Ghaza: l'UNICEF souligne un début d'année "tragique" pour les enfants    Fédération algérienne de tennis: l'assemblée générale élective le 15 janvier 2025    Plus de 265.000 apprenants en classe d'alphabétisation durant l'année scolaire 2024-2025    L'UGTA condamne l'ingérence éhontée du président Français dans les affaires internes de l'Algérie    Foot/ Coupe d'Algérie (16es de finale): le programme des matchs    Algérie Télécom lance l'offre MOOHTARIF pour les petites entreprises et les professions libérales    Fête de Yennayer : la journée du dimanche 12 janvier 2025 chômée et payée    2025 sera l'année de la poursuite de la marche en avant avec détermination pour relever les défis    Timimoun se prépare pour accueillir les festivités officielles de célébration du nouvel an amazigh    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 45.936 martyrs et 109.274 blessés    Sonatrach: vers le développement d'une véritable industrie d'engrais et de produits chimiques    ONU: l'Algérie reconduite à la Commission de consolidation de la paix pour une seconde année consécutive    La poignée de main de la honte de la diplomatie française    Le système de santé à Ghaza au centre des débats    Ils avaient prémédité le coup d'Etat    Les conditions pour que l'Algérie puisse combler le déficit en gaz de l'Europe horizon 2028/2030    Tazej plante 1,2 million d'arbres fruitiers    Benchikha s'en est allé, les joueurs promettent de produire plus    Mondiaux d'athlétisme en salle : Djamel Sedjati premier sportif algérien qualifié    Alger rejette et condamne l'immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne    Accident de la route à Relizane Six blessés à Mazouna    Plus de 800 bouteilles de boissons alcoolisées saisies à Zemmoura    Lancement d'une caravane sanitaire au profit des femmes enceintes et des nourrissons    Un stratagème visant le démantèlement de l'Etat national algérien    Production prévisionnelle de plus de 550.000 qx de pommes de terre d'arrière-saison    Ouverture de la Semaine du ''costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien''    «Des écrivains néo-colonisés agissent comme des informateurs indigènes»    Des oeuvres majeures entrent dans le domaine public américain    Inter-régions : Le président du RCR soulève les préoccupations du club au wali    Ouverture à Alger du 21e Salon de la femme "Eve 2025"    La campagne de vaccination antigrippale se poursuit jusqu'à la fin de la saison hivernale    Goudjil reçoit le rapport du groupe de travail chargé d'examiner les avant-projets de loi sur la commune et la wilaya    Décès de la légende de la boxe algérienne, Abdelkader Ould Makhloufi: le président de la République présente ses condoléances    Sport: décès de l'ancien boxeur algérien Abdelkader Ould Makhloufi    Alger: la télécabine d'Oued Koriche soumise à une inspection approfondie    1.300 entre terroristes et complices mis hors d'état de nuire en cinq ans        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bamako blues
Concert de Bassekou Kouyaté and Ngoni Ba à l'Oref
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 11 - 2008

Sons, couleurs, danses et blues, la magie des griots Bambara du Mali ont enflammé une salle Ibn-Zeydoun archi-comble, jeudi, lors d'un concert de Bassekou Kouyaté et Ngoni Ba.
Sons, couleurs, danses et blues, la magie des griots Bambara du Mali ont enflammé une salle Ibn-Zeydoun archi-comble, jeudi, lors d'un concert de Bassekou Kouyaté et Ngoni Ba.
«On dirait du Blues ! » dit Ryadh, un jeune de Staouéli dont l'oreille vient de recueillir à la source la prestigieuse musique réputée américaine. « C'est du blues ! » rectifie son ami Kays, nettement plus âgé et plus informé. Sur scène, Bassekou Kouyaté, majestueux dans sa jellaba malienne bleue, est dans un état de concentration quasi extatique. Le fils de Garana tire de son instrument traditionnel le ngoni, des sons qui font venir des larmes aux yeux d'un public pourtant des plus remuants. Composée majoritairement d'enfants, d'adolescents et de jeunes, l'assistance se révèle sensible aux moindres frémissements de la scène. Cette symbiose, qui s'établit d'emblée fait dire à l'épouse du chanteur, dotée elle-même d'une voix hors du commun : «Nous sommes très heureux d'être à Alger ce soir avec ce public si chaleureux.» En effet, la salle où, en plus des enfants, adolescents et jeunes venus de tous les quartiers d'Alger, la communauté malienne est présente en force, réagit d'un bloc aux sollicitations enjouées de la chanteuse. Concours de danses improvisées, challenges vocaux lancés aux spectateurs puis aux spectatrices, recréent la folle ambiance des fêtes du Mali en plein quartier de Salembier. Ni la pluie ni le froid qui sévissent lors de ce jeudi n'empêchent la température de s'élever jusqu'à ébullition dans la salle Ibn-Zeydoun.
