Hisham Sharabi (1927/2005) est l'un des chercheurs palestiniens qui a marqué son temps. Ses thèses sur le néo-patriarcat ont profondément influencé les chercheurs, notamment le regretté Mahfoud Benoune, moudjahid et anthropologue algérien. Hisham Sharabi (1927/2005) est l'un des chercheurs palestiniens qui a marqué son temps. Ses thèses sur le néo-patriarcat ont profondément influencé les chercheurs, notamment le regretté Mahfoud Benoune, moudjahid et anthropologue algérien. «Cette réalité d'hier à laquelle nous consacrions notre vie s‘est muée en une cendre sans braise. Cependant, la réalité est changement et renaissance. Ce négativisme corrupteur qui prévaut aujourd'hui et énonce que tout ce qui est arabe est en décomposition vient de nous-mêmes. Il n'y a de corrompu que ce que nous corrompons, ainsi en est-il de notre propre existence. N'est sain que ce que nous assainissons. (…) Chaque jour m'éloigne davantage de ma patrie. Chaque jour mes espoirs de retour s'amenuisent. Cependant la société patriarcale disparaîtra. La décadence finira. Nous reviendrons un jour.» Ces phrases d'une amère actualité sont écrites à Washington, le 7 juillet 1986 par le chercheur palestinien, Hisham Sharabi, dans la préface de la deuxième édition de son autobiographie.«La braise et la cendre». Hisham Sharabi a quitté son pays en 1947, un déchirement dont il ne se remettra jamais. «Une journée glaciale de décembre 1947 (…) Le lendemain nous sommes dans l'avion. Par le hublot, je jette un dernier regard sur Jaffa, mon pays. Jaffa, ville de la mer surplombant son port.(…) En quelques instants, Jaffa disparaît de ma vue. Je ne vois plus que la ligne blanche de la côte derrière laquelle s'étendent, jusqu'au lointain horizon, les plantations d'orangers.» Né en 1927, Hisham Sharabi quitte sa terre natale à 20 ans. Il décède, en 2005, à Beyrouth à l'âge de 78 ans. Durant toutes ces décennies loin de sa patrie, il est un champion de la cause palestinienne et des droits des femmes dans le monde arabe. Il est l'un des plus brillants penseurs palestiniens ainsi que l'un des fondateurs du Centre des Etudes arabes contemporaines de l'Université de Georgetown à Washington D-C où il vit durant de longues décennies. Il est l'auteur de 18 ouvrages et de nombreux articles parus dans des publications scientifiques. En 1953, il commence à enseigner l'histoire à l'Université de Georgetown. Il accède à la pleine chaire en seulement onze ans. Jusqu'en 1967, il est dans ce qu'il appelle « le silence en exil », écrivant et éditant en anglais seulement pour satisfaire les exigences académiques. Mais la défaite de 1967 le transforme profondément. Il s'installe à Beyrouth en 1970 mais la guerre civile de 1975 l'oblige à retourner aux USA où il est professeur d'histoire intellectuelle européenne et titulaire de chaire Omar-el-Mokhtar de culture arabe. Sharabi a un rôle important dans la création d'institutions visant à promouvoir la sensibilisation et la compréhension de la question de Palestine et le monde arabe. En 1979, il crée la Fondation Alif Gallery à Washington, DC. En 1990, il fonde le Centre d'analyse des politiques sur la Palestine, à Washington, DC., institution qui fournit de l'information, publie des articles, des entretiens et des sponsors ainsi que des colloques portant sur le conflit israélo-arabe. Sharabi est aussi le fondateur et président du Fonds de Jérusalem, une organisation caritative qui offre des bourses pour des étudiants de Palestine. Il prend sa retraite professionnelle en 1998. Ses analyses ont considérablement influencé les anthropologues, notamment, ceux du monde musulman, dont le regretté Mahfoud Benoune dont l'ouvrage « Les femmes algériennes victimes d'une société néo-patriarcale » reprend les thèses que Hisham Sharabi développe dans son célèbre ouvrage «Néopatriarcat ». Connu pour être un homme de très haute intégrité morale et intellectuelle, il passe également pour être un des derniers romantiques. Tout en plaidant pour les droits des Palestiniens, Hisham Sharabi a également critiqué les dirigeants palestiniens et arabes, les gouvernements arabes et leur système anti-démocratique qu'il qualifie de néo-patriarcat. Le néo-patriarcat est selon lui, un ordre social entropique, dernier stade avant la