L'option énergie renouvelable est plus que jamais d'actualité pour l'Algérie. Une bonne partie des finances publiques y est consacrée. Une série de centrales mixtes gaz-solaire, des accords sur le nucléaire, signés avec plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, nations disposant d'un capital expérience reconnu au plan international, constituent la charpente d'une stratégie qui vise la garantie de substitution de l'énergie fossile qu'est le pétrole. Ainsi, l'Algérie n'est plus au stade de la réflexion, mais a carrément mis le pied dans le plat, en tout cas au plan de l'étude de faisabilité d'une politique que les pouvoirs publics entendent mener avec un maximum de rigueur. Une perspective qui, faut-il le souligner, a eu l'aval de nombreux partenaires. Des entreprises allemandes spécialisées travaillent déjà en étroite collaboration avec l'entreprise à capitaux publics, Neal, autour de grands projets entrant dans le cadre de l'exploitation de l'énergie solaire. Cela dit, l'Allemagne n'est pas la seule nation impliquée dans le partenariat directe avec l'Algérie dans le domaine de l'énergie renouvelable, nucléaire compris. La France qui a fait une offre qualifiée par Sarkozy de stratégique, consistant à une sorte de troc de gaz algérien contre la technologie nucléaire française, est bien décidée à jouer un rôle moteur dans le processus de substitution de ressources énergétiques que l'Algérie a engagé ces dernières années. Anne Barraquier, professeur et directrice scientifique au Ceram Business School de Nice (France), nous en parle dans cet entretien. L'option énergie renouvelable est plus que jamais d'actualité pour l'Algérie. Une bonne partie des finances publiques y est consacrée. Une série de centrales mixtes gaz-solaire, des accords sur le nucléaire, signés avec plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, nations disposant d'un capital expérience reconnu au plan international, constituent la charpente d'une stratégie qui vise la garantie de substitution de l'énergie fossile qu'est le pétrole. Ainsi, l'Algérie n'est plus au stade de la réflexion, mais a carrément mis le pied dans le plat, en tout cas au plan de l'étude de faisabilité d'une politique que les pouvoirs publics entendent mener avec un maximum de rigueur. Une perspective qui, faut-il le souligner, a eu l'aval de nombreux partenaires. Des entreprises allemandes spécialisées travaillent déjà en étroite collaboration avec l'entreprise à capitaux publics, Neal, autour de grands projets entrant dans le cadre de l'exploitation de l'énergie solaire. Cela dit, l'Allemagne n'est pas la seule nation impliquée dans le partenariat directe avec l'Algérie dans le domaine de l'énergie renouvelable, nucléaire compris. La France qui a fait une offre qualifiée par Sarkozy de stratégique, consistant à une sorte de troc de gaz algérien contre la technologie nucléaire française, est bien décidée à jouer un rôle moteur dans le processus de substitution de ressources énergétiques que l'Algérie a engagé ces dernières années. Anne Barraquier, professeur et directrice scientifique au Ceram Business School de Nice (France), nous en parle dans cet entretien. Quel genre de coopération peut-il y avoir entre l'Algérie et la France dans le domaine des énergies renouvelables ? Anne Barraquier : L'Algérie a des potentiels naturels pour développer certaines énergies renouvelables. Il s'agit principalement du solaire. L'Algérie dispose d'un taux d'ensoleillement très important qui la place parmi les pays les plus ensoleillés dans le monde. Vous avez également du vent. L'Algérie est un pays qui peut être venté dans certaines régions et à certaines périodes de l'année. Ceci fait que l'éolien peut être aussi très intéressant. Donc, il y a un potentiel important en Algérie. Bien entendu, du fait que le secteur énergétique est puissant en Algérie, on pourrait faire glisser des compétences du secteur énergétique actuel vers les potentialités des énergies renouvelables. En termes de coopération, je ne crois pas qu'il y ait de gros projets aujourd'hui dans le domaine des énergies renouvelables entre la France et l'Algérie. Il y a des projets qui sont en train de naître dans différentes régions de France et dont les promoteurs sont intéressés d'être présents en Algérie aussi. Nous mêmes à Sophia Antipolis et au Ceram Business School nous voulons établir des rapports avec l'Algérie et développer des coopérations. On a déjà entamé des discussions avec des personnalités algériennes. Il y a énormément de choses à faire. Je crois que c'est une voie très intéressante pour l'Algérie tout comme pour la France. Que pourrait apporter à l'Algérie une coopération avec la France en matière d'énergies renouvelables, sachant que le domaine n'est pas réellement développé en France ? De l'expertise. L'expertise dans le domaine des énergies renouvelables existe en France comme en Allemagne ainsi que dans d'autres pays européens. On a eu la chance d'avoir un mouvement nucléaire dans les