«Les employeurs d'enfants profitent du vide juridique qui entoure la question des enfants exploités sur le marché du travail. Ce phénomène prend des proportions alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devraient œuvrer pour l'éradiquer définitivement. «Les employeurs d'enfants profitent du vide juridique qui entoure la question des enfants exploités sur le marché du travail. Ce phénomène prend des proportions alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devraient œuvrer pour l'éradiquer définitivement. Le phénomène de l'exploitation des enfants en Algérie sur le marché du travail est évident, ne cessant de prendre des proportions de plus en plus alarmantes. N'ayant pas atteint l'âge légal leur permettant de travailler, des mineurs vivant les affres de la misère se voient obligés de quitter les bancs de l'école et d'aller travailler dur pour subvenir aux besoins de leurs familles, constituant ainsi une main d'œuvre qui ne coûte rien aux patrons Par le passé, certains enfants issues de familles nécessiteuses, travaillaient pendant les vacances d'été pour aider leurs parents à joindre les deux bouts en participant aux frais de la rentrée scolaire. Nombreux étaient ces mioches, garçons comme filles, qui vendaient des galettes, des beignets, des crêpes ou du thé aux estivants sur les plages. Sortant de chez eux à l'aube pour ne rentrer qu'à des heures indues de la nuit, vêtus de shorts rapiécés et de semblants de chaussures qui laissaient entrevoir leurs petits orteils, ils faisaient fi de toute fatigue ou fainéantise. D'autres enfants encore étaient exploités par des propriétaires de terres agricoles pour vendre leurs produits sur les bas-côtés des autoroutes et des routes nationales. Déposés tôt le matin par leurs employeurs, ces enfants-ouvriers faisaient étalage de leur marchandise constituée de pastèques, de melons, de figues, de raisins, de pêches et de mais. Ils n'hésitaient pas à arrêter les automobilistes en pleine autoroute conduisant à toute vitesse, exposant ainsi leurs vies à une mort certaine, pour vendre le maximum de produits. Si au moins l'argent gagné leur profitait à quelque chose. Ce phénomène de la main d'œuvre infantile, et au fil des années, a pris d'autres formes d'exploitation atteignant de ce fait un seuil dangereux. Utilisés de plus en plus dans le travail informel, ces enfants continuent de faire les frais de la négligence des parents, de la passivité des associations des droits de l'Homme et du mutisme des pouvoirs publics. Des larmes et des sueurs pour quelques sous Djamel, garçonnet de treize ans au corps frêle, à l'allure débonnaire et au front luisant de sueur malgré le froid de ces dernière semaines, rencontré au niveau du marché de volailles à Maqtaâ Kheira (Tipasa) raconte l'air d'un adulte: « Je suis l'aîné d'une famille pauvre composée de cinq enfants en plus de mes parents. Mon père était maçon de son état, et il y a un peu plus d'une année, il a eu un accident de travail et maintenant il ne peut plus bouger le bras droit. Depuis là, il ne parle plus à personne et ne s'occupe plus de nous. J'ai abandonné l'école l'année passée à quelques mois seulement des examens alors que j'étais en classe de sixième année. Ma mère ne travaille pas et je dois l'aider à élever mes petits frères et sœurs pour qu'ils n'arrêtent pas l'école eux aussi » et d'ajouter : « C'est mon oncle maternel, qui est gardien dans une école qui m'a trouvé ce travail. Beaucoup d'autres enfants travaillent ici. On nettoie les endroits où on égorge et on évide les volailles. Je ne gagne pas beaucoup comme les grandes personnes, mais c'est déjà une petite aide pour ma famille ». Demandant à un homme d'une cinquantaine d'année comment il arrivait à faire travailler des mineurs alors que la législation algérienne l'interdit formellement, ce dernier est catégorique : «Moi je n'ai rien à voir avec la loi. Je ne fais qu'aider de pauvres garçons à subvenir aux besoins de leurs familles. Si la loi l'interdit, alors pourquoi les parents, eux, le permettent ? ». A quelques encablures plus loin, et en quittant cet endroit sinistre où l'air est chargé de l'odeur de sang frais, nous avons pris la route menant à Koléa. Il est dix-sept heures et demie. Une dizaine d'enfants, des filles pour la plupart, dont l'âge varie entre sept et douze ans, se postent sur quelques huit cents mètres le long de la route, à une distance de dix ou quinze mètres de l'un à l'autre. Mal habillés et portant des couffins, ces enfants arrêtaient les automobilistes pour leurs vendre qui des galettes, qui des beignets chauds ou encore des mhadjeb (carrés de pâte farcis) et du matlouâ (pain de campagne). Beaucoup de passagers clients s'arrêtent pour acheter. Une petite fille, appelons-la Nacéra, nous aborde en usant de mots élogieux, comme une vraie commerçante expérimentée, pour faire écouler les quelques matlouâate qui lui restaient au fond de son panier couvert d'un torchon imprimé. Négociant un marché avec elle après avoir gagner sa confiance -difficilement