modernité, où la société privée des relais de solidarité traditionnelle, n'en a pas encore acquis les formes modernes. Dans cette société qui ressemble à une sous-jungle, les femmes et les individus isolés sont considérés comme des proies. «Cette réalité d'hier à laquelle nous consacrions notre vie s‘est muée en une cendre sans braise. Cependant, la réalité est changement et renaissance. Ce négativisme corrupteur qui prévaut aujourd'hui et énonce que tout ce qui est arabe est en décomposition vient de nous-mêmes. Il n'y a de corrompu que ce que nous corrompons, ainsi en est-il de notre propre existence. N'est sain que ce que nous assainissons. (…) Chaque jour m'éloigne davantage de ma patrie. Chaque jour mes espoirs de retour s'amenuisent. Cependant la société patriarcale disparaîtra. La décadence finira. Nous reviendrons un jour.» Ces phrases d'une amère actualité sont écrites à Washington, le 7 juillet 1986 par le chercheur palestinien, Hisham Sharabi, dans la préface de la deuxième édition de son autobiographie.«La braise et la cendre». Hisham Sharabi a quitté son pays en 1947, un déchirement dont il ne se remettra jamais. «Une journée glaciale de décembre 1947 (…) Le lendemain nous sommes dans l'avion. Par le hublot, je jette un dernier regard sur Jaffa, mon pays. Jaffa, ville de la mer surplombant son port.(…) En quelques instants, Jaffa disparaît de ma vue. Je ne vois plus que la ligne blanche de la côte derrière laquelle s'étendent, jusqu'au lointain horizon, les plantations d'orangers.» Né en 1927, Hisham Sharabi quitte sa terre natale à 20 ans. Il décède, en 2005, à Beyrouth à l'âge de 78 ans. Durant toutes ces décennies loin de sa patrie, il est un champion de la cause palestinienne et des droits des femmes dans le monde arabe. Il est l'un des plus brillants penseurs palestiniens ainsi que l'un des fondateurs du Centre des Etudes arabes contemporaines de l'Université de Georgetown à Washington D-C où il vit durant de longues décennies. Il est l'auteur de 18 ouvrages et de nombreux articles parus dans des publications scientifiques. En 1953, il commence à enseigner l'histoire à l'Université de Georgetown. Il accède à la pleine chaire en seulement onze ans. Jusqu'en 1967, il est dans ce qu'il appelle « le silence en exil », écrivant et éditant en anglais seulement pour satisfaire les exigences académiques. Mais la défaite de 1967 le transforme profondément. Il s'installe à Beyrouth en 1970 mais la guerre civile de 1975 l'oblige à retourner aux USA où il est professeur d'histoire intellectuelle européenne et titulaire de chaire Omar-el-Mokhtar de culture arabe. Sharabi a un rôle important dans la création d'institutions visant à promouvoir la sensibilisation et la compréhension de la question de Palestine et le monde arabe. En 1979, il crée la Fondation Alif Gallery à Washington, DC. En 1990, il fonde le Centre d'analyse des politiques sur la Palestine, à Washington, DC., institution qui fournit de l'information, publie des articles, des entretiens et des sponsors ainsi que des colloques portant sur le conflit israélo-arabe. Sharabi est aussi le fondateur et président du Fonds de Jérusalem, une organisation caritative qui offre des bourses pour des étudiants de Palestine. Il prend sa retraite professionnelle en 1998. Ses analyses ont considérablement influencé les anthropologues, notamment, ceux du monde musulman, dont le regretté Mahfoud Benoune dont l'ouvrage « Les femmes algériennes victimes d'une société néo-patriarcale » reprend les thèses que Hisham Sharabi développe dans son célèbre ouvrage «Néopatriarcat ». Connu pour être un homme de très haute intégrité morale et intellectuelle, il passe également pour être un des derniers romantiques. Tout en plaidant pour les droits des Palestiniens, Hisham Sharabi a également critiqué les dirigeants palestiniens et arabes, les gouvernements arabes et leur système anti-démocratique qu'il qualifie de néo-patriarcat. Le néo-patriarcat est selon lui, un ordre social entropique, dernier stade avant la modernité, où la société privée des relais de solidarité traditionnelle, n'en a pas encore acquis les formes modernes. Dans cette société qui ressemble à une sous-jungle, les femmes et les individus isolés sont considérés comme des proies.