«L'Algérie ne doit pas dépendre d'un seul type d'énergie. Sa politique doit plutôt opter pour un bouquet d'énergies» estime Salim Kehal, chercheur au sein du Centre des énergies renouvelables. Notre pays possède un potentiel énorme dans ce domaine qui n'est malheureusement pas exploité. Tandis que ce potentiel est délaissé, l'Algérie s'oriente vers d'autres horizons qu'elle méconnaît : le nucléaire. Entre les énergies renouvelables et le nucléaire, qu'est-ce qu'il faut choisir ? La réponse paraît évidente pour M. Kehal. Le Midi Libre : Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a indiqué que son département va prochainement présenter un projet de loi pour le développement de l'énergie nucléaire en Algérie. Qu'est-ce que vous en penser de ce pas ? Salim Kehal : Le problème avec le nucléaire c'est que l'Algérie ne dispose pas d'un savoir-faire avéré dans le domaine. Je ne comprends pas pourquoi on opte pour un secteur qu'on ne maîtrise pas, alors qu'on a le choix de faire autrement. De plus, le nucléaire génère des déchets radioactifs. Ceci ouvre une autre parenthèse : la gestion de ces déchets. Vous avez parlé d'autres choix, peut-on les connaître ? Il s'agit des énergies renouvelables bien entendu. L'Algérie possède un potentiel énorme dans ce domaine, notamment le solaire : 3.000 heures d'ensoleillement par an. On a aussi une certaine expérience. Le Centre des énergies renouvelables existe depuis les années 60. À travers toutes les recherches effectuées, on peut dire qu'on maîtrise la base de la technologie solaire. Où en est-on avec les énergies renouvelables en Algérie ? S'agissant des investissements, c'est le désert total. Concrètement parlant, le seul projet existant jusque-là c'est la centrale de Hassi R'mel d'un potentiel de 150 mégawatts. Le potentiel solaire et éolien n'est presque pas exploité. En Algérie, on en est encore au stade de l'initiative. A quoi est due cette situation ? Cette situation résulte de l'absence de mesures incitatives pour encourager le citoyen à consommer ce type d'énergie, d'un côté, et de textes qui accompagnent la loi concernant les énergies renouvelables d'un autre côté. C'est pourquoi les investissements privés sont absents de la scène. Les prix de l'électricité générée par le Soleil ne sont pas compétitifs; ceci constitue-t-il un autre obstacle pour attirer les investisseurs ? Il est vrai que la production de l'électricité à partir du gaz coûte moins cher que celle produite à partir des énergies renouvelables. Cependant, il existe un décret qui stipule que le prix du kilowatt produit à partir des énergies renouvelables est bonifié jusqu'à 300 % par l'Etat. Cette bonification règle le problème des prix. Donc finalement, il existe des lois qui régissent le secteur des énergies renouvelables ? La loi existe, ce sont les textes qui l'accompagnent qui manquent. Il y a en tout 5 lois qui font référence à la promotion des énergies renouvelables. Il existe aussi un décret qui incite à la diversification de la production de l'électricité. Il y a aussi la loi de 2004 sur la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable. Cependant, les lois sont restées des lois puisque le palpable n'a pas suivi. Il était question par exemple de créer un observatoire des énergies renouvelables, selon la loi de 2004. Cet observatoire n'a jamais vu le jour. Doit-on comprendre, après ce que vous venez de dire, que l'Algérie doit opter pour les énergies renouvelables plutôt que pour le nucléaire ? La politique algérienne doit, à mon avis, opter pour la diversification des sources d'énergie. C'est le choix de compter sur une seule énergie qui nous a conduits à la situation actuelle : la dépendance des énergies fossiles. Il n'y a pas mieux que d'avoir tout un bouquet énergétique. Et fort heureusement, l'Algérie dispose de potentiels sur plusieurs volets. Le solaire constitue-t-il le seul potentiel dans le domaine de l'énergie renouvelable ? Bien sûr que non. Il y a d'autres potentiels qui peuvent très bien être exploités en Algérie, tels que la biomasse et l'éolien. Propos recueillis par