Depuis le 26 mars dernier, le cénacle des académiciens compte un nouveau membre dans ses rangs. François Weyrgans, qui a été le dernier à déposer sa candidature, a finalement surclassé tous les autres prétendants à l'immortalité, et à leur tête Didier Van Cauwelaert qui, sans cette subite entrée en matière, aurait sans doute été élu. Didier Van Cauwelaert (Goncourt 1992 pour Un Aller Simple) a obtenu 6 voix au troisième tour contre 12 pour le lauréat. François Weyergans est né en 1941 à Bruxelles, d'un père belge et d'une mère française. De par ses études à l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'intéresse d'abord au cinéma et réalise plusieurs films. C'est suite au succès de ses premiers romans qu'il se consacre définitivement à la littérature. Il est notamment l'auteur de La Démence du boxeur (1992) et Franz et François (1997). De manière générale, l'écriture de François Weyergans ne s'encombre pas d'histoires épaisses ou d'une quelconque implication. Son authenticité réside plutôt dans un emploi très particulier de la forme romanesque. Impertinence langagière et témérité stylistique, mise en abîme et récits enchâssés à d'innombrables degrés sont autant de procédés qui, en définitive, constituent la trame de ses romans et donnent à son écriture un aspect ludique et quelque peu dramatique. Le sommet de cette maîtrise sera sans doute atteint avec Trois jours chez ma mère (2005) où François Weyergans, en multipliant les degrés de la narration, en cédant parfois la plume à lui-même dans le récit et en usant d'une temporalité lunatique et fragmentée, impose une sorte de schizophrénie au texte, et permet de mener, et c'est là sans doute le grand mérite de l'auteur, une intrigue exclusivement construite sur la langue, qui peut se priver d'une histoire, et continuer cependant à exister. On ne manquera pas de remarquer que l'arrivée tardive et inopinée de François Weyergans et la consécration qui s'en est suivie n'est pas une première. Ce même scénario s'était déjà produit lorsqu'en 2005, avec son roman La Possibilité d'une Île, Michel Houellebecq était pratiquement sûr de l'obtention du Goncourt, avant qu'une certaine éruption ne se fasse entendre, c'était Trois jours chez ma mère. Fondée en 1635 par Richelieu, l'Académie française se donne pour mission de conserver et de perfectionner la langue française dans une optique de pluridisciplinarité. Elle se compose de 40 membres parmi lesquels, actuellement : Assia Djebar, Jean d'Ormesson et Erik Orsenna. Depuis le 26 mars dernier, le cénacle des académiciens compte un nouveau membre dans ses rangs. François Weyrgans, qui a été le dernier à déposer sa candidature, a finalement surclassé tous les autres prétendants à l'immortalité, et à leur tête Didier Van Cauwelaert qui, sans cette subite entrée en matière, aurait sans doute été élu. Didier Van Cauwelaert (Goncourt 1992 pour Un Aller Simple) a obtenu 6 voix au troisième tour contre 12 pour le lauréat. François Weyergans est né en 1941 à Bruxelles, d'un père belge et d'une mère française. De par ses études à l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'intéresse d'abord au cinéma et réalise plusieurs films. C'est suite au succès de ses premiers romans qu'il se consacre définitivement à la littérature. Il est notamment l'auteur de La Démence du boxeur (1992) et Franz et François (1997). De manière générale, l'écriture de François Weyergans ne s'encombre pas d'histoires épaisses ou d'une quelconque implication. Son authenticité réside plutôt dans un emploi très particulier de la forme romanesque. Impertinence langagière et témérité stylistique, mise en abîme et récits enchâssés à d'innombrables degrés sont autant de procédés qui, en définitive, constituent la trame de ses romans et donnent à son écriture un aspect ludique et quelque peu dramatique. Le sommet de cette maîtrise sera sans doute atteint avec Trois jours chez ma mère (2005) où François Weyergans, en multipliant les degrés de la narration, en cédant parfois la plume à lui-même dans le récit et en usant d'une temporalité lunatique et fragmentée, impose une sorte de schizophrénie au texte, et permet de mener, et c'est là sans doute le grand mérite de l'auteur, une intrigue exclusivement construite sur la langue, qui peut se priver d'une histoire, et continuer cependant à exister. On ne manquera pas de remarquer que l'arrivée tardive et inopinée de François Weyergans et la consécration qui s'en est suivie n'est pas une première. Ce même scénario s'était déjà produit lorsqu'en 2005, avec son roman La Possibilité d'une Île, Michel Houellebecq était pratiquement sûr de l'obtention du Goncourt, avant qu'une certaine éruption ne se fasse entendre, c'était Trois jours chez ma mère. Fondée en 1635 par Richelieu, l'Académie française se donne pour mission de conserver et de perfectionner la langue française dans une optique de pluridisciplinarité. Elle se compose de 40 membres parmi lesquels, actuellement : Assia Djebar, Jean d'Ormesson et Erik Orsenna.