Entouré de Fousseyni Kouyaté au ngoni basse, Oumar Barou Kouyaté au ngoni, Moussa Bah au ngoni ba, Alou Coulibaly à la calebasse et de Moussa Sissoko aux percussions, le moderne griot est d'un professionnalisme époustouflant, alliant la maîtrise technique la plus rigoureuse à la liberté d'expression et d'improvisation la plus totale. Alternant des morceaux joyeux, rythmés et ludiques avec les complaintes traditionnelles les plus nostalgiques, le jeu des instruments est soutenu par les chœurs de Ami Sacko et Dally Kouyaté. Radieuses dans leurs tenues traditionnelles couleur flamme, les deux jeunes femmes se surpassent. L'épouse de Bassekou Kouyaté taquine à plusieurs reprises le machisme des spectateurs qui se mettent à rugir comme un seul fauve. Mutine, la chanteuse ne désarme pas pour autant. « Les femmes, je vous aime ! » lance t-elle déclenchant un séisme de protestations. « Je vais chanter une chanson pour mon mari composée pour son anniversaire » continue la sémillante Malienne. « Bassékou ! Bassékou ! » se déchaîne la salle. Visiblement touché, le chanteur remercie. Instant magique : des grappes d'enfants entourent Bassékou qui interprète avec émotion un morceau rien que pour eux. Jeudi, la magie des griots Bambara n'a duré que deux heures, et sous les rappels incessants des spectateurs, les Ngoni ba ont fini par s'éclipser non sans avoir informé que deux CD sont vendus sur place. Après avoir fait provision de ces CD dont la quantité s'est avérée insuffisante, les spectateurs ont quitté les lieux à regret. Dernière image de la soirée : des jeunes étudiants Maliens saluent par la fenêtre de leur bus des groupes de jeunes filles Algéroises qui leur envoient des baisers du bout des doigts. Encore un succès à l'actif du CCF initiateur de la rencontre.
K. T.
«On dirait du Blues ! » dit Ryadh, un jeune de Staouéli dont l'oreille vient de recueillir à la source la prestigieuse musique réputée américaine. « C'est du blues ! » rectifie son ami Kays, nettement plus âgé et plus informé. Sur scène, Bassekou Kouyaté, majestueux dans sa jellaba malienne bleue, est dans un état de concentration quasi extatique. Le fils de Garana tire de son instrument traditionnel le ngoni, des sons qui font venir des larmes aux yeux d'un public pourtant des plus remuants. Composée majoritairement d'enfants, d'adolescents et de jeunes, l'assistance se révèle sensible aux moindres frémissements de la scène. Cette symbiose, qui s'établit d'emblée fait dire à l'épouse du chanteur, dotée elle-même d'une voix hors du commun : «Nous sommes très heureux d'être à Alger ce soir avec ce public si chaleureux.» En effet, la salle où, en plus des enfants, adolescents et jeunes venus de tous les quartiers d'Alger, la communauté malienne est présente en force, réagit d'un bloc aux sollicitations enjouées de la chanteuse. Concours de danses improvisées, challenges vocaux lancés aux spectateurs puis aux spectatrices, recréent la folle ambiance des fêtes du Mali en plein quartier de Salembier. Ni la pluie ni le froid qui sévissent lors de ce jeudi n'empêchent la température de s'élever jusqu'à ébullition dans la salle Ibn-Zeydoun.
Entouré de Fousseyni Kouyaté au ngoni basse, Oumar Barou Kouyaté au ngoni, Moussa Bah au ngoni ba, Alou Coulibaly à la calebasse et de Moussa Sissoko aux percussions, le moderne griot est d'un professionnalisme époustouflant, alliant la maîtrise technique la plus rigoureuse à la liberté d'expression et d'improvisation la plus totale. Alternant des morceaux joyeux, rythmés et ludiques avec les complaintes traditionnelles les plus nostalgiques, le jeu des instruments est soutenu par les chœurs de Ami Sacko et Dally Kouyaté. Radieuses dans leurs tenues traditionnelles couleur flamme, les deux jeunes femmes se surpassent. L'épouse de Bassekou Kouyaté taquine à plusieurs reprises le machisme des spectateurs qui se mettent à rugir comme un seul fauve. Mutine, la chanteuse ne désarme pas pour autant. « Les femmes, je vous aime ! » lance t-elle déclenchant un séisme de protestations. « Je vais chanter une chanson pour mon mari composée pour son anniversaire » continue la sémillante Malienne. « Bassékou ! Bassékou ! » se déchaîne la salle. Visiblement touché, le chanteur remercie. Instant magique : des grappes d'enfants entourent Bassékou qui interprète avec émotion un morceau rien que pour eux. Jeudi, la magie des griots Bambara n'a duré que deux heures, et sous les rappels incessants des spectateurs, les Ngoni ba ont fini par s'éclipser non sans avoir informé que deux CD sont vendus sur place. Après avoir fait provision de ces CD dont la quantité s'est avérée insuffisante, les spectateurs ont quitté les lieux à regret. Dernière image de la soirée : des jeunes étudiants Maliens saluent par la fenêtre de leur bus des groupes de jeunes filles Algéroises qui leur envoient des baisers du bout des doigts. Encore un succès à l'actif du CCF initiateur de la rencontre.
K. T.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.