Un premier pas «concret» a été fait vers la réalisation du projet appelé Desertec consistant à construire des tours solaires au Sahara destinées à ravitailler l'Europe en électricité. Lundi 13 juillet 2009, à Munich, en Allemagne, une douzaine de groupes industriels ont procédé à la signature d'un contrat pour la création du cabinet d'études Desertec Industrial Initiative (DII) qui aura la tâche délicate de déblayer la voie en démontrant la viabilité économique du projet et trouver les lieux d'implantation des centrales thermosolaires - reliées à l'Europe par des câbles électriques sous-marins - selon des critères de viabilité justement. Il aura, enfin, la difficile mission de chercher le financement du projet. Un premier pas «concret» a été fait vers la réalisation du projet appelé Desertec consistant à construire des tours solaires au Sahara destinées à ravitailler l'Europe en électricité. Lundi 13 juillet 2009, à Munich, en Allemagne, une douzaine de groupes industriels ont procédé à la signature d'un contrat pour la création du cabinet d'études Desertec Industrial Initiative (DII) qui aura la tâche délicate de déblayer la voie en démontrant la viabilité économique du projet et trouver les lieux d'implantation des centrales thermosolaires - reliées à l'Europe par des câbles électriques sous-marins - selon des critères de viabilité justement. Il aura, enfin, la difficile mission de chercher le financement du projet. Selon les informations disponibles, les signataires du contrat sont majoritairement des acteurs européens du solaire thermique : les deux géants allemands de l'énergie E.ON et RWE, le réassureur Munich Re, la banque Deutsche Bank, le groupe Siemens, les groupes solaires allemand Solar Millenium et son rival Schott Solar, la société d'ingénierie M+W Zander, et la banque allemande HSH Nordbank, ainsi que l'installateur de centrales solaires espagnol Abengoa Solar et le géant suisse ABB. L'association européenne du solaire à concentration (ESTELA) est membre de Desertec. Un seul nord-africain dans le lot : le groupe agro-alimentaire algérien Cevital. Côté officiel, pas d'Africains à la signature du contrat, en dehors d'une porte-parole de la Ligue arabe et une représentante du ministère égyptien de l'énergie. «Curieux !», ont pensé certains observateurs étonnés par l'absence des Africains. Des experts affirment que l'Union africaine ne veut pas de ce projet dans cette forme et souhaite que soit pris en compte toute l'Afrique. Ils font remarquer que l'UA n'a d'ailleurs même pas été invitée à participer à la réunion de Munich. On a l'impression que, dans ce projet, seuls le désert qui reçoit les rayons du soleil est africain. L'idée est allemande comme les besoins en électricité, la technologie aussi et le financement pourrait être européen. C'est le DLR (Centre aéronautique et aérospatial) qui a calculé que 0,3 % du Sahara suffirait à produire l'électricité dont a besoin l'Europe en mettant en œuvre la technologie solaire à concentration. Quant au financement, l'Union européenne pourrait s'en charger. Le projet est évalué à 400 milliards d'euros pour une vingtaine de centrales solaires de 5 GW chacune. L'électricité serait transportée par des câbles sous-marins pour fournir 15% des besoins de l'Europe en énergie. L'UE pourrait mette en place un tarif de rachat garanti de cette électricité thermosolaire. Le phénomène des changements climatiques s'en trouverait atténué. On dit que le projet pourrait éviter 4,7 milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Desertec promet de fournir "une part considérable" des besoins des pays producteurs en énergie et de dessaler l'eau de mer pour fournir de l'eau potable aux populations locales et contribuer à leur développement. Le silence des autorités algériennes sur ce projet est remarquable. Pourtant, tout a commencé avec l'idée d'exporter de l'électricité solaire d'Adrar à Aachen (Aix-la-Chapelle en Allemagne), via un câble de 3000 km de long, annoncée en novembre 2007 par le directeur général de New Energy Algeria (NEAL) et par l'agence spatiale allemande. A l'époque, les responsables politiques des deux parties ne s'étaient pas prononcés et il n'y avait pas encore le consortium d'investisseurs appelé à acheter cette électricité solaire. En juin 2009, un communiqué de l'Ecole supérieure spécialisée d'Aix-la-Chapelle révélait que l'Institut solaire de Jülich (SIJ) allait commencer, sur la demande du gouvernement algérien, notamment, une étude de faisabilité pour la construction d'une tour solaire thermique en Algérie. Une évaluation faite par l'Agence spatiale allemande (ASA) avait, au préalable, conclu que l'Algérie représente le potentiel solaire le plus