Desertec projet géant ayant pour objectif de mettre en place des panneaux photovoltaïques géants dans le Sahara suscite tous les jours l'intérêt de nouveaux opérateurs énergétiques européens. Ainsi, First solar et Enel ont récemment fait part de leur intérêt pour le projet. En effet, First Solar Inc. a annoncé mardi qu'elle avait rejoint en tant que partenaire associé la Desertec Industrial Initiative (initiative industrielle Desertec) en vue de démontrer le potentiel de la technologie solaire photovoltaïque (PV) et fournir de l'énergie propre et durable sur une grande échelle en exploitant les ressources solaires des déserts. Leader du secteur des installations solaires distributrices d'électricité, First Solar est la première société entièrement PV à rejoindre Desertec dont le projet est de déployer un réseau de ressources solaires et éoliennes capable de satisfaire à une importante partie des besoins en électricité du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et également de l'Europe d'ici 2050. " Nous sommes impatients de collaborer avec Desertec pour démontrer le potentiel des énergies renouvelables et des ressources PV en particulier, afin de fournir une énergie propre et fiable aux populations d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Europe ", a déclaré Stephan Hansen, directeur général de First Solar GmbH, la division de First Solar pour les ventes et le service clientèle en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. " Les enjeux de la sécurité de l'énergie et du réchauffement climatique mondial demandent des solutions radicales et Desertec propose manifestement une vision ambitieuse ", a-t-il ajouté. En tant que partenaire associé de Desertec pendant une période initiale de trois ans, First Solar mettra à la disposition des groupes de travail de Desertec ses compétences en matière d'installations PV commerciales tout en préparant le terrain à des projets de référence et un plan de déploiement. Parmi les fondateurs de Desertec figurent d'autres sociétés de premier plan des secteurs des énergies solaires et éoliennes ainsi que de la distribution d'électricité. First Solar a déjà construit des installations solaires distributrices d'électricité en zones désertiques aux États-Unis et dans les Émirats arabes unis. La société est en train d'installer une centrale solaire de 2 gigawatts à Ordos City, en Mongolie intérieure. Aussi, le groupe énergétique italien Enel s'est dit intéressé par Desertec. Cité par le quotidien La Repubblica, Roberto Deambrogio, responsable du développement de l'activité au sein de la filiale énergies renouvelables du groupe, a fait part de l'intérêt d'Enel pour ce projet. Mais le journal assurait que les négociations sur une entrée du groupe dans le consortium en charge du projet étaient "terminées". "Enel est intéressé", a-t-on confirmé au sein du groupe "mais il n'y a encore rien de concret". Paul van Son, le patron de la société DII qui mène le projet, avait indiqué mi-février en Allemagne que quatre ou cinq nouveaux partenaires, en provenance notamment de France, du Maroc et de Tunisie, allaient rejoindre le projet mais sans préciser leur identité. A ce sujet, il y a lieu de souligner que le projet Desertec, annoncé l'an dernier, vise à créer d'ici 40 ans et pour environ 400 milliards d'euros un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui fourniront à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe. Il rassemble pour le moment 12 sociétés, dont 10 sont allemandes. En outre, M. van Son avait déclaré à la presse que " nous voulons nous internationaliser ", avant d'ajouter que " nous voulons des représentants de plus de pays, sinon cela sera une affaire uniquement européenne ". A noter que la presse allemande avait déjà fait état de l'intérêt pour le projet de plusieurs nouveaux investisseurs, dont le français EDF, ou encore l'espagnol Red Electrica Espana. Dernièrement, la banque allemande Commerzbank s'est également dite intéressée. Dans ce contexte, M. van Son s'est fixé comme objectif d'avoir défini les grandes lignes de Desertec -- emplacement des installations, financement, répartition approximative entre solaire et éolien --, et d'avoir mis en route au moins un projet de référence, sorte de test qui prouvera la faisabilité de l'initiative d'ici fin 2012. Par ailleurs, M. van Son a indiqué que les discussions sont en cours pour implanter un tel projet de référence au Maroc. Au passage, M. Van Son n'a pas manqué de solliciter le soutien financier des gouvernements. A ce propos, il dira qu'il est indispensable "sinon nous ne pourrons pas financer le développement" du projet. Ajoutant que "dans un certain nombre de pays qui accueilleront des investissements, le cadre légal doit également être aménagé", a-il conclu. Par ailleurs, il faut dire que la construction de cette centrale solaire de plusieurs milliers de kilomètres carrés dans le désert africain va pouvoir produire environ 15 % des besoins énergétiques européens. En effet, c'est un projet très prometteur pour que l'Union atteigne ses objectifs de réduction d'émissions de CO2 et de production d'énergies renouvelables (Paquet climat-énergie) ; est aussi un espoir de développement pour les populations locales. A noter que cela relève des ambitions de la Fondation Desertec, soutenue par une vingtaine d'entreprises allemandes (Deutsche Bank, RWE, Siemens,…) qui souhaitent créer des consortium pour construire une centrale titanesque en Afrique (à l'initiative du réassureur bavarois Munich Re, elles se réuniront le 13 juillet à Munich avec d'autres sociétés européennes et du Bassin méditerranéen, ainsi que des observateurs de la Ligue arabe).