La salle Ibn Zeydoun résonnera ce soir au son du n'goni, instrument traditionnel roi de la culture griot du Mali, né au XIIIe siècle. Le grand Bassekou Kouyaté, instrumentiste hors pair, ancien compagnon de route du grand frère disparu de la musique malienne, Ali Farka Touré, a cependant considérablement étendu les possibilités du n'goni, l'ouvrant aux pulsations jazz et blues. Bassekou, né près du fleuve Niger, de parents musiciens traditionnels, au cœur de la région Bambara, s'est entouré en 2007 d'un ensemble pour composer Segu blue. De cette expérience, enregistrée à Londres, est né un des albums les plus accomplis de la musique world, éclectique et vibrant, et très bien reçu par la critique en Europe, qui évoque “une des œuvres majeures du blues du désert malien”. Pourquoi blues ? Parce que le griot bambara est une musique pentatonique, ce qui la rapproche beaucoup du genre né dans les champs de coton américain. Le répertoire du concert de ce soir, proposé par le CCF d'Alger et l'OREF, sera essentiellement tiré de cet album. Bassekou sera entouré pour l'occasion notamment de son épouse Ami Sacko (aussi appelée la Tina Turner du Mali) au chant, Fousseyni Kouyat au n'goni basse, Alou Coulibaly à la calebasse et Moussa Sissoko aux percus. À ne pas manquer. Bassekou Kouyaté et son ensemble, à partir de 19 heures à la salle Ibn Zeydoun, Oref (Alger). Prix des places : 200 DA