Longtemps considérés comme des pervers incurables, les agresseurs sexuels ont été de plus en plus lourdement condamnés à des peines de prison. Face à l'évidence que l'enfermement ne résout pas tout, quelques pays s'engagent difficilement dans la prévention. Quel portrait les psychologues dressent-ils de ces criminels et de leur prise en charge ? En une vingtaine d'années, les condamnations pour agressions sexuelles commises sur des mineurs ont pratiquement doublé. Alors que les médias dépeignent le pédophile comme un pervers machiavélique, il semble que la réalité soit différente. Sans vouloir sous-estimer la gravité de leur acte, certains experts parlent aujourd'hui d'une pathologie de la relation humaine. Les abus sexuels sont des crimes intolérables, inadmissibles et la société punit aujourd'hui leurs auteurs de lourdes peines d'emprisonnement. Mais la prison n'est peut-être pas la solution idéale contre la récidive. En appréhendant mieux le profil de l'agresseur, certains psychiatres font le pari de la prise en charge thérapeutique. Il est difficile de dresser un profil psychologique type du pédophile. Selon le Dr Roland Coutanceau, leur appartenance sociale et professionnelle n'est absolument pas caractéristique. S'ils sont issus de tous les milieux sociaux et intellectuels, on semble néanmoins les retrouver plus fréquemment dans des professions au contact des enfants : médecins, juristes, instituteurs, éducateurs, etc. Et ils seraient plus souvent célibataires. Concernant la thèse de l'agresseur agressé (la victime devenant plus tard bourreau), les avis sont partagés. Certains experts récusent cette hypothèse la qualifiant de "série B de la pensée psychiatrique" alors que d'autres évoquent cet élément dans 30% des cas ! L'attrait pédophilique est basé sur des désirs pour des corps pré-pubères. Mais la pédophilie connaît les mêmes variations que l'hétérosexualité. Cet attrait peut ainsi être exclusif, préférentiel ou secondaire, hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel. Enfin, le fantasme pédophile ne suppose pas automatiquement un passage à l'acte. Ainsi, on ne peut pas actuellement évaluer le nombre d'abstinents qui se "limitent" à regarder des films ou des photos tout en vivant mal leur attrait sexuel pour les enfants. Mais la médiatisation a également ses effets pernicieux. Ainsi, l'écho des agressions sexuelles d'enfants les plus effrayantes a tendance à ne proposer qu'une version du pédophile : le pervers inhumain, sadique et violent. Mais l'acte, aussi odieux soit-il, ne suppose pas que tous les pédophiles possèdent un fonctionnement psychique pervers. L'expérience clinique de nombreux spécialistes contredit aisément cette vision. Longtemps considérés comme des pervers incurables, les agresseurs sexuels ont été de plus en plus lourdement condamnés à des peines de prison. Face à l'évidence que l'enfermement ne résout pas tout, quelques pays s'engagent difficilement dans la prévention. Quel portrait les psychologues dressent-ils de ces criminels et de leur prise en charge ? En une vingtaine d'années, les condamnations pour agressions sexuelles commises sur des mineurs ont pratiquement doublé. Alors que les médias dépeignent le pédophile comme un pervers machiavélique, il semble que la réalité soit différente. Sans vouloir sous-estimer la gravité de leur acte, certains experts parlent aujourd'hui d'une pathologie de la relation humaine. Les abus sexuels sont des crimes intolérables, inadmissibles et la société punit aujourd'hui leurs auteurs de lourdes peines d'emprisonnement. Mais la prison n'est peut-être pas la solution idéale contre la récidive. En appréhendant mieux le profil de l'agresseur, certains psychiatres font le pari de la prise en charge thérapeutique. Il est difficile de dresser un profil psychologique type du pédophile. Selon le Dr Roland Coutanceau, leur appartenance sociale et professionnelle n'est absolument pas caractéristique. S'ils sont issus de tous les milieux sociaux et intellectuels, on semble néanmoins les retrouver plus fréquemment dans des professions au contact des enfants : médecins, juristes, instituteurs, éducateurs, etc. Et ils seraient plus souvent célibataires. Concernant la thèse de l'agresseur agressé (la victime devenant plus tard bourreau), les avis sont partagés. Certains experts récusent cette hypothèse la qualifiant de "série B de la pensée psychiatrique" alors que d'autres évoquent cet élément dans 30% des cas ! L'attrait pédophilique est basé sur des désirs pour des corps pré-pubères. Mais la pédophilie connaît les mêmes variations que l'hétérosexualité. Cet attrait peut ainsi être exclusif, préférentiel ou secondaire, hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel. Enfin, le fantasme pédophile ne suppose pas automatiquement un passage à l'acte. Ainsi, on ne peut pas actuellement évaluer le nombre d'abstinents qui se "limitent" à regarder des films ou des photos tout en vivant mal leur attrait sexuel pour les enfants. Mais la médiatisation a également ses effets pernicieux. Ainsi, l'écho des agressions sexuelles d'enfants les plus effrayantes a tendance à ne proposer qu'une version du pédophile : le pervers inhumain, sadique et violent. Mais l'acte, aussi odieux soit-il, ne suppose pas que tous les pédophiles possèdent un fonctionnement psychique pervers. L'expérience clinique de nombreux spécialistes contredit aisément cette vision.