important de tout le bassin méditerranéen. Les géants nationaux de l'énergie que sont Sonatrach et Sonelgaz et le principal instrument de l'Etat en matière d'innovation énergétique, l'APRUE (Agence pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie) n'étaient pas à Munich. On a l'impression que l'Algérie laisse venir pour mieux voir. Mais le paradoxe n'a pas manqué d'être relevé : l'Allemagne n'a pas de soleil mais a une technologie thermosolaire et veut l'électricité produite, très loin, par le soleil du Sahara pour éviter de revenir à l'électronucléaire qu'elle abandonne. L'Algérie, qui a du soleil à revendre, cherche le chemin qui mène au nucléaire civil pour produire, entre autres, son électricité. F. L. Selon les informations disponibles, les signataires du contrat sont majoritairement des acteurs européens du solaire thermique : les deux géants allemands de l'énergie E.ON et RWE, le réassureur Munich Re, la banque Deutsche Bank, le groupe Siemens, les groupes solaires allemand Solar Millenium et son rival Schott Solar, la société d'ingénierie M+W Zander, et la banque allemande HSH Nordbank, ainsi que l'installateur de centrales solaires espagnol Abengoa Solar et le géant suisse ABB. L'association européenne du solaire à concentration (ESTELA) est membre de Desertec. Un seul nord-africain dans le lot : le groupe agro-alimentaire algérien Cevital. Côté officiel, pas d'Africains à la signature du contrat, en dehors d'une porte-parole de la Ligue arabe et une représentante du ministère égyptien de l'énergie. «Curieux !», ont pensé certains observateurs étonnés par l'absence des Africains. Des experts affirment que l'Union africaine ne veut pas de ce projet dans cette forme et souhaite que soit pris en compte toute l'Afrique. Ils font remarquer que l'UA n'a d'ailleurs même pas été invitée à participer à la réunion de Munich. On a l'impression que, dans ce projet, seuls le désert qui reçoit les rayons du soleil est africain. L'idée est allemande comme les besoins en électricité, la technologie aussi et le financement pourrait être européen. C'est le DLR (Centre aéronautique et aérospatial) qui a calculé que 0,3 % du Sahara suffirait à produire l'électricité dont a besoin l'Europe en mettant en œuvre la technologie solaire à concentration. Quant au financement, l'Union européenne pourrait s'en charger. Le projet est évalué à 400 milliards d'euros pour une vingtaine de centrales solaires de 5 GW chacune. L'électricité serait transportée par des câbles sous-marins pour fournir 15% des besoins de l'Europe en énergie. L'UE pourrait mette en place un tarif de rachat garanti de cette électricité thermosolaire. Le phénomène des changements climatiques s'en trouverait atténué. On dit que le projet pourrait éviter 4,7 milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Desertec promet de fournir "une part considérable" des besoins des pays producteurs en énergie et de dessaler l'eau de mer pour fournir de l'eau potable aux populations locales et contribuer à leur développement. Le silence des autorités algériennes sur ce projet est remarquable. Pourtant, tout a commencé avec l'idée d'exporter de l'électricité solaire d'Adrar à Aachen (Aix-la-Chapelle en Allemagne), via un câble de 3000 km de long, annoncée en novembre 2007 par le directeur général de New Energy Algeria (NEAL) et par l'agence spatiale allemande. A l'époque, les responsables politiques des deux parties ne s'étaient pas prononcés et il n'y avait pas encore le consortium d'investisseurs appelé à acheter cette électricité solaire. En juin 2009, un communiqué de l'Ecole supérieure spécialisée d'Aix-la-Chapelle révélait que l'Institut solaire de Jülich (SIJ) allait commencer, sur la demande du gouvernement algérien, notamment, une étude de faisabilité pour la construction d'une tour solaire thermique en Algérie. Une évaluation faite par l'Agence spatiale allemande (ASA) avait, au préalable, conclu que l'Algérie représente le potentiel solaire le plus important de tout le bassin méditerranéen. Les géants nationaux de l'énergie que sont Sonatrach et Sonelgaz et le principal instrument de l'Etat en matière d'innovation énergétique, l'APRUE (Agence pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie) n'étaient pas à Munich. On a l'impression que l'Algérie laisse venir pour mieux voir. Mais le paradoxe n'a pas manqué d'être relevé : l'Allemagne n'a pas de soleil mais a une technologie thermosolaire et veut l'électricité produite, très loin, par le soleil du Sahara pour éviter de revenir à l'électronucléaire qu'elle abandonne. L'Algérie, qui a du soleil à revendre, cherche le chemin qui mène au nucléaire civil pour produire, entre autres, son électricité. F. L.