Les activités prédominantes des enfants travailleurs sont vendeurs pour les garçons (44%) et artisanat pour les filles (39%). D'après une enquête réalisée par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, il s'avère que sur un échantillon de 2146 enfants âgés de 6 à 15 ans répartis à travers 15 wilayas, 559 d'entre eux travaillent, soit 26%. L'information a été révélée hier par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale M. Tayeb Louh à l'occasion de la Journée de l'enfant africain. L'enquête menée au niveau de Ghardaïa, Aïn Témouchent, Sidi Bel-Abbès, Tiaret, Mostaganem, Médéa, Tipaza, El Tarf, Guelma, Alger, Djelfa, Tébessa révèle également que 15,9% des enfants travailleurs sont scolarisés et 10,2% ne le sont pas et parfois n'ont jamais mis les pieds dans une cour d'école. Ainsi les résultats de cette petite enquête des autorités qui ne concerne faut-il le souligner, que la période de 2004 ne constitue pas réellement un «drame social» si on compare ces chiffres au reste des pays d'Afrique mais surtout le continent asiatique qui à lui seul détient 60% du chiffre global des enfants travailleurs. D'après des estimations du Bureau international du travail (BIT), un enfant-travailleur sur deux vit en Asie, un sur trois réside en Afrique et un sur cinq habite le continent américain. Ils sont d'après l'Organisation internationale du travail (OIT) près de 352 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans à travailler dans le monde. Selon l'OIT, le fléau n'épargne pas tout à fait le monde développé puisque des enfants sont pareillement exploités notamment aux Etats-Unis et plusieurs pays d'Europe du sud et centrale. D'après les mêmes estimations, ils sont 246 millions d'enfants à être utilisés dans des guerres et 106 millions à travailler dans des secteurs dangereux. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale M.Tayeb Louh qualifiera l'exploitation des enfants dans les conflits armés de pire forme de travail. Notre pays est certes loin, très loin des chiffres alarmants d'enfants travailleurs dans le monde, mais une attention particulière semble être accordée par les autorités algériennes au phénomène. L'Algérie, faut-il le rappeler, est l'un des premiers pays à avoir adopté l'article 182 qui détermine l'âge légal, du travail et qui est fixé dans notre pays à 16 ans. C'est dans cet esprit de prévention, dira M.Louh, que le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a initié en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT) l'étude sur le travail des enfants en Algérie de façon à fournir des informations exhaustives afin d'identifier, d'évaluer et de déterminer toutes les vulnérabilités, ce qui d'après lui, permettra d'affiner une stratégie de prévention qui empêchera le phénomène de prendre des proportions alarmantes. Ainsi l'enquête réalisée par des agents de l'Institut national du travail indiquent que 74,60 % des enfants travailleurs en Algérie sont des garçons et 25,40% sont des filles. Le niveau scolaire varie entre 44% et plus pour le moyen, 41% pour le primaire et enfin 15% sont des analphabètes. Quant aux employeurs, l'enquête révèle que 57,40% de l'échantillon d'enfants travailleurs approchés sont employés par leurs propres parents et 37% par des proches parents, autant dire par leur propre famille. Les activités prédominantes des enfants travailleurs sont vendeurs pour les garçons (44%) et artisanat pour les filles (39%). Enfin les enquêteurs de l'Institut national du travail affirment que 32% des enfants interviewés déclarent travailler 7 jours sur 7. «L'enquête n'a révélé aucune forme inhumaine, dégradante et d'extrême exploitation de la personne de l'enfant en Algérie», concluent les enquêteurs de l'Institut national du travail.