle a été traduite dans de nombreuses langues. Jusqu'à sa mort, Aimé Césaire est resté une figure respectée et incontournable que tous les dirigeants politiques en déplacement aux Antilles se devaient de rencontrer. A ce titre, on retiendra à jamais son refus, en 2005, de rencontrer le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy à l'époque, pour protester contre la loi scélérate du 23 février dont un des articles évoque "le rôle positif de la colonisation". Aujourd'hui plus que jamais, c'est toute la francophonie qui pleure la disparition d'un grand auteur et d'un homme d'une envergure exceptionnelle. La littérature francophone vient de perdre l'un de ces plus grands poètes. Homme de lettres et militant politique, Aimé Césaire, 94 ans, originaire des Antilles, est, en effet, considéré comme l'une des plumes les plus puissantes du verbe français. Chantre de l'émancipation des Noirs, féroce opposant à l'idéologie colonialiste, Aimé Césaire est décédé jeudi dernier à Fort-de-France (Martinique), où il était hospitalisé depuis quelques jours. Initiateur, dans les années 1930, avec d'autres écrivains comme le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, du concept de la "négritude" et symbole de la lutte des peuples contre le colonialisme et le racisme, Aimé Césaire a vite marqué ses contemporains par l'élégance de son style et la profondeur de son œuvre. Né dans une famille modeste de sept enfants, le 25 juin 1913 à Basse-Pointe, Aimé Césaire défendait depuis sa jeunesse les racines africaines des Noirs, en combattant avec hargne le racisme et l'assimilation culturelle amenée par le colonialisme. A cet égard, ses écrits étaient une âpre dénonciation du colonialisme français et il aimait souvent déclarer : "Je suis de la race de ceux qu'on opprime". Député durant la période allant de 1946 à 1993 puis maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, le poète martiniquais avait pris ses distances avec le Parti communiste français (PCF) pour créer en 1957 le Parti progressiste martiniquais. C'est dans le journal "L'Etudiant noir", créé par Aimé Césaire en 1934 avec d'autres écrivains africains et antillais, que le concept de "négritude", qui exprime selon ses termes la "solidarité de la diaspora au monde africain" est utilisé pour la première fois. Une année après, il entre à l'Ecole normale supérieure (Paris), un événement à l'époque rare pour un enfant des Antilles. Il commence alors à écrire "Cahiers d'un retour au pays natal". Aimé Césaire, de son nom complet Aimé Fernand David Césaire, a entamé, à la fin de la Seconde guerre mondiale, une longue carrière politique marquée par la lutte contre le colonialisme, exprimée notamment en 1950 dans un "Discours sur le colonialisme" qui fera date, en s'adressant à "des millions d'hommes auxquels on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, et le larbinisme". Pour lui, l'identité noire était universelle et "non synonyme de clivage entre les hommes", ce qui a fait que certains intellectuels blancs soutiennent son combat, notamment le penseur Jean-Paul Sartre qui disait : "La négritude est la négation de la négation de l'homme noir". Quant à son œuvre, forte d'une quinzaine de recueils de poésies, de pièces de théâtre et d'essais, elle a été traduite dans de nombreuses langues. Jusqu'à sa mort, Aimé Césaire est resté une figure respectée et incontournable que tous les dirigeants politiques en déplacement aux Antilles se devaient de rencontrer. A ce titre, on retiendra à jamais son refus, en 2005, de rencontrer le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy à l'époque, pour protester contre la loi scélérate du 23 février dont un des articles évoque "le rôle positif de la colonisation". Aujourd'hui plus que jamais, c'est toute la francophonie qui pleure la disparition d'un grand auteur et d'un homme d'une envergure exceptionnelle.