années 70 qui a fait remonter à la surface toutes les potentialités des énergies renouvelables. Dans cette période, on parlait beaucoup de ces énergies qui n'étaient pas réellement prises au sérieux parce qu'il n'y avait pas de problème pétrolier. Or, aujourd'hu,i il y a un certain nombre de pays qui ont travaillé là-dessus et la France en fait partie. Je pense que nous sommes tout autant capables d'amener de l'expertise en Algérie que d'autres pays. Qu'en est-il de la coopération dans le domaine du nucléaire ? Le gouvernement français vient de proposer des solutions technologiques nucléaires avec la visite du Premier ministre français François Fillon. Celles-ci sont extrêmement efficaces en termes d'émission de CO2. L'Algérie dispose d'un ingrédient indispensable à la production d'électricité par le nucléaire : l'uranium. Ceci rend encore la coopération entre les deux pays très intéressante. Je pense que le nucléaire est une voie qui sera sans doute privilégiée par le gouvernement algérien dans un avenir proche. Etant donné que la France est leader dans ce domaine, elle peut constituer un repère pour les Algériens. Peut-on envisager de faire du nucléaire une alternative aux énergies fossiles en Algérie, surtout que la durée de vie de ces dernières est limitée dans le temps ? Depuis quelques années, il y a un retour en force du nucléaire en Algérie comme dans d'autres pays. Je dirai que les gouvernements se rendent bien compte qu'il ne faut pas éliminer la question nucléaire du débat des énergies. Le nucléaire fera sûrement partie du paysage énergétique algérien. Même si l'Algérie dispose de potentiels dans d'autres domaines (fossile, solaire, éolien), il faut de toute façon avoir une diversité de sources d'énergies. Comment peut-on décrire la situation des énergies renouvelables en France ? On peut dire que la situation est actuellement plutôt favorable pour développer ces énergies. Même si 70% de l'énergie utilisée en France sont générés par le nucléaire, il existe une bonne volonté de développer les énergies renouvelables. Electricité de France (EDF), en tant que grande entreprise française, souhaite diversifier ses activités en matière d'énergie. De ce fait, elle investit dans les énergies renouvelables telles que le solaire, l'éolien et le géothermique. De plus, il y a aujourd'hui une émergence de petites et moyennes entreprises qui s'intéressent à ces nouvelles énergies. A combien peut-on estimer la contribution des énergies renouvelables dans le parc énergétique français ? La part des énergies renouvelables est très faible. On est à environ 10%. On a des impératifs et des directives que nous essayons d'atteindre en même temps que l'ensemble des pays européens. Nous devons atteindre d'ici 2020 un taux de 20% de production d'énergies renouvelables. Quels sont les aléas susceptibles de freiner le développement des nouvelles énergies en Europe ? La baisse des prix du pétrole peut constituer un aléa très important. Si l'on a une importante poussée des investissements dans ce domaine, c'est largement dû à la hausse du coût du pétrole. C'est une ressource très chère pour l'Europe. En France, nous payons le prix d'un litre d'essence à 1 euro 50, ce qui fait que le public, l'administration, le gouvernement et les entreprises commencent à prendre conscience de l'importance à trouver d'autres voies d'énergies de façon extrêmement sérieuse. Nous nous orientons vers un modèle de consommation où on ne doit pas dépendre du pétrole. Il y a aussi un autre facteur qui pousse le développement de ces énergies vers l'avant : l'évolution des comportements. On y assiste depuis la campagne présidentielle de 2007. Le déclic s'est fait avec les exigences de Nicolas Hulot. De ce fait, Nicolas Sarkozy avait pris des engagements dans le même sens. Quand il a été élu, il a monté le Grenelle de l'environnement. Depuis la campagne présidentielle et le Grenelle de l'environnement, on a eu une évolution extrêmement importante dans le comportement des citoyens et des entreprises. On assiste aujourd'hui à une effervescence assez importante. L. B. Quel genre de coopération peut-il y avoir entre l'Algérie et la France dans le domaine des énergies renouvelables ? Anne Barraquier : L'Algérie a des potentiels naturels pour développer certaines énergies renouvelables. Il s'agit principalement du solaire. L'Algérie dispose d'un taux d'ensoleillement très important qui la place parmi les pays les plus ensoleillés dans le monde. Vous avez également du vent. L'Algérie est un pays qui peut être venté dans certaines régions et à certaines périodes de l'année. Ceci fait que l'éolien peut être aussi très intéressant. Donc, il y a un potentiel important en Algérie. Bien entendu, du fait que le secteur énergétique est puissant en Algérie, on pourrait faire glisser des compétences du secteur énergétique actuel vers les potentialités des énergies renouvelables. En termes de coopération, je ne crois pas qu'il y ait de gros projets aujourd'hui dans le domaine des