Voilées ou pas, les Algériennes sont plus que jamais "tendance" et branchées mode. Quitte à jongler avec les codes sociaux de plus en plus conservateurs. Il suffit juste de faire un tour dans les rues de la capitale pour s'apercevoir que les jeunes femmes algériennes ne manquent pas de raffinement, sont en quête de beauté et d'élégance, et ne lésinent pas sur le budget réservé au port vestimentaire. Voilées ou pas, les Algériennes sont plus que jamais "tendance" et branchées mode. Quitte à jongler avec les codes sociaux de plus en plus conservateurs. Il suffit juste de faire un tour dans les rues de la capitale pour s'apercevoir que les jeunes femmes algériennes ne manquent pas de raffinement, sont en quête de beauté et d'élégance, et ne lésinent pas sur le budget réservé au port vestimentaire. «Je suis une vraie lèche-vitrine», déclare, d'un ton jovial, Linda, jeune femme blonde, la vingtaine dépassée qui dit faire le tour des magasins de prêt-à-porter mensuellement pour faire les emplettes. «Je ne me prive de rien quitte à m'endetter. L'essentiel à mes yeux est d'être belle et surtout branchée», lance-t-elle. A son tour, sa copine, voilée, vêtue d'un jean «slim», d'une veste rouge, style anglais, mi-longue et d'une chaussure rouge à haut talon, avance fièrement sur les trottoirs du Boulevard Mohammed V, à Alger. Sur son passage, quelques regards masculins s'attardent un instant, sans qu'elle n'y prête attention. «Je me suis habituée aux regards admirateurs des hommes sur mon passage ou des commentaires provocants. Les Algériens sont devenus sensibles à l'élégance féminine, mais refusent également de voir que les femmes se permettent des libertés vestimentaires qui étaient jusqu'ici impossibles», déclare-t-elle d'un ton assuré. Signe d'une certaine évolution des moeurs, les tenues actuelles des jeunes femmes algériennes, voilées ou pas, ne laissent rien à désirer aux autres starlettes du cinéma ou de la chanson arabes. Le culte du corps, de l'élégance semble prendre une place considérable dans le quotidien de la femme en Algérie. Même Farida, une quarantenaire mère de famille, arbore un foulard en satin qu'elle déclare avoir acheté des magasins «Sadjeda», sis à la rue Hassiba-Ben Bouali. «J'achète toujours mes foulards dans cette boutique. À près de 650 DA la pièce, ça finit par revenir cher !» sourit-elle, en fouillant dans son sac. Un Christian Dior bien sûr. Les paradoxes n'embarrassent pas Nadia, voilée à son tour, mais qui ne s'empêche pas de porter des couleurs vivent, des tenues attirantes qui frôlent le sexy. «Je porte le voile depuis quelques années. Et je me sens mieux aujourd'hui que quand j'étais sans voile», raconte-t-elle, assurant «qu'une femme doit se faire belle, d'abord pour elle-même et ensuite pour son homme». Comme Nadia, de nombreuses algériennes affichent volontiers leur retour à un certain conservatisme (traduit par le port du voile devenu un phénomène sociétal par excellence à notre époque ), sans pour autant abandonner une coquetterie toute féminine. «La civilisation actuelle est celle de l'apparence. On doit montrer qu'on est élégante, qu'on porte des vêtements de marque, qu'on préserve sa féminité. Les filles voilées participent, en ce sens, à cette tendance», explique Chafika.L, psychologue. La beauté à tout prix, voici donc le credo de l'algérienne "fashion", voilée ou pas. Surtout que depuis quelques années, l'engouement pour les marques s'est (relativement) démocratisé. "Même une femme de ménage va mettre de l'argent de côté pour s'offrir de belles tenues qui mettent en valeur sa féminité et lui permettent de se démarquer par rapport aux autres», ajoute-t-elle. Pour Amel, secrétaire dans une boîte de communication, cette coquetterie est moins légère qu'elle en a l'air. «C'est parce qu'aujourd'hui les femmes travaillent qu'elles peuvent s'offrir ces vêtements.» Mme Rabhi, psychologue, estime que l'émancipation des femmes a joué un rôle moteur dans cette évolution. Il ne faut également pas sous-estimer le rôle capital que joue, journellement, les médias, la télévision, ainsi que la presse féminine dans l'éducation des femmes en matière de mode. Les franchises bon marché ont aussi permis aux algériennes de rester "in" sans se ruiner. «J'achète presque tout chez Zara. Même si les prix sont assez chers, mais ils restent accessibles par rapport à d'autres marques», confirme Hadile, 24 ans, commerciale dans une entreprise de matériel informatique. Entre la coiffeuse, l'épilation, le maquillage et la garde-robe, cette jeune trentenaire au corps athlétique, débourse près de 20.000 DA par mois pour se faire belle. Quant aux remarques des hommes sur son passage, elle les trouve souvent agaçantes, plus rarement flatteuses. La rue reste un terrain miné. «Celles qui se déplacent en voiture se permettent de s'habiller plus librement. Nous on n'a qu'à respecter les codes sociaux», ajoute, Zora, une jeunette de 18 Ans. Et d'ajouter que le jour où elle a porté une mini-jupe, elle s'est retrouvée harcelée sur la voie publique. Aujourd'hui, les femmes semblent avoir triomphé des codes sociaux aussi rigoristes soient-ils. Et pour preuve. Dans la rue, elles sont de plus en plus nombreuses à dévoiler au grand