notons-le- cette petite brune de huit ans aux joues creuses et aux yeux en amande pétillant de malice, commente « Il est déjà tard et, voyez-vous, les automobilistes commencent à se faire rares. Je ne peut pas rentrer à la maison sans avoir vendu tous les pains », avança-t-elle. En guise d'excuse, la petite marchande de pain raconte son histoire: « Nous somme sept enfants, cinq filles et deux garçons de quatre et deux ans. Mon père est un homme qui boit chaque jour beaucoup d'alcool. Je me souviens qu'il a toujours battu ma mère, et maintenant il s'acharne sur nous à la moindre occasion » Un autre témoignage, raconte une autre vie, celle de Walid un enfant de douze ans mais qui parait beaucoup plus moins. Il travaille en qualité de plongeur dans une gargote des environs de Oued Ouchayeh, Walid confie : « Je ne vais plus à l'école depuis deux années. Depuis la mort de ma mère quoi. Mon père s'est remarié et sa femme nous déteste comme la mort moi et mon frère de trois ans mon aîné. Elle monte notre père contre nous et il nous bat tellement fort et nous affame même. Une fois il nous a ordonné de ne plus franchir le seuil de notre maison. Maintenant mon frère travaille quelque part comme porteur je croie. Quant à moi, j'ai atterri dans ce lieu. Je fais le parterre, j'essuie les tables et je lave la vaisselle. Mineurs exploités : quel bilan ? Il y a de cela une année, une ONG belge qui a beaucoup travaillé sur cette question a avancé le chiffre alarmant d'un million huit cent mille mineurs exploités sur le marché du travail. Toutefois, M. Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger avance des chiffres bien inférieurs. Les tentatives de faire réagir le département de Ould Abbes sont restées vaines D'un autre côté, M. Gérard Aîssa Ruot, représentant de l'ONG SOS-Kinderdorf International (SOS-KDI) en Algérie estime : « Il n'est pas normal qu'un mineur, enfant de surcroît, travaille au lieu d'être à l'école. Il faut dénoncer cette situation grave. La place d'un enfant est à l'école où il aura à s'instruire et à se former pour pouvoir affronter l'avenir et le domaine professionnel sereinement, fort de son instruction ». Quant à M.R., avocate de son état, elle affirme que « les employeurs d' enfants profitent du vide juridique qui entoure la question des enfants exploités sur le marché du travail. Ce phénomène à haut risque prend des proportions tellement alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devraient œuvrer pour l'éradiquer définitivement. Des actions et des activités urgentes tant attendues ne seront que les bienvenues pour rendre leurs sourires à nos enfants». Un appel qui émane d'une femme de loi, mais aussi d'une mère qui n'est pas allée de main morte pour fustiger les pouvoirs publics concernés M. S. Le phénomène de l'exploitation des enfants en Algérie sur le marché du travail est évident, ne cessant de prendre des proportions de plus en plus alarmantes. N'ayant pas atteint l'âge légal leur permettant de travailler, des mineurs vivant les affres de la misère se voient obligés de quitter les bancs de l'école et d'aller travailler dur pour subvenir aux besoins de leurs familles, constituant ainsi une main d'œuvre qui ne coûte rien aux patrons Par le passé, certains enfants issues de familles nécessiteuses, travaillaient pendant les vacances d'été pour aider leurs parents à joindre les deux bouts en participant aux frais de la rentrée scolaire. Nombreux étaient ces mioches, garçons comme filles, qui vendaient des galettes, des beignets, des crêpes ou du thé aux estivants sur les plages. Sortant de chez eux à l'aube pour ne rentrer qu'à des heures indues de la nuit, vêtus de shorts rapiécés et de semblants de chaussures qui laissaient entrevoir leurs petits orteils, ils faisaient fi de toute fatigue ou fainéantise. D'autres enfants encore étaient exploités par des propriétaires de terres agricoles pour vendre leurs produits sur les bas-côtés des autoroutes et des routes nationales. Déposés tôt le matin par leurs employeurs, ces enfants-ouvriers faisaient étalage de leur marchandise constituée de pastèques, de melons, de figues, de raisins, de pêches et de mais. Ils n'hésitaient pas à arrêter les automobilistes en pleine autoroute conduisant à toute vitesse, exposant ainsi leurs vies à une mort certaine, pour vendre le maximum de produits. Si au moins l'argent gagné leur profitait à quelque chose. Ce phénomène de la main d'œuvre infantile, et au fil des années, a pris d'autres formes d'exploitation atteignant de ce fait un seuil dangereux. Utilisés de plus en plus dans le travail informel, ces enfants continuent de faire les frais de la négligence des parents, de la passivité des associations des droits de l'Homme et du mutisme des pouvoirs publics. Des larmes et des sueurs pour quelques sous Djamel, garçonnet de treize ans au corps frêle, à l'allure débonnaire et au front luisant de sueur malgré le froid de ces dernière semaines, rencontré au niveau du marché de volailles à Maqtaâ Kheira (Tipasa) raconte l'air d'un adulte: « Je