La saleté dans les villes algériennes est-elle devenue une fatalité ? Tout porte à le penser quand on constate que toutes les cités à quelques exceptions près, chefs-lieux des communes, des daïras, des wilayas ainsi que la vitrine du pays, la capitale, sont sales, malpropres et souffrent d'un manque criant d'hygiène. En effet, un classement effectué par le groupe britannique Urban Clean Environment place Alger parmi les trois capitales les plus sales du monde derrière Banjul en Gambie et Kigali au Rwanda. L'étude mentionne que le manque de civisme des Algérois est la raison de cette situation plus qu'alarmante. Et une tournée dans les différents quartiers et rues de la capitale montre l'ampleur de cette réalité. La réalité est que la capitale algérienne croule sous le poids des ordures. Des bacs à ordures parsèment les rues mais, paradoxalement, des ordures sont déversées, éparpillées partout à même le sol et de surcroît sous des habitations. Des passerelles construites à coups de milliards sont transformées en véritables urinoirs. Des odeurs nauséabondes se dégagent de partout. Les eaux sales coulent des balcons des immeubles. La situation est plus qu'alarmante. «Les Algérois ont tendance à ignorer les poubelles publiques et ne se gênent pas à jeter des bouteilles en plastique, des épluchures et toutes sortes de déchets à travers les fenêtres de leurs voitures et de leurs maisons », ont tendance à dire les élus locaux. Par ailleurs, la plupart des citoyens rencontrés au niveau de la rue Didouche, ont déploré l'absence de poubelles publiques dans cette rue. « Il m'arrive de traîner des déchets sur des centaines de mètres avant de les jeter par terre faute de poubelles», nous a dit Fateh. Même son de cloche chez Lamine qui dit avoir gardé ses déchets jusqu'à son arrivée à la maison pour les mettre dans une poubelle. Si l'entreprise Netcom assure le nettoyage des rues principales, et quel nettoyage, il demeure que les petites ruelles sont laissées pour compte et l'image qu'elles offrent aux passants est, on ne peut mieux, désolante. Au niveau des marchés jouxtant les grandes rues comme ceux de Bab El Oued ou de Meissonnier, c'est la catastrophe. Fréquentés largement par les citoyens, ces marchés constituent l'une des principales causes de l'état d'insalubrité très avancé de la capitale. Les marchands laissent sur place les résidus de leurs marchandises une fois le marché terminé. « L'hygiène, dans la tête de ces gens, c'est leur affaire (Netcom) », nous ont dit des commerçants à Meissonnier. Face à cette situation d'insalubrité avancée, la municipalité d'Alger centre compte recourir à des mesures coercitives pour rendre à Alger « sa blancheur ». Malgré tous les efforts consentis pour éradiquer ce phénomène et rayer ainsi les 160 points noirs dans cette commune, les choses n'ont pas beaucoup changé et les tas d'ordures sont toujours présentes. La mise à contribution des moyens matériels et humains de la commune qui vient en renfort de l'action quotidienne des concessionnaires, NETCOM et URBAL n'a pas donné l'effet escompté. Pour arrêter cette mascarade, l'APC d'Alger Centre compte créer et solliciter, au titre du plan quinquennal de développement 2008-2012, de micro- entreprises privées des récupération. « Nonobstant toutes les énergies consenties, il s'avère que l'aspect camportemental des citoyens est le plus déterminant. La commune a entamé des compagnes de sensibilisation sans pour autant exclure dans un futur immédiat l'usage de moyens coercitifs », lit on dans le site internet de cette commune. Un sociologue exerçant à l'université d'Alger, qui a souhaité garder l'anonymat, incombe la situation actuelle d'insalubrité des villes en Algérie à la disparition progressive des institutions municipales en charge de l'hygiène. Il estime également que la dégradation des conditions d'hygiène, irréprochables sous d'autres cieux, qui porte un coup dur au cadre de vie de la population, est due à un manque flagrant de civisme. « La dégradation de la situation en matière d'hygiène est le fait du manque de civisme des citoyens qui, au fil des jours et des ans, ont pris l'habitude de jeter leurs déchets n'importe où et n'importe comment sans aucun complexe », a-t-il indiqué. Ce problème de comportement, a ajouté notre interlocuteur, trouve sa source dans la qualité de l'éducation qu'on prodigue aux citoyens que ce soit à l'école ou dans la cellule familiale. A. K. La