L. B. «L'Algérie ne doit pas dépendre d'un seul type d'énergie. Sa politique doit plutôt opter pour un bouquet d'énergies» estime Salim Kehal, chercheur au sein du Centre des énergies renouvelables. Notre pays possède un potentiel énorme dans ce domaine qui n'est malheureusement pas exploité. Tandis que ce potentiel est délaissé, l'Algérie s'oriente vers d'autres horizons qu'elle méconnaît : le nucléaire. Entre les énergies renouvelables et le nucléaire, qu'est-ce qu'il faut choisir ? La réponse paraît évidente pour M. Kehal. Le Midi Libre : Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a indiqué que son département va prochainement présenter un projet de loi pour le développement de l'énergie nucléaire en Algérie. Qu'est-ce que vous en penser de ce pas ? Salim Kehal : Le problème avec le nucléaire c'est que l'Algérie ne dispose pas d'un savoir-faire avéré dans le domaine. Je ne comprends pas pourquoi on opte pour un secteur qu'on ne maîtrise pas, alors qu'on a le choix de faire autrement. De plus, le nucléaire génère des déchets radioactifs. Ceci ouvre une autre parenthèse : la gestion de ces déchets. Vous avez parlé d'autres choix, peut-on les connaître ? Il s'agit des énergies renouvelables bien entendu. L'Algérie possède un potentiel énorme dans ce domaine, notamment le solaire : 3.000 heures d'ensoleillement par an. On a aussi une certaine expérience. Le Centre des énergies renouvelables existe depuis les années 60. À travers toutes les recherches effectuées, on peut dire qu'on maîtrise la base de la technologie solaire. Où en est-on avec les énergies renouvelables en Algérie ? S'agissant des investissements, c'est le désert total. Concrètement parlant, le seul projet existant jusque-là c'est la centrale de Hassi R'mel d'un potentiel de 150 mégawatts. Le potentiel solaire et éolien n'est presque pas exploité. En Algérie, on en est encore au stade de l'initiative. A quoi est due cette situation ? Cette situation résulte de l'absence de mesures incitatives pour encourager le citoyen à consommer ce type d'énergie, d'un côté, et de textes qui accompagnent la loi concernant les énergies renouvelables d'un autre côté. C'est pourquoi les investissements privés sont absents de la scène. Les prix de l'électricité générée par le Soleil ne sont pas compétitifs; ceci constitue-t-il un autre obstacle pour attirer les investisseurs ? Il est vrai que la production de l'électricité à partir du gaz coûte moins cher que celle produite à partir des énergies renouvelables. Cependant, il existe un décret qui stipule que le prix du kilowatt produit à partir des énergies renouvelables est bonifié jusqu'à 300 % par l'Etat. Cette bonification règle le problème des prix. Donc finalement, il existe des lois qui régissent le secteur des énergies renouvelables ? La loi existe, ce sont les textes qui l'accompagnent qui manquent. Il y a en tout 5 lois qui font référence à la promotion des énergies renouvelables. Il existe aussi un décret qui incite à la diversification de la production de l'électricité. Il y a aussi la loi de 2004 sur la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable. Cependant, les lois sont restées des lois puisque le palpable n'a pas suivi. Il était question par exemple de créer un observatoire des énergies renouvelables, selon la loi de 2004. Cet observatoire n'a jamais vu le jour. Doit-on comprendre, après ce que vous venez de dire, que l'Algérie doit opter pour les énergies renouvelables plutôt que pour le nucléaire ? La politique algérienne doit, à mon avis, opter pour la diversification des sources d'énergie. C'est le choix de compter sur une seule énergie qui nous a conduits à la situation actuelle : la dépendance des énergies fossiles. Il n'y a pas mieux que d'avoir tout un bouquet énergétique. Et fort heureusement, l'Algérie dispose de potentiels sur plusieurs volets. Le solaire constitue-t-il le seul potentiel dans le domaine de l'énergie renouvelable ? Bien sûr que non. Il y a d'autres potentiels qui peuvent très bien être exploités en Algérie, tels que la biomasse et l'éolien. Propos recueillis par L. B.