suis l'aîné d'une famille pauvre composée de cinq enfants en plus de mes parents. Mon père était maçon de son état, et il y a un peu plus d'une année, il a eu un accident de travail et maintenant il ne peut plus bouger le bras droit. Depuis là, il ne parle plus à personne et ne s'occupe plus de nous. J'ai abandonné l'école l'année passée à quelques mois seulement des examens alors que j'étais en classe de sixième année. Ma mère ne travaille pas et je dois l'aider à élever mes petits frères et sœurs pour qu'ils n'arrêtent pas l'école eux aussi » et d'ajouter : « C'est mon oncle maternel, qui est gardien dans une école qui m'a trouvé ce travail. Beaucoup d'autres enfants travaillent ici. On nettoie les endroits où on égorge et on évide les volailles. Je ne gagne pas beaucoup comme les grandes personnes, mais c'est déjà une petite aide pour ma famille ». Demandant à un homme d'une cinquantaine d'année comment il arrivait à faire travailler des mineurs alors que la législation algérienne l'interdit formellement, ce dernier est catégorique : «Moi je n'ai rien à voir avec la loi. Je ne fais qu'aider de pauvres garçons à subvenir aux besoins de leurs familles. Si la loi l'interdit, alors pourquoi les parents, eux, le permettent ? ». A quelques encablures plus loin, et en quittant cet endroit sinistre où l'air est chargé de l'odeur de sang frais, nous avons pris la route menant à Koléa. Il est dix-sept heures et demie. Une dizaine d'enfants, des filles pour la plupart, dont l'âge varie entre sept et douze ans, se postent sur quelques huit cents mètres le long de la route, à une distance de dix ou quinze mètres de l'un à l'autre. Mal habillés et portant des couffins, ces enfants arrêtaient les automobilistes pour leurs vendre qui des galettes, qui des beignets chauds ou encore des mhadjeb (carrés de pâte farcis) et du matlouâ (pain de campagne). Beaucoup de passagers clients s'arrêtent pour acheter. Une petite fille, appelons-la Nacéra, nous aborde en usant de mots élogieux, comme une vraie commerçante expérimentée, pour faire écouler les quelques matlouâate qui lui restaient au fond de son panier couvert d'un torchon imprimé. Négociant un marché avec elle après avoir gagner sa confiance -difficilement notons-le- cette petite brune de huit ans aux joues creuses et aux yeux en amande pétillant de malice, commente « Il est déjà tard et, voyez-vous, les automobilistes commencent à se faire rares. Je ne peut pas rentrer à la maison sans avoir vendu tous les pains », avança-t-elle. En guise d'excuse, la petite marchande de pain raconte son histoire: « Nous somme sept enfants, cinq filles et deux garçons de quatre et deux ans. Mon père est un homme qui boit chaque jour beaucoup d'alcool. Je me souviens qu'il a toujours battu ma mère, et maintenant il s'acharne sur nous à la moindre occasion » Un autre témoignage, raconte une autre vie, celle de Walid un enfant de douze ans mais qui parait beaucoup plus moins. Il travaille en qualité de plongeur dans une gargote des environs de Oued Ouchayeh, Walid confie : « Je ne vais plus à l'école depuis deux années. Depuis la mort de ma mère quoi. Mon père s'est remarié et sa femme nous déteste comme la mort moi et mon frère de trois ans mon aîné. Elle monte notre père contre nous et il nous bat tellement fort et nous affame même. Une fois il nous a ordonné de ne plus franchir le seuil de notre maison. Maintenant mon frère travaille quelque part comme porteur je croie. Quant à moi, j'ai atterri dans ce lieu. Je fais le parterre, j'essuie les tables et je lave la vaisselle. Mineurs exploités : quel bilan ? Il y a de cela une année, une ONG belge qui a beaucoup travaillé sur cette question a avancé le chiffre alarmant d'un million huit cent mille mineurs exploités sur le marché du travail. Toutefois, M. Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger avance des chiffres bien inférieurs. Les tentatives de faire réagir le département de Ould Abbes sont restées vaines D'un autre côté, M. Gérard Aîssa Ruot, représentant de l'ONG SOS-Kinderdorf International (SOS-KDI) en Algérie estime : « Il n'est pas normal qu'un mineur, enfant de surcroît, travaille au lieu d'être à l'école. Il faut dénoncer cette situation grave. La place d'un enfant est à l'école où il aura à s'instruire et à se former pour pouvoir affronter l'avenir et le domaine professionnel sereinement, fort de son instruction ». Quant à M.R., avocate de son état, elle affirme que « les employeurs d' enfants profitent du vide juridique qui entoure la question des enfants exploités sur le marché du travail. Ce phénomène à haut risque prend des proportions tellement alarmantes que tout le monde (associations, justice, parents, autorités publiques) devraient œuvrer pour l'éradiquer définitivement. Des actions et des activités urgentes tant attendues ne seront que les bienvenues pour rendre leurs sourires à nos enfants». Un appel qui émane d'une femme de loi, mais aussi d'une mère qui n'est pas allée de main morte pour fustiger les pouvoirs publics concernés M. S.