Des Africaines estiment que promouvoir la circoncision pour combattre le sida pourrait les exposer plus encore au VIH. Entre autres, elles craignent que leur partenaire opéré multiplie les comportements sexuels à risque, s'estimant immunisé contre le virus. Une étude réalisée au Kenya démontre cependant que les hommes circoncis ne deviennent pas plus laxistes. La circoncision est devenue une arme contre le sida. Des études scientifiques menées ces dernières années en Afrique du Sud, en Ouganda et au Kenya ont démontré qu'un homme circoncis avait au minimum 50% de chances en moins de contracter le VIH via sa partenaire infectée. Selon une étude, l'intervention protégerait à hauteur de 30% les femmes ayant des rapports avec un homme infecté circoncis. Mais certaines femmes africaines n'en sont pas pour autant rassurées. Elles craignent que leur moitié multiplie les comportements sexuels à risques, se sentant immunisée contre le virus. Une allusion, entre autres, à l'infidélité et au risque de délaissement du préservatif, encore trop peu porté sur le Continent alors qu'il reste le seul moyen efficace en matière de prévention. Les sceptiques de la promotion de la circoncision soulignent par ailleurs que des hommes pourraient se servir de leur circoncision pour faire pression sur les moins instruites, en leur disant que l'opération leur permet d'avoir des relations sexuelles non protégées. Gare à la cicatrisation ! Des appréhensions en partie battues en brèche par une récente étude kenyane présentée lors de la Conférence internationale sur le sida de Mexico (Mexique, du 3 au 8 août derniers). Réalisée sur quelque 2 000 Kenyans, dont une partie a été récemment circoncise, elle démontre que les hommes fraîchement opérés ne prennent pas plus de risques. Mieux, ces comportements «peuvent même se réduire», a précisé Robert Bailey, un épidémiologiste de l'université de l'Illinois (Etats-Unis) co-auteur de l'étude. Le Français Bertran Auvert se veut aussi rassurant. Avec l'Agence nationale de recherches sur le sida et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, il propose depuis l'an dernier des circoncisions gratuites dans le township sud-africain d'Orange Farm, où il a mené la première étude scientifique sur la circoncision et le VIH. Résultat : 90% des 1 201 hommes et des 1 400 femmes interrogées dans le cadre de cette initiative avaient bien conscience que la circoncision ne dispense pas du port du préservatif. Bertran Auvert a également assuré que les hommes volontaires pour l'intervention ne venaient « pas afin de pouvoir ne pas utiliser le préservatif, mais parce que ça leur semblait plus sain ». «Plus sain», à condition que les partenaires s'abstiennent d'avoir des relations sexuelles durant toute la cicatrisation, qui dure environ un mois. Sinon, comme l'indique une étude publiée il y a quelques mois, l'opération offrira au virus une nouvelle opportunité de contaminer les femmes. Des Africaines estiment que promouvoir la circoncision pour combattre le sida pourrait les exposer plus encore au VIH. Entre autres, elles craignent que leur partenaire opéré multiplie les comportements sexuels à risque, s'estimant immunisé contre le virus. Une étude réalisée au Kenya démontre cependant que les hommes circoncis ne deviennent pas plus laxistes. La circoncision est devenue une arme contre le sida. Des études scientifiques menées ces dernières années en Afrique du Sud, en Ouganda et au Kenya ont démontré qu'un homme circoncis avait au minimum 50% de chances en moins de contracter le VIH via sa partenaire infectée. Selon une étude, l'intervention protégerait à hauteur de 30% les femmes ayant des rapports avec un homme infecté circoncis. Mais certaines femmes africaines n'en sont pas pour autant rassurées. Elles craignent que leur moitié multiplie les comportements sexuels à risques, se sentant immunisée contre le virus. Une allusion, entre autres, à l'infidélité et au risque de délaissement du préservatif, encore trop peu porté sur le Continent alors qu'il reste le seul moyen efficace en matière de prévention. Les sceptiques de la promotion de la circoncision soulignent par ailleurs que des hommes pourraient se servir de leur circoncision pour faire pression sur les moins instruites, en leur disant que l'opération leur permet d'avoir des relations sexuelles non protégées. Gare à la cicatrisation ! Des appréhensions en partie battues en brèche par une récente étude kenyane présentée lors de la Conférence internationale sur le sida de Mexico (Mexique, du 3 au 8 août derniers). Réalisée sur quelque 2 000 Kenyans, dont une partie a été récemment circoncise, elle démontre que les hommes fraîchement opérés ne prennent pas plus de risques. Mieux, ces comportements «peuvent même se réduire», a précisé Robert Bailey, un épidémiologiste de l'université de l'Illinois (Etats-Unis) co-auteur de l'étude. Le Français Bertran Auvert se veut aussi rassurant. Avec l'Agence nationale de recherches sur le sida et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, il propose depuis l'an dernier des circoncisions gratuites dans le township sud-africain d'Orange Farm, où il a mené la première étude scientifique sur la circoncision et le VIH. Résultat : 90% des 1 201 hommes et des 1 400 femmes interrogées dans le cadre de cette initiative avaient bien conscience que la circoncision ne dispense pas du port du préservatif. Bertran Auvert a également assuré que les hommes volontaires pour l'intervention ne venaient « pas afin de pouvoir ne pas utiliser le préservatif, mais parce que ça leur semblait plus sain ». «Plus sain», à condition que les partenaires s'abstiennent d'avoir des relations sexuelles durant toute la cicatrisation, qui dure environ un mois. Sinon, comme l'indique une étude publiée il y a quelques mois, l'opération offrira au virus une nouvelle opportunité de contaminer les femmes.