énergies renouvelables entre la France et l'Algérie. Il y a des projets qui sont en train de naître dans différentes régions de France et dont les promoteurs sont intéressés d'être présents en Algérie aussi. Nous mêmes à Sophia Antipolis et au Ceram Business School nous voulons établir des rapports avec l'Algérie et développer des coopérations. On a déjà entamé des discussions avec des personnalités algériennes. Il y a énormément de choses à faire. Je crois que c'est une voie très intéressante pour l'Algérie tout comme pour la France. Que pourrait apporter à l'Algérie une coopération avec la France en matière d'énergies renouvelables, sachant que le domaine n'est pas réellement développé en France ? De l'expertise. L'expertise dans le domaine des énergies renouvelables existe en France comme en Allemagne ainsi que dans d'autres pays européens. On a eu la chance d'avoir un mouvement nucléaire dans les années 70 qui a fait remonter à la surface toutes les potentialités des énergies renouvelables. Dans cette période, on parlait beaucoup de ces énergies qui n'étaient pas réellement prises au sérieux parce qu'il n'y avait pas de problème pétrolier. Or, aujourd'hu,i il y a un certain nombre de pays qui ont travaillé là-dessus et la France en fait partie. Je pense que nous sommes tout autant capables d'amener de l'expertise en Algérie que d'autres pays. Qu'en est-il de la coopération dans le domaine du nucléaire ? Le gouvernement français vient de proposer des solutions technologiques nucléaires avec la visite du Premier ministre français François Fillon. Celles-ci sont extrêmement efficaces en termes d'émission de CO2. L'Algérie dispose d'un ingrédient indispensable à la production d'électricité par le nucléaire : l'uranium. Ceci rend encore la coopération entre les deux pays très intéressante. Je pense que le nucléaire est une voie qui sera sans doute privilégiée par le gouvernement algérien dans un avenir proche. Etant donné que la France est leader dans ce domaine, elle peut constituer un repère pour les Algériens. Peut-on envisager de faire du nucléaire une alternative aux énergies fossiles en Algérie, surtout que la durée de vie de ces dernières est limitée dans le temps ? Depuis quelques années, il y a un retour en force du nucléaire en Algérie comme dans d'autres pays. Je dirai que les gouvernements se rendent bien compte qu'il ne faut pas éliminer la question nucléaire du débat des énergies. Le nucléaire fera sûrement partie du paysage énergétique algérien. Même si l'Algérie dispose de potentiels dans d'autres domaines (fossile, solaire, éolien), il faut de toute façon avoir une diversité de sources d'énergies. Comment peut-on décrire la situation des énergies renouvelables en France ? On peut dire que la situation est actuellement plutôt favorable pour développer ces énergies. Même si 70% de l'énergie utilisée en France sont générés par le nucléaire, il existe une bonne volonté de développer les énergies renouvelables. Electricité de France (EDF), en tant que grande entreprise française, souhaite diversifier ses activités en matière d'énergie. De ce fait, elle investit dans les énergies renouvelables telles que le solaire, l'éolien et le géothermique. De plus, il y a aujourd'hui une émergence de petites et moyennes entreprises qui s'intéressent à ces nouvelles énergies. A combien peut-on estimer la contribution des énergies renouvelables dans le parc énergétique français ? La part des énergies renouvelables est très faible. On est à environ 10%. On a des impératifs et des directives que nous essayons d'atteindre en même temps que l'ensemble des pays européens. Nous devons atteindre d'ici 2020 un taux de 20% de production d'énergies renouvelables. Quels sont les aléas susceptibles de freiner le développement des nouvelles énergies en Europe ? La baisse des prix du pétrole peut constituer un aléa très important. Si l'on a une importante poussée des investissements dans ce domaine, c'est largement dû à la hausse du coût du pétrole. C'est une ressource très chère pour l'Europe. En France, nous payons le prix d'un litre d'essence à 1 euro 50, ce qui fait que le public, l'administration, le gouvernement et les entreprises commencent à prendre conscience de l'importance à trouver d'autres voies d'énergies de façon extrêmement sérieuse. Nous nous orientons vers un modèle de consommation où on ne doit pas dépendre du pétrole. Il y a aussi un autre facteur qui pousse le développement de ces énergies vers l'avant : l'évolution des comportements. On y assiste depuis la campagne présidentielle de 2007. Le déclic s'est fait avec les exigences de Nicolas Hulot. De ce fait, Nicolas Sarkozy avait pris des engagements dans le même sens. Quand il a été élu, il a monté le Grenelle de l'environnement. Depuis la campagne présidentielle et le Grenelle de l'environnement, on a eu une évolution extrêmement importante dans le comportement des citoyens et des entreprises. On assiste aujourd'hui à une effervescence assez importante. L. B.