saleté dans les villes algériennes est-elle devenue une fatalité ? Tout porte à le penser quand on constate que toutes les cités à quelques exceptions près, chefs-lieux des communes, des daïras, des wilayas ainsi que la vitrine du pays, la capitale, sont sales, malpropres et souffrent d'un manque criant d'hygiène. En effet, un classement effectué par le groupe britannique Urban Clean Environment place Alger parmi les trois capitales les plus sales du monde derrière Banjul en Gambie et Kigali au Rwanda. L'étude mentionne que le manque de civisme des Algérois est la raison de cette situation plus qu'alarmante. Et une tournée dans les différents quartiers et rues de la capitale montre l'ampleur de cette réalité. La réalité est que la capitale algérienne croule sous le poids des ordures. Des bacs à ordures parsèment les rues mais, paradoxalement, des ordures sont déversées, éparpillées partout à même le sol et de surcroît sous des habitations. Des passerelles construites à coups de milliards sont transformées en véritables urinoirs. Des odeurs nauséabondes se dégagent de partout. Les eaux sales coulent des balcons des immeubles. La situation est plus qu'alarmante. «Les Algérois ont tendance à ignorer les poubelles publiques et ne se gênent pas à jeter des bouteilles en plastique, des épluchures et toutes sortes de déchets à travers les fenêtres de leurs voitures et de leurs maisons », ont tendance à dire les élus locaux. Par ailleurs, la plupart des citoyens rencontrés au niveau de la rue Didouche, ont déploré l'absence de poubelles publiques dans cette rue. « Il m'arrive de traîner des déchets sur des centaines de mètres avant de les jeter par terre faute de poubelles», nous a dit Fateh. Même son de cloche chez Lamine qui dit avoir gardé ses déchets jusqu'à son arrivée à la maison pour les mettre dans une poubelle. Si l'entreprise Netcom assure le nettoyage des rues principales, et quel nettoyage, il demeure que les petites ruelles sont laissées pour compte et l'image qu'elles offrent aux passants est, on ne peut mieux, désolante. Au niveau des marchés jouxtant les grandes rues comme ceux de Bab El Oued ou de Meissonnier, c'est la catastrophe. Fréquentés largement par les citoyens, ces marchés constituent l'une des principales causes de l'état d'insalubrité très avancé de la capitale. Les marchands laissent sur place les résidus de leurs marchandises une fois le marché terminé. « L'hygiène, dans la tête de ces gens, c'est leur affaire (Netcom) », nous ont dit des commerçants à Meissonnier. Face à cette situation d'insalubrité avancée, la municipalité d'Alger centre compte recourir à des mesures coercitives pour rendre à Alger « sa blancheur ». Malgré tous les efforts consentis pour éradiquer ce phénomène et rayer ainsi les 160 points noirs dans cette commune, les choses n'ont pas beaucoup changé et les tas d'ordures sont toujours présentes. La mise à contribution des moyens matériels et humains de la commune qui vient en renfort de l'action quotidienne des concessionnaires, NETCOM et URBAL n'a pas donné l'effet escompté. Pour arrêter cette mascarade, l'APC d'Alger Centre compte créer et solliciter, au titre du plan quinquennal de développement 2008-2012, de micro- entreprises privées des récupération. « Nonobstant toutes les énergies consenties, il s'avère que l'aspect camportemental des citoyens est le plus déterminant. La commune a entamé des compagnes de sensibilisation sans pour autant exclure dans un futur immédiat l'usage de moyens coercitifs », lit on dans le site internet de cette commune. Un sociologue exerçant à l'université d'Alger, qui a souhaité garder l'anonymat, incombe la situation actuelle d'insalubrité des villes en Algérie à la disparition progressive des institutions municipales en charge de l'hygiène. Il estime également que la dégradation des conditions d'hygiène, irréprochables sous d'autres cieux, qui porte un coup dur au cadre de vie de la population, est due à un manque flagrant de civisme. « La dégradation de la situation en matière d'hygiène est le fait du manque de civisme des citoyens qui, au fil des jours et des ans, ont pris l'habitude de jeter leurs déchets n'importe où et n'importe comment sans aucun complexe », a-t-il indiqué. Ce problème de comportement, a ajouté notre interlocuteur, trouve sa source dans la qualité de l'éducation qu'on prodigue aux citoyens que ce soit à l'école ou dans la cellule familiale. A. K.