« Si le prix du pétrole reste faible, le déficit budgétaire sera aggravé et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit ». « Si le prix du pétrole reste faible, le déficit budgétaire sera aggravé et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit ». A l'instar des autres pays méditerranéens, l'Algérie n'a pas été épargnée par les retombées de la crise mondiale, mais plutôt que d'en ressentir les effets sur son système financier et bancaire, l'Algérie a subi «les effets du manque de diversification de sa structure productive qui aurait pu assurer une productivité plus élevée et atténuer les retombées de la crise sur l'économie réelle». Un rapport élaboré conjointement par des experts euro-méditerranéens et intitulé «Les Pays partenaires méditerraneens face à la crise» a établi ce constat avec l'observation que «l'économie algérienne a enregistré pour la première fois en 2008 un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne (3% contre 4,8% en 2008) suite aux fluctuations du prix du pétrole et à la crise économique internationale». Le pays a «longtemps suivi un modèle de croissance à accumulation extensive, sans pour autant, investir suffisamment dans le développement du secteur privé». Comme pour les autres pays méditerranéens «la crise ne viendra pas du système financier. Mais, par contagion, la menace porte sur l'économie réelle». Avec la baisse de plus de 50% de ses recettes pétrolières du pays, les auteurs du rapport indiquent que l'Algérie «devra accumuler une plus grande part de revenus pétroliers pour accroître les investissements dans les secteurs hors hydrocarbures». Or, pour le moment, «pour l'instant, l'aide du gouvernement au secteur privé n'a guère eu d'effets sur la croissance», alors que «le secteur privé doit se développer davantage afin de combattre un taux de chômage qui est reparti à la hausse depuis 2006 (12,5% de la population active en 2008)». Au contraire, lit-on dans le rapport, «plusieurs évènements récents révèlent que les PMI-PME algériennes souffrent de la crise et que les autorités du pays ne sont pas prêtes à utiliser le choc externe (adhésion à l'OMC, avancée des accords d'association avec l'UE) pour renforcer leur efficacité et dynamiser leur croissance. On observe même des prémices de comportement protectionniste qui singularisent ce pays parmi les autres pays de l'euromed». Cependant, notent les auteurs du document «il est clair que les réserves en devises considérables du pays, sa quasi-absence de dette internationale, lui permettent de soutenir la demande interne en laissant se creuser les déficits sur les produits manufacturés». Il serait néanmoins «dommage que cette période se prolonge de façon exagérée et que l'Algérie perde le résultat de nombreux efforts entrepris par le passé pour développer un tissu d'entreprises privées compétitives, attirer des investisseurs étrangers, transformer le système financier et progressivement préparer l'après-pétrole». Trop de dépendance vis-à-vis du pétrole Concernant la situation macroéconomique du pays, les experts font un état des lieux plutôt mitigé. Ils soulignent, en effet, qu'hormis les exportations, « l'investissement reste l'un des principaux moteurs de croissance et le sous-développement des secteurs non-pétroliers est une opportunité pour les investisseurs étrangers. Cependant, l'environnement des affaires n'est toujours pas optimal et les réformes ont donné des résultats limités se traduisant par de mauvais indicateurs de gouvernance, notamment en matière de corruption ». Il est également noté que « la balance commerciale a continué à marquer un excédent de 39 milliards de dollars en 2008. Cependant, ce surplus devrait diminuer de plus de la moitié d'ici la fin 2009 (d'environ 64%) en raison de la chute des recettes d'exportation et de l'augmentation de la facture des importations ». D'autre part, le rapport souligne que « depuis plusieurs décennies, le pays suit un régime de croissance basé sur le développement du secteur pétrolier ce qui le rend fortement vulnérable à la volatilité du cours du pétrole. Ainsi, seul le secteur agricole devrait connaître une croissance positive en 2009, dans un contexte de prix du baril stagnant et de crise de l'économie réelle ». A partir de ce constat, le rapport indique que « le sentier de croissance doit donc impérativement évoluer vers une dépendance moindre aux recettes du secteur des hydrocarbures. La croissance en 2008 a aussi été tirée par le développement des secteurs hors hydrocarbures (croissance de 6%), en particulier dans la construction et les services liés aux projets d'infrastructures. Néanmoins, les performances restent modestes par rapport aux autres PM », observe-t-on. Le document déduit que le défi pour le pays est donc triple : d'abord, évoluer à moyen terme davantage vers un régime de croissance à productivité et moins à accumulation extensive, ensuite apporter une réponse rapide et efficace à la crise, et enfin combattre un taux de chômage en hausse depuis 2006, notamment chez les plus jeunes, qui fragilise la structure sociale. Nécessité d'une politique budgétaire prudente Malgré ses insuffisances, l'Algérie a réussi, selon le rapport, « non seulement à être le seul pays parmi les PM à maintenir un excédent du compte courant malgré le ralentissement, mais elle est également parvenue à garder un excédent budgétaire en 2008 (+9% du PIB) ». Cette satisfaction devrait être de courte durée cependant, car « ces deux performances s'expliquent par un cours du pétrole élevé pendant la moitié de l'exercice » et les perspectives pour 2009 « laissent présager un renversement de tendance avec un solde budgétaire devrait enregistrer un déficit d'environ 4,3% du PIB ». Le budget algérien de 2009 a été conçu sur la base d'un prix du baril de pétrole à 37$ , mais l'épargne publique issue des revenus pétroliers « pourrait ne pas être suffisante en 2009, malgré l'habituelle sous-estimation des cours, pour maintenir à leur niveau les dépenses publiques et en l'absence d'une forte croissance de l'économie hors hydrocarbures ». Le risque, selon les auteurs du rapport est que « le taux de change connaisse une appréciation et contribue à un cercle vicieux de coûts d'ajustement et d'externalités négatives dans le secteur hors hydrocarbures ». Dans ce cas, « si le prix du pétrole reste faible, le déficit budgétaire sera aggravé et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit ». L'enjeu est donc pour le pays « de pouvoir poursuivre une politique budgétaire de nature à soutenir la stabilité économique et la qualité des dépenses du gouvernement, en prenant en compte un certain nombre de contraintes ». Le document indique, dans ce contexte, que « la politique budgétaire doit soutenir la demande intérieure malgré la baisse du prix du pétrole. Par ailleurs, la politique monétaire doit être en coordination et agir de façon similaire envers la diminution du prix des denrées alimentaires. En outre, le budget doit couvrir le système de retraites déficitaire et être transparent quant au financement à travers les banques publiques. Enfin, la Banque Centrale d'Algérie devrait poursuivre sa politique actuelle de maintien de la stabilité du taux de change effectif réel». L'incertitude plane sur la région méditerranéenne Plus généralement pour les PM, le rapport prévient qu'un crise prolongée « risque de se traduire par une baisse aggravée des exportations, du tourisme, des transferts de migrants et des IDE, ces éléments constituant les principaux canaux de propagation de la crise dans la région ». Les rédacteurs du document affirment que « la diminution des exportations de biens s'accompagnera d'une diminution des importations. Mais certainement de moindre ampleur car la diminution de la demande interne des PM est nettement plus faible que celle des pays industrialisés. Cet écart considérable pèsera certainement de plus en plus sur le solde courant ». D'autre part, « le tourisme sera la proie de deux tendances contradictoires : une diminution des flux liés à la baisse des revenus, notamment en Europe, un effet de substitution au profit de la proximité qui peut avoir l'effet contraire. Si les tendances observées dans certains pays (comme le Maroc) se concrétisent, il peut y avoir à la fois une augmentation des flux de personnes et une baisse globale des revenus liée à la diminution de la durée des séjours et des dépenses ». Les transferts des travailleurs migrants pourraient redescendre à des niveaux proches à ceux enregistrés en 2006 à cause des effets de la crise sur l'emploi de ces travailleurs en Europe et les IDE devrait connaître un repli. touchera très certainement les PM. Le défi pour la Méditerranée, selon le rapport, « consiste à limiter l'impact de la crise sur l'économie réelle avec des moyens sensiblement réduits tout en préservant les objectifs intangibles permanents de convergence, d'emploi, de situation des jeunes et de développement humain ». A l'instar des autres pays méditerranéens, l'Algérie n'a pas été épargnée par les retombées de la crise mondiale, mais plutôt que d'en ressentir les effets sur son système financier et bancaire, l'Algérie a subi «les effets du manque de diversification de sa structure productive qui aurait pu assurer une productivité plus élevée et atténuer les retombées de la crise sur l'économie réelle». Un rapport élaboré conjointement par des experts euro-méditerranéens et intitulé «Les Pays partenaires méditerraneens face à la crise» a établi ce constat avec l'observation que «l'économie algérienne a enregistré pour la première fois en 2008 un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne (3% contre 4,8% en 2008) suite aux fluctuations du prix du pétrole et à la crise économique internationale». Le pays a «longtemps suivi un modèle de croissance à accumulation extensive, sans pour autant, investir suffisamment dans le développement du secteur privé». Comme pour les autres pays méditerranéens «la crise ne viendra pas du système financier. Mais, par contagion, la menace porte sur l'économie réelle». Avec la baisse de plus de 50% de ses recettes pétrolières du pays, les auteurs du rapport indiquent que l'Algérie «devra accumuler une plus grande part de revenus pétroliers pour accroître les investissements dans les secteurs hors hydrocarbures». Or, pour le moment, «pour l'instant, l'aide du gouvernement au secteur privé n'a guère eu d'effets sur la croissance», alors que «le secteur privé doit se développer davantage afin de combattre un taux de chômage qui est reparti à la hausse depuis 2006 (12,5% de la population active en 2008)». Au contraire, lit-on dans le rapport, «plusieurs évènements récents révèlent que les PMI-PME algériennes souffrent de la crise et que les autorités du pays ne