Qui n'a pas eu, ne serait ce qu'une fois dans sa vie, à se rendre dans un service des urgences au niveau d'Alger, soit pour se faire soigner ou simplement pour accompagner quelqu'un ? Combien sont-ils ceux qui ont qualifié cette démarche de véritable parcours du combattant ? Ils doivent être nombreux, selon les témoignages recueillis auprès de nombreux citoyens dans différents hôpitaux de la capitale. En effet, tout le monde s'accorde à dire que ces services deviennent, de plus en plus, une calamité qui décourage, souvent, des malades très mal en point, de se faire soigner dans ces lieux censés être la vitrine de la santé publique et refléter l'image de celle-ci dans notre pays. Allant de la bureaucratie, à la prise en charge dispensée par les médecins urgentistes, en passant par les femmes de ménage qui font, ironie du sort, la loi en l'absence des responsables, les tares ne manquent pas. En pareille situation, le pauvre patient reste seul face à ses malheurs. Et souvent, le prix de certaines ingérences est très cher à payer puisqu'il y va de la vie de tout un chacun. Samir, jeune maçon rencontré au service des urgences médicales du CHU Mustapha-Pacha avec une large plaie qui n'arrêtait pas de saigner au niveau du bras, raconte sa mésaventure : « J'étais sur le chantier, quand, par maladresse, je me suis taillé le bras avec une scie à métaux. Je suis dans ce service depuis bientôt deux heures, et personne n'a fait le moindre geste pour me venir en aide. Les infirmiers ici m'ont ignoré en affichant une superbe choquante ». Triste réalité que celle-ci, alors que le premier responsable du secteur de la santé ne cesse de nous abreuver de belles paroles rassurantes sur la situation dans nos hôpitaux. A quelques pas de Samir, et dans un autre coin de ce service, on a rencontré Khalti Djémila, une quinquagénaire aux yeux cernés, et au visage portant les traces d'une grande fatigue. En sachant qui nous sommes, elle a tenu à nous faire part de son mécontentement, en révélant d'une voix déjà assez faible, mais qui laisse, pourtant, vibrer une certaine indignation : « Mon fils m'a ramenée ici parce que j'ai fait un pic hypertensif. Comme vous pouvez le constater par vous-même, un laisser-aller fou règne dans ce service. Je suis souvent orientée vers ce service vu l'urgence de mon cas, et je peux vous dire que le comportement de certains médecins et infirmiers est carrément déprimant. Ils sont arrogants et nous traitent comme si nous étions des laissés-pour-compte ». A quelques encablures plus loin, et au niveau des urgences médicales du CHU Issad-Hassani de Béni Messous, la même image de négligence et de désinvolture flagrantes nous saute aux yeux dès le premier abord. Et pour cause, à midi, une femme de ménage fait le parterre dans la salle d'attente à grande eau et en beuglant contre les malades et les blessés qui, vu leur état, ne peuvent pas patienter en dehors du service pour faire plaisir à cette femme qui, apparemment, jouit d'un certain pouvoir !! Rahim, accompagnant son jeune frère affalé sur une chaise après avoir eu une méchante blessure au cours d'une rixe, n'arrête pas de fulminer. S'approchant de lui pour en savoir plus long, il nous répond en maîtrisant mal sa colère croissante : « Dès qu'ils ont su que mon frère a eu une bagarre, ils l'ont traité comme un vulgaire voyou. Ici, le simple agent de sécurité se prend pour le chef de service. C'est normal puisque ce dernier n'est jamais présent pour se rendre compte de tout ce qui se passe. Tomber malade en Algérie est une malédiction ». Joignant par téléphone une responsable du service des urgences chirurgicales du même hôpital, cette dernière rejette toute responsabilité sur le citoyen en disant : « Le personnel paramédical est poussé, malgré lui, à avoir pareil comportement car, dans la plupart du temps, on a affaire à des personnes ingrates et malpolies qui poussent leur impolitesse jusqu'à la vulgarité ». Quelle excuse !! A ce sujet, et pour en savoir encore plus, nous avons essayé à maintes reprises d'appeler le SAMU d'Alger, mais personne n'a daigné répondre. Alors imaginez un petit peu si c'était un malade dans un état grave nécessitant des soins de première urgence. Par ailleurs, le docteur Amrioui, spécialiste en chirurgie générale, nous a expliqué que « ce qui se passe au niveau des différents services des urgences médicales est un problème beaucoup plus profond qu'on le croit. Il faut se pencher sur les conditions de travail du personnel médical et ses salaires misérables. Souvent, se sont les internes qui gèrent ces services alors qu'ils ne sont pas habilités à le faire. Seulement, ils le font à cause du délaissement des spécialistes qui ne cherchent qu'à arrondir ailleurs leurs fins de mois. Ils sont beaucoup plus motivés par le gain que par l'accomplissement de leur devoir. Et là ils se mettent à choisir des remplaçants au pif, au détriment de la santé des malades ». Une explication qui pousse à un penchement plus sérieux de la part des pouvoirs publics sur cette situation précaire de nos services des urgences. M. S. Qui