jour leur féminité mise en valeur. Quant aux hommes, il y a lieu de signaler que ces derniers commencent à s'habituer à la présence féminine dans l'espace public, même s'ils continuent à l'ausculter du regard ou à réprimander verbalement les demoiselles trop dénudées. Rien d'autre que le symptôme d'un mâle désorienté à cause de l'indépendance croissante, et irréversible, de la gent féminine. D. S. «Je suis une vraie lèche-vitrine», déclare, d'un ton jovial, Linda, jeune femme blonde, la vingtaine dépassée qui dit faire le tour des magasins de prêt-à-porter mensuellement pour faire les emplettes. «Je ne me prive de rien quitte à m'endetter. L'essentiel à mes yeux est d'être belle et surtout branchée», lance-t-elle. A son tour, sa copine, voilée, vêtue d'un jean «slim», d'une veste rouge, style anglais, mi-longue et d'une chaussure rouge à haut talon, avance fièrement sur les trottoirs du Boulevard Mohammed V, à Alger. Sur son passage, quelques regards masculins s'attardent un instant, sans qu'elle n'y prête attention. «Je me suis habituée aux regards admirateurs des hommes sur mon passage ou des commentaires provocants. Les Algériens sont devenus sensibles à l'élégance féminine, mais refusent également de voir que les femmes se permettent des libertés vestimentaires qui étaient jusqu'ici impossibles», déclare-t-elle d'un ton assuré. Signe d'une certaine évolution des moeurs, les tenues actuelles des jeunes femmes algériennes, voilées ou pas, ne laissent rien à désirer aux autres starlettes du cinéma ou de la chanson arabes. Le culte du corps, de l'élégance semble prendre une place considérable dans le quotidien de la femme en Algérie. Même Farida, une quarantenaire mère de famille, arbore un foulard en satin qu'elle déclare avoir acheté des magasins «Sadjeda», sis à la rue Hassiba-Ben Bouali. «J'achète toujours mes foulards dans cette boutique. À près de 650 DA la pièce, ça finit par revenir cher !» sourit-elle, en fouillant dans son sac. Un Christian Dior bien sûr. Les paradoxes n'embarrassent pas Nadia, voilée à son tour, mais qui ne s'empêche pas de porter des couleurs vivent, des tenues attirantes qui frôlent le sexy. «Je porte le voile depuis quelques années. Et je me sens mieux aujourd'hui que quand j'étais sans voile», raconte-t-elle, assurant «qu'une femme doit se faire belle, d'abord pour elle-même et ensuite pour son homme». Comme Nadia, de nombreuses algériennes affichent volontiers leur retour à un certain conservatisme (traduit par le port du voile devenu un phénomène sociétal par excellence à notre époque ), sans pour autant abandonner une coquetterie toute féminine. «La civilisation actuelle est celle de l'apparence. On doit montrer qu'on est élégante, qu'on porte des vêtements de marque, qu'on préserve sa féminité. Les filles voilées participent, en ce sens, à cette tendance», explique Chafika.L, psychologue. La beauté à tout prix, voici donc le credo de l'algérienne "fashion", voilée ou pas. Surtout que depuis quelques années, l'engouement pour les marques s'est (relativement) démocratisé. "Même une femme de ménage va mettre de l'argent de côté pour s'offrir de belles tenues qui mettent en valeur sa féminité et lui permettent de se démarquer par rapport aux autres», ajoute-t-elle. Pour Amel, secrétaire dans une boîte de communication, cette coquetterie est moins légère qu'elle en a l'air. «C'est parce qu'aujourd'hui les femmes travaillent qu'elles peuvent s'offrir ces vêtements.» Mme Rabhi, psychologue, estime que l'émancipation des femmes a joué un rôle moteur dans cette évolution. Il ne faut également pas sous-estimer le rôle capital que joue, journellement, les médias, la télévision, ainsi que la presse féminine dans l'éducation des femmes en matière de mode. Les franchises bon marché ont aussi permis aux algériennes de rester "in" sans se ruiner. «J'achète presque tout chez Zara. Même si les prix sont assez chers, mais ils restent accessibles par rapport à d'autres marques», confirme Hadile, 24 ans, commerciale dans une entreprise de matériel informatique. Entre la coiffeuse, l'épilation, le maquillage et la garde-robe, cette jeune trentenaire au corps athlétique, débourse près de 20.000 DA par mois pour se faire belle. Quant aux remarques des hommes sur son passage, elle les trouve souvent agaçantes, plus rarement flatteuses. La rue reste un terrain miné. «Celles qui se déplacent en voiture se permettent de s'habiller plus librement. Nous on n'a qu'à respecter les codes sociaux», ajoute, Zora, une jeunette de 18 Ans. Et d'ajouter que le jour où elle a porté une mini-jupe, elle s'est retrouvée harcelée sur la voie publique. Aujourd'hui, les femmes semblent avoir triomphé des codes sociaux aussi rigoristes soient-ils. Et pour preuve. Dans la rue, elles sont de plus en plus nombreuses à dévoiler au grand jour leur féminité mise en valeur. Quant aux hommes, il y a lieu de signaler que ces derniers commencent à s'habituer à la présence féminine dans l'espace public, même s'ils continuent à l'ausculter du regard ou à réprimander verbalement les demoiselles trop dénudées. Rien d'autre que le symptôme d'un mâle désorienté à cause de l'indépendance croissante, et irréversible, de la gent féminine. D. S.