L'immigration illégale devrait augmenter avec la crise économique, a prédit mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en recommandant aux gouvernements des pays riches de mettre en place une véritable politique de gestion de ces flux croissants. "En ces temps de crise financière, une augmentation des migrations illégales est évidemment une vraie possibilité", a estimé Ryszard Cholewinski, l'un des éditeurs du rapport annuel de l'OIM sur les migrations dans le monde. Par sa nature même, il est presque impossible de mesurer l'immigration illégale. On peut tout au plus estimer que 10 à 15% des migrants dans le monde sont illégaux, soit environ 20 à 30 millions de personnes, a-t-il observé. Des dizaines de milliers d'habitants des pays en voie de développement fuient déjà la misère, souvent au prix de la violence, de l'extorsion d'argent et de la mort aux mains de passeurs et de trafiquants, relève l'OIM. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime par exemple que plus de 38.000 personnes, pour la plupart des Somaliens et des Ethiopiens ont tenté la traversée du Golfe d'Aden pour gagner le Yémen durant les dix premiers mois de l'année et que plus de 600 d'entre eux en sont morts ou sont portés disparus. C'est la responsabilité des pays riches de mettre en place une véritable politique d'immigration efficace qui permet d'équilibrer les arrivées d'immigrés avec la demande sur le marché du travail, tout en luttant contre la xénophobie dans leur propre population, a souligné Gervais Appave, autre éditeur du rapport de l'OIM. Avec 70,6 millions de personnes, l'Europe est le continent qui reçoit le plus grand nombre de migrants en provenance du monde entier. Elle attire en raison de son niveau de vie, du grand nombre de réfugiés qui y sont arrivées dans les années 1980 et 1990, et de l'existence de réseaux de passeurs, selon le rapport de l'OIM. "La demande croissante de travailleurs migrants pour suppléer aux pénuries du marché local du travail joue aussi un rôle bien établi" en raison du vieillissement de la population européenne, relève le rapport. Certains Etats de l'Union européenne ont récemment durci leurs politiques d'immigration et la droite populiste surfe sur le rejet de l'immigration, comme l'ont montré des élections récentes en Italie et en Autriche. Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a ainsi préconisé le mois dernier un moratoire de deux ans sur l'accueil de travailleurs venant de l'extérieur de l'Union européenne, arguant que cela protégerait les immigrants déjà présents en Italie des effets de la crise économique. Les experts de l'OIM ont mis en garde contre ce qu'ils ont appelé un politique de "portes ouvertes et fermées". "Ce dont nous avons besoin, c'est de gérer réellement la mobilité (...) On perd bien trop de temps à ouvrir et fermer les portes", a déclaré M. Appave à la presse. "Ce qu'il faut, c'est avoir une porte qui est parfois entrouverte, et parfois ouverte plus largement", a-t-il préconisé. W.F. L'immigration illégale devrait augmenter avec la crise économique, a prédit mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en recommandant aux gouvernements des pays riches de mettre en place une véritable politique de gestion de ces flux croissants. "En ces temps de crise financière, une augmentation des migrations illégales est évidemment une vraie possibilité", a estimé Ryszard Cholewinski, l'un des éditeurs du rapport annuel de l'OIM sur les migrations dans le monde. Par sa nature même, il est presque impossible de mesurer l'immigration illégale. On peut tout au plus estimer que 10 à 15% des migrants dans le monde sont illégaux, soit environ 20 à 30 millions de personnes, a-t-il observé. Des dizaines de milliers d'habitants des pays en voie de développement fuient déjà la misère, souvent au prix de la violence, de l'extorsion d'argent et de la mort aux mains de passeurs et de trafiquants, relève l'OIM. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime par exemple que plus de 38.000 personnes, pour la plupart des Somaliens et des Ethiopiens ont tenté la traversée du Golfe d'Aden pour gagner le Yémen durant les dix premiers mois de l'année et que plus de 600 d'entre eux en sont morts ou sont portés disparus. C'est la responsabilité des pays riches de mettre en place une véritable politique d'immigration efficace qui permet d'équilibrer les arrivées d'immigrés avec la demande sur le marché du travail, tout en luttant contre la xénophobie dans leur propre population, a souligné Gervais Appave, autre éditeur du rapport de l'OIM. Avec 70,6 millions de personnes, l'Europe est le continent qui reçoit le plus grand nombre de migrants en provenance du monde entier. Elle attire en raison de son niveau de vie, du grand nombre de réfugiés qui y sont arrivées dans les années 1980 et 1990, et de l'existence de réseaux de passeurs, selon le rapport de l'OIM. "La demande croissante de travailleurs migrants pour suppléer aux pénuries du marché local du travail joue aussi un rôle bien établi" en raison du vieillissement de la population européenne, relève le rapport. Certains Etats de l'Union européenne ont récemment durci leurs politiques d'immigration et la droite populiste surfe sur le rejet de l'immigration, comme l'ont montré des élections récentes en Italie et en Autriche. Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a ainsi préconisé le mois dernier un moratoire de deux ans sur l'accueil de travailleurs venant de l'extérieur de l'Union européenne, arguant que cela protégerait les immigrants déjà présents en Italie des effets de la crise économique. Les experts de l'OIM ont mis en garde contre ce qu'ils ont appelé un politique de "portes ouvertes et fermées". "Ce dont nous avons besoin, c'est de gérer réellement la mobilité (...) On perd bien trop de temps à ouvrir et fermer les portes", a déclaré M. Appave à la presse. "Ce qu'il faut, c'est avoir une porte qui est parfois entrouverte, et parfois ouverte plus largement", a-t-il préconisé. W.F.