Sons, couleurs, danses et blues, la magie des griots Bambara du Mali ont enflammé une salle Ibn-Zeydoun archi-comble, jeudi, lors d'un concert de Bassekou Kouyaté et Ngoni Ba. Sons, couleurs, danses et blues, la magie des griots Bambara du Mali ont enflammé une salle Ibn-Zeydoun archi-comble, jeudi, lors d'un concert de Bassekou Kouyaté et Ngoni Ba. «On dirait du Blues ! » dit Ryadh, un jeune de Staouéli dont l'oreille vient de recueillir à la source la prestigieuse musique réputée américaine. « C'est du blues ! » rectifie son ami Kays, nettement plus âgé et plus informé. Sur scène, Bassekou Kouyaté, majestueux dans sa jellaba malienne bleue, est dans un état de concentration quasi extatique. Le fils de Garana tire de son instrument traditionnel le ngoni, des sons qui font venir des larmes aux yeux d'un public pourtant des plus remuants. Composée majoritairement d'enfants, d'adolescents et de jeunes, l'assistance se révèle sensible aux moindres frémissements de la scène. Cette symbiose, qui s'établit d'emblée fait dire à l'épouse du chanteur, dotée elle-même d'une voix hors du commun : «Nous sommes très heureux d'être à Alger ce soir avec ce public si chaleureux.» En effet, la salle où, en plus des enfants, adolescents et jeunes venus de tous les quartiers d'Alger, la communauté malienne est présente en force, réagit d'un bloc aux sollicitations enjouées de la chanteuse. Concours de danses improvisées, challenges vocaux lancés aux spectateurs puis aux spectatrices, recréent la folle ambiance des fêtes du Mali en plein quartier de Salembier. Ni la pluie ni le froid qui sévissent lors de ce jeudi n'empêchent la température de s'élever jusqu'à ébullition dans la salle Ibn-Zeydoun. Entouré de Fousseyni Kouyaté au ngoni basse, Oumar Barou Kouyaté au ngoni, Moussa Bah au ngoni ba, Alou Coulibaly à la calebasse et de Moussa Sissoko aux percussions, le moderne griot est d'un professionnalisme époustouflant, alliant la maîtrise technique la plus rigoureuse à la liberté d'expression et d'improvisation la plus totale. Alternant des morceaux joyeux, rythmés et ludiques avec les complaintes traditionnelles les plus nostalgiques, le jeu des instruments est soutenu par les chœurs de Ami Sacko et Dally Kouyaté. Radieuses dans leurs tenues traditionnelles couleur flamme, les deux jeunes femmes se surpassent. L'épouse de Bassekou Kouyaté taquine à plusieurs reprises le machisme des spectateurs qui se mettent à rugir comme un seul fauve. Mutine, la chanteuse ne désarme pas pour autant. « Les femmes, je vous aime ! » lance t-elle déclenchant un séisme de protestations. « Je vais chanter une chanson pour mon mari composée pour son anniversaire » continue la sémillante Malienne. « Bassékou ! Bassékou ! » se déchaîne la salle. Visiblement touché, le chanteur remercie. Instant magique : des grappes d'enfants entourent Bassékou qui interprète avec émotion un morceau rien que pour eux. Jeudi, la magie des griots Bambara n'a duré que deux heures, et sous les rappels incessants des spectateurs, les Ngoni ba ont fini par s'éclipser non sans avoir informé que deux CD sont vendus sur place. Après avoir fait provision de ces CD dont la quantité s'est avérée insuffisante, les spectateurs ont quitté les lieux à regret. Dernière image de la soirée : des jeunes étudiants Maliens saluent par la fenêtre de leur bus des groupes de jeunes filles Algéroises qui leur envoient des baisers du bout des doigts. Encore un succès à l'actif du CCF initiateur de la rencontre. K. T. «On dirait du Blues ! » dit Ryadh, un jeune de Staouéli dont l'oreille vient de recueillir à la source la prestigieuse musique réputée américaine. « C'est du blues ! » rectifie son ami Kays, nettement plus âgé et plus informé. Sur scène, Bassekou Kouyaté, majestueux dans sa jellaba malienne bleue, est dans un état de concentration quasi extatique. Le fils de Garana tire de son instrument traditionnel le ngoni, des sons qui font venir des larmes aux yeux d'un public pourtant des plus remuants. Composée majoritairement d'enfants, d'adolescents et de jeunes, l'assistance se révèle sensible aux moindres frémissements de la scène. Cette symbiose, qui s'établit d'emblée fait dire à l'épouse du chanteur, dotée elle-même d'une voix hors du commun : «Nous sommes très heureux d'être à Alger ce soir avec ce public si chaleureux.» En effet, la salle où, en plus des enfants, adolescents et jeunes venus de tous les quartiers d'Alger, la communauté malienne est présente en force, réagit d'un bloc aux sollicitations enjouées de la chanteuse. Concours de danses improvisées, challenges vocaux lancés aux spectateurs puis aux spectatrices, recréent la folle ambiance des fêtes du Mali en plein quartier de Salembier. Ni la pluie ni le froid qui sévissent lors de ce jeudi n'empêchent la température de s'élever jusqu'à ébullition dans la salle Ibn-Zeydoun. Entouré de Fousseyni Kouyaté au ngoni basse, Oumar Barou Kouyaté au ngoni, Moussa Bah au ngoni ba, Alou Coulibaly à la calebasse et de Moussa Sissoko aux percussions, le moderne griot est d'un professionnalisme époustouflant, alliant la maîtrise technique la plus rigoureuse à la liberté d'expression et d'improvisation la plus totale. Alternant des morceaux joyeux, rythmés et ludiques avec les complaintes traditionnelles les plus nostalgiques, le jeu des instruments est soutenu par les chœurs de Ami Sacko et Dally Kouyaté. Radieuses dans leurs tenues traditionnelles couleur flamme, les deux jeunes femmes se surpassent. L'épouse de Bassekou Kouyaté taquine à plusieurs reprises le machisme des spectateurs qui se mettent à rugir comme un seul fauve. Mutine, la chanteuse ne désarme pas pour autant. « Les femmes, je vous aime ! » lance t-elle déclenchant un séisme de protestations. « Je vais chanter une chanson pour mon mari composée pour son anniversaire » continue la sémillante Malienne. « Bassékou ! Bassékou ! » se déchaîne la salle. Visiblement touché, le chanteur remercie. Instant magique : des grappes d'enfants entourent Bassékou qui interprète avec émotion un morceau rien que pour eux. Jeudi, la magie des griots Bambara n'a duré que deux heures, et sous les rappels incessants des spectateurs, les Ngoni ba ont fini par s'éclipser non sans avoir informé que deux CD sont vendus sur place. Après avoir fait provision de ces CD dont la quantité s'est avérée insuffisante, les spectateurs ont quitté les lieux à regret. Dernière image de la soirée : des jeunes étudiants Maliens saluent par la fenêtre de leur bus des groupes de jeunes filles Algéroises qui leur envoient des baisers du bout des doigts. Encore un succès à l'actif du CCF initiateur de la rencontre. K. T.