n'a pas eu, ne serait ce qu'une fois dans sa vie, à se rendre dans un service des urgences au niveau d'Alger, soit pour se faire soigner ou simplement pour accompagner quelqu'un ? Combien sont-ils ceux qui ont qualifié cette démarche de véritable parcours du combattant ? Ils doivent être nombreux, selon les témoignages recueillis auprès de nombreux citoyens dans différents hôpitaux de la capitale. En effet, tout le monde s'accorde à dire que ces services deviennent, de plus en plus, une calamité qui décourage, souvent, des malades très mal en point, de se faire soigner dans ces lieux censés être la vitrine de la santé publique et refléter l'image de celle-ci dans notre pays. Allant de la bureaucratie, à la prise en charge dispensée par les médecins urgentistes, en passant par les femmes de ménage qui font, ironie du sort, la loi en l'absence des responsables, les tares ne manquent pas. En pareille situation, le pauvre patient reste seul face à ses malheurs. Et souvent, le prix de certaines ingérences est très cher à payer puisqu'il y va de la vie de tout un chacun. Samir, jeune maçon rencontré au service des urgences médicales du CHU Mustapha-Pacha avec une large plaie qui n'arrêtait pas de saigner au niveau du bras, raconte sa mésaventure : « J'étais sur le chantier, quand, par maladresse, je me suis taillé le bras avec une scie à métaux. Je suis dans ce service depuis bientôt deux heures, et personne n'a fait le moindre geste pour me venir en aide. Les infirmiers ici m'ont ignoré en affichant une superbe choquante ». Triste réalité que celle-ci, alors que le premier responsable du secteur de la santé ne cesse de nous abreuver de belles paroles rassurantes sur la situation dans nos hôpitaux. A quelques pas de Samir, et dans un autre coin de ce service, on a rencontré Khalti Djémila, une quinquagénaire aux yeux cernés, et au visage portant les traces d'une grande fatigue. En sachant qui nous sommes, elle a tenu à nous faire part de son mécontentement, en révélant d'une voix déjà assez faible, mais qui laisse, pourtant, vibrer une certaine indignation : « Mon fils m'a ramenée ici parce que j'ai fait un pic hypertensif. Comme vous pouvez le constater par vous-même, un laisser-aller fou règne dans ce service. Je suis souvent orientée vers ce service vu l'urgence de mon cas, et je peux vous dire que le comportement de certains médecins et infirmiers est carrément déprimant. Ils sont arrogants et nous traitent comme si nous étions des laissés-pour-compte ». A quelques encablures plus loin, et au niveau des urgences médicales du CHU Issad-Hassani de Béni Messous, la même image de négligence et de désinvolture flagrantes nous saute aux yeux dès le premier abord. Et pour cause, à midi, une femme de ménage fait le parterre dans la salle d'attente à grande eau et en beuglant contre les malades et les blessés qui, vu leur état, ne peuvent pas patienter en dehors du service pour faire plaisir à cette femme qui, apparemment, jouit d'un certain pouvoir !! Rahim, accompagnant son jeune frère affalé sur une chaise après avoir eu une méchante blessure au cours d'une rixe, n'arrête pas de fulminer. S'approchant de lui pour en savoir plus long, il nous répond en maîtrisant mal sa colère croissante : « Dès qu'ils ont su que mon frère a eu une bagarre, ils l'ont traité comme un vulgaire voyou. Ici, le simple agent de sécurité se prend pour le chef de service. C'est normal puisque ce dernier n'est jamais présent pour se rendre compte de tout ce qui se passe. Tomber malade en Algérie est une malédiction ». Joignant par téléphone une responsable du service des urgences chirurgicales du même hôpital, cette dernière rejette toute responsabilité sur le citoyen en disant : « Le personnel paramédical est poussé, malgré lui, à avoir pareil comportement car, dans la plupart du temps, on a affaire à des personnes ingrates et malpolies qui poussent leur impolitesse jusqu'à la vulgarité ». Quelle excuse !! A ce sujet, et pour en savoir encore plus, nous avons essayé à maintes reprises d'appeler le SAMU d'Alger, mais personne n'a daigné répondre. Alors imaginez un petit peu si c'était un malade dans un état grave nécessitant des soins de première urgence. Par ailleurs, le docteur Amrioui, spécialiste en chirurgie générale, nous a expliqué que « ce qui se passe au niveau des différents services des urgences médicales est un problème beaucoup plus profond qu'on le croit. Il faut se pencher sur les conditions de travail du personnel médical et ses salaires misérables. Souvent, se sont les internes qui gèrent ces services alors qu'ils ne sont pas habilités à le faire. Seulement, ils le font à cause du délaissement des spécialistes qui ne cherchent qu'à arrondir ailleurs leurs fins de mois. Ils sont beaucoup plus motivés par le gain que par l'accomplissement de leur devoir. Et là ils se mettent à choisir des remplaçants au pif, au détriment de la santé des malades ». Une explication qui pousse à un penchement plus sérieux de la part des pouvoirs publics sur cette situation précaire de nos services des urgences. M. S.