Fatma Mahdi, Nadjet Khnibila et Khadidja Moutik, trois combattantes sahraouies, livrent des témoignages poignants sur la situation dans les territoires occupés et sur la répression que subissent leurs frères de la part du régime marocain. Les trois femmes ont eu des itinéraires différents mais ont vécu les mêmes souffrances et aspirent à un même objectif : la mise en œuvre de leur droit à leur autodétermination et leur droit à un Etat indépendant. Fatma Mahdi est aujourd'hui la secrétaire générale de l'Union des femmes sahraouie. Cette native de la ville de Smara s'est trouvée contrainte de fuir Gelta Zemmour où elle vivait avec sa famille, après l'invasion marocaine en décembre 1975 et le bombardement de cette localité sahraouie. Mme Fatma se retrouve dans un camp de réfugiés où elle a appris à vivre, à combattre et à se former politiquement. «J'ai décidé de m'investir dans les activités politiques et sociales en intégrant l'Union des femmes sahraouies pour contribuer à la défense de notre cause» explique-t-elle. Cette militante a été chargée de l'administration au sein de cette organisation, tout en poursuivant ses études, puisqu'elle est titulaire d'un diplôme en coopération et relations internationales en Espagne. Elue au poste de SG de l'Union des femmes sahraouies en 2003 puis en 2007, Fatma Mahdi se consacre pleinement au développement de la vie sociale et à la mise en place de l'organisation de la vie quotidienne dans les camps de réfugiés. De son côté, Nadjat Khnibila, 53 ans, native de Layoune, vivait en France depuis 1977 avec son époux. Le couple n'a jamais caché son militantisme pour la cause nationale. Elle participait régulièrement aux manifestations du 1er mai à Paris, et particulièrement à la journée dédiée aux disparus sahraouis. Durant l'été 1982, alors qu'ils se trouvaient en vacances familiales à Guelmine, Mme Nadjat et son époux sont enlevés par la police marocaine, au lendemain d'une manifestation en faveur de la cause sahraouie. Le couple subit les pires tortures à Agadir, avant d'être transférés à la prison de Kalaât M'gouma où ils vont y croupir jusqu'en 1991. Libérée sous les pressions internationales, Mme Nadjet a repris depuis son combat pour se consacrer à la cause des siens. Aujourd'hui, elle est membre du Comité sahraoui pour le soutien à l'autodétermination au Sahara Occidental. Pour sa part, Khadidja Moutik réside à Guelmine, au sud du Maroc. Elle est issue d'une famille qui a subi les exactions des forces répressives chérifiennes. Son père, enrôlé de force dans l'armée marocaine, meurt en 1973 dans des conditions suspectes. Sa mère a été enlevée et portée disparue durant 7 mois en 1980. Ses trois frères ont été arrêtés pour avoir revendiqué l'indépendance de leur pays et condamnés à plusieurs années de prison. Mme Khadidja témoigne du rôle de la femme sahraouie dans une lutte sur tous les fronts afin de préparer les conditions idoines du futur Etat sahraoui indépendant. « Les femmes représentent 11% des membres du gouvernement et 34% du Parlement national» précise-t-elle. Pour avoir défendu les droits de ses frères sahraouis, elle n'a pas cessé de subir les exactions et les brimades de la part de l'administration marocaine. Arrestations, tortures, licenciements abusifs, blocages de salaires, jugements iniques se sont succédé au point où en 1999, l'administration a tenté de l'interner pour maladie mentale. La brave combattante a observé une grève de la faim durant 45 jours. En novembre dernier, de retour de Mauritanie, elle est arrêtée au poste frontière marocain d'El Gargarat, au Sahara Occidental, où elle a été transférée à Dakhla pour subir deux interrogatoires avant d'être relâchée le lendemain. "Nous vivons l'enfer au Maroc" s'indigne-t-elle. Par ailleurs, les trois femmes viennent d'être reçues à Bruxelles au Parlement européen par la Commission des droits de la femme et des groupes politiques. Elles ont également rencontré, en France, des associations féminines et de droits de l'Homme, des partis politiques, des élus et des syndicats. « Nous apportons un message de paix et d'espoir » déclarent-t-elles. A. B. Fatma