Part n Alors qu'avec seulement «le soleil du Sud», l'Algérie satisferait 15 fois les besoins énergétiques de toute l'Europe, cette énergie renouvelable peine à être valorisée. «Actuellement dans le bilan énergétique national, la part des énergies renouvelables est insignifiante et négligeable. Elle ne représente que 1%, c'est-à-dire quelques mégawatts seulement, représentés notamment par les barrages hydroélectriques construits durant l'époque coloniale». C'est le constat désolant fait ce matin par Salim Kehal, le directeur adjoint du Centre du développement des énergies renouvelables (Cder). M. Kehal qui intervenait sur les ondes de la chaîne III, a encore précisé que pour l'énergie solaire, la géothermie de la biomasse, la part du bilan énergétique est encore plus faible. Il est seulement de 0,01% … «Nous avons accusé un retard considérable pour l'exploitation de cette source d'énergie», a-t-il déploré. L'intervenant a souligné que cette situation est due surtout à la politique énergétique algérienne basée «depuis toujours» sur les hydrocarbures. M. Kehal, a tout de même cité quelques expériences timides dans le domaine des énergies renouvelables comme le fort solaire de Bouzaréah qui date de… 1954 ainsi que la première éolienne qui a été installée à Adrar à l'époque coloniale, de même que le premier tracteur fonctionnant au bio-méthane qui a été mis en exploitation dans les années 50… Concernant le gisement solaire algérien, l'intervenant a donné des chiffres astronomiques qui mettent en valeur le «potentiel solaire» en Algérie. «Nous avons plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an. Nous avons une irradiation solaire de 6 kilowatts/heure par mètre carré au Sud et de 4 à 5 kilowatts/h/km 2 au Nord. Actuellement nous pouvons satisfaire 15 fois plus la consommation énergétique européenne avec uniquement ce qui est au Sud», a calculé M. Kehal. L'intervenant a cependant souligné que même si nous sommes gâtés par la nature en matière d'énergie solaire, il faut essayer d'exploiter les autres gisements des énergies renouvelables, elles aussi très abondantes (le géothermique avec plus de 200 sources géothermales). Quant à la stratégie à suivre dans ce domaine, l'invité de la radio a expliqué qu'«il s'agit de prendre en considération les potentialités de chaque région et d'intégrer ce qu'il y a sur place comme énergie renouvelable». M. Kehal a rappelé qu'il existe tout un arsenal juridique qui vise à promouvoir les énergies renouvelables. Il a cité plusieurs textes (la loi sur la maîtrise de l'énergie, la loi sur la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable, un décret de diversification des coûts produits à partir des énergies renouvelables…». Mais, selon lui, ces textes sont restés vides . «Tout simplement car les textes d'accompagnement qui doivent éclairer (de chiffrer) les perspectives sont absents», a-t-il déploré. À titre comparatif, il a cité l'exemple de l'Union européenne qui s'est fixé comme objectif un taux de 20% d'énergie renouvelable dans son bilan énergétique en 2020. Ce qui nous manque en Algérie c'est justement de fixer des échéances «chiffrées», a-t-il analysé.