Mahdi, Nadjet Khnibila et Khadidja Moutik, trois combattantes sahraouies, livrent des témoignages poignants sur la situation dans les territoires occupés et sur la répression que subissent leurs frères de la part du régime marocain. Les trois femmes ont eu des itinéraires différents mais ont vécu les mêmes souffrances et aspirent à un même objectif : la mise en œuvre de leur droit à leur autodétermination et leur droit à un Etat indépendant. Fatma Mahdi est aujourd'hui la secrétaire générale de l'Union des femmes sahraouie. Cette native de la ville de Smara s'est trouvée contrainte de fuir Gelta Zemmour où elle vivait avec sa famille, après l'invasion marocaine en décembre 1975 et le bombardement de cette localité sahraouie. Mme Fatma se retrouve dans un camp de réfugiés où elle a appris à vivre, à combattre et à se former politiquement. «J'ai décidé de m'investir dans les activités politiques et sociales en intégrant l'Union des femmes sahraouies pour contribuer à la défense de notre cause» explique-t-elle. Cette militante a été chargée de l'administration au sein de cette organisation, tout en poursuivant ses études, puisqu'elle est titulaire d'un diplôme en coopération et relations internationales en Espagne. Elue au poste de SG de l'Union des femmes sahraouies en 2003 puis en 2007, Fatma Mahdi se consacre pleinement au développement de la vie sociale et à la mise en place de l'organisation de la vie quotidienne dans les camps de réfugiés. De son côté, Nadjat Khnibila, 53 ans, native de Layoune, vivait en France depuis 1977 avec son époux. Le couple n'a jamais caché son militantisme pour la cause nationale. Elle participait régulièrement aux manifestations du 1er mai à Paris, et particulièrement à la journée dédiée aux disparus sahraouis. Durant l'été 1982, alors qu'ils se trouvaient en vacances familiales à Guelmine, Mme Nadjat et son époux sont enlevés par la police marocaine, au lendemain d'une manifestation en faveur de la cause sahraouie. Le couple subit les pires tortures à Agadir, avant d'être transférés à la prison de Kalaât M'gouma où ils vont y croupir jusqu'en 1991. Libérée sous les pressions internationales, Mme Nadjet a repris depuis son combat pour se consacrer à la cause des siens. Aujourd'hui, elle est membre du Comité sahraoui pour le soutien à l'autodétermination au Sahara Occidental. Pour sa part, Khadidja Moutik réside à Guelmine, au sud du Maroc. Elle est issue d'une famille qui a subi les exactions des forces répressives chérifiennes. Son père, enrôlé de force dans l'armée marocaine, meurt en 1973 dans des conditions suspectes. Sa mère a été enlevée et portée disparue durant 7 mois en 1980. Ses trois frères ont été arrêtés pour avoir revendiqué l'indépendance de leur pays et condamnés à plusieurs années de prison. Mme Khadidja témoigne du rôle de la femme sahraouie dans une lutte sur tous les fronts afin de préparer les conditions idoines du futur Etat sahraoui indépendant. « Les femmes représentent 11% des membres du gouvernement et 34% du Parlement national» précise-t-elle. Pour avoir défendu les droits de ses frères sahraouis, elle n'a pas cessé de subir les exactions et les brimades de la part de l'administration marocaine. Arrestations, tortures, licenciements abusifs, blocages de salaires, jugements iniques se sont succédé au point où en 1999, l'administration a tenté de l'interner pour maladie mentale. La brave combattante a observé une grève de la faim durant 45 jours. En novembre dernier, de retour de Mauritanie, elle est arrêtée au poste frontière marocain d'El Gargarat, au Sahara Occidental, où elle a été transférée à Dakhla pour subir deux interrogatoires avant d'être relâchée le lendemain. "Nous vivons l'enfer au Maroc" s'indigne-t-elle. Par ailleurs, les trois femmes viennent d'être reçues à Bruxelles au Parlement européen par la Commission des droits de la femme et des groupes politiques. Elles ont également rencontré, en France, des associations féminines et de droits de l'Homme, des partis politiques, des élus et des syndicats. « Nous apportons un message de paix et d'espoir » déclarent-t-elles. A. B.