sont pas prêtes à utiliser le choc externe (adhésion à l'OMC, avancée des accords d'association avec l'UE) pour renforcer leur efficacité et dynamiser leur croissance. On observe même des prémices de comportement protectionniste qui singularisent ce pays parmi les autres pays de l'euromed». Cependant, notent les auteurs du document «il est clair que les réserves en devises considérables du pays, sa quasi-absence de dette internationale, lui permettent de soutenir la demande interne en laissant se creuser les déficits sur les produits manufacturés». Il serait néanmoins «dommage que cette période se prolonge de façon exagérée et que l'Algérie perde le résultat de nombreux efforts entrepris par le passé pour développer un tissu d'entreprises privées compétitives, attirer des investisseurs étrangers, transformer le système financier et progressivement préparer l'après-pétrole». Trop de dépendance vis-à-vis du pétrole Concernant la situation macroéconomique du pays, les experts font un état des lieux plutôt mitigé. Ils soulignent, en effet, qu'hormis les exportations, « l'investissement reste l'un des principaux moteurs de croissance et le sous-développement des secteurs non-pétroliers est une opportunité pour les investisseurs étrangers. Cependant, l'environnement des affaires n'est toujours pas optimal et les réformes ont donné des résultats limités se traduisant par de mauvais indicateurs de gouvernance, notamment en matière de corruption ». Il est également noté que « la balance commerciale a continué à marquer un excédent de 39 milliards de dollars en 2008. Cependant, ce surplus devrait diminuer de plus de la moitié d'ici la fin 2009 (d'environ 64%) en raison de la chute des recettes d'exportation et de l'augmentation de la facture des importations ». D'autre part, le rapport souligne que « depuis plusieurs décennies, le pays suit un régime de croissance basé sur le développement du secteur pétrolier ce qui le rend fortement vulnérable à la volatilité du cours du pétrole. Ainsi, seul le secteur agricole devrait connaître une croissance positive en 2009, dans un contexte de prix du baril stagnant et de crise de l'économie réelle ». A partir de ce constat, le rapport indique que « le sentier de croissance doit donc impérativement évoluer vers une dépendance moindre aux recettes du secteur des hydrocarbures. La croissance en 2008 a aussi été tirée par le développement des secteurs hors hydrocarbures (croissance de 6%), en particulier dans la construction et les services liés aux projets d'infrastructures. Néanmoins, les performances restent modestes par rapport aux autres PM », observe-t-on. Le document déduit que le défi pour le pays est donc triple : d'abord, évoluer à moyen terme davantage vers un régime de croissance à productivité et moins à accumulation extensive, ensuite apporter une réponse rapide et efficace à la crise, et enfin combattre un taux de chômage en hausse depuis 2006, notamment chez les plus jeunes, qui fragilise la structure sociale. Nécessité d'une politique budgétaire prudente Malgré ses insuffisances, l'Algérie a réussi, selon le rapport, « non seulement à être le seul pays parmi les PM à maintenir un excédent du compte courant malgré le ralentissement, mais elle est également parvenue à garder un excédent budgétaire en 2008 (+9% du PIB) ». Cette satisfaction devrait être de courte durée cependant, car « ces deux performances s'expliquent par un cours du pétrole élevé pendant la moitié de l'exercice » et les perspectives pour 2009 « laissent présager un renversement de tendance avec un solde budgétaire devrait enregistrer un déficit d'environ 4,3% du PIB ». Le budget algérien de 2009 a été conçu sur la base d'un prix du baril de pétrole à 37$ , mais l'épargne publique issue des revenus pétroliers « pourrait ne pas être suffisante en 2009, malgré l'habituelle sous-estimation des cours, pour maintenir à leur niveau les dépenses publiques et en l'absence d'une forte croissance de l'économie hors hydrocarbures ». Le risque, selon les auteurs du rapport est que « le taux de change connaisse une appréciation et contribue à un cercle vicieux de coûts d'ajustement et d'externalités négatives dans le secteur hors hydrocarbures ». Dans ce cas, « si le prix du pétrole reste faible, le déficit budgétaire sera aggravé et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit ». L'enjeu est donc pour le pays « de pouvoir poursuivre une politique budgétaire de nature à soutenir la stabilité économique et la qualité des dépenses du gouvernement, en prenant en compte un certain nombre de contraintes ». Le document indique, dans ce contexte, que « la politique budgétaire doit soutenir la demande intérieure malgré la baisse du prix du pétrole. Par ailleurs, la politique monétaire doit être en coordination et agir de façon similaire envers la diminution du prix des denrées alimentaires. En outre, le budget doit couvrir le système de retraites déficitaire et être transparent quant au financement à travers les banques publiques. Enfin, la Banque Centrale d'Algérie devrait poursuivre sa politique actuelle de maintien de la stabilité du taux de change effectif réel». L'incertitude plane sur la région méditerranéenne Plus généralement pour les PM, le rapport prévient qu'un crise prolongée « risque de se traduire par une baisse aggravée des exportations, du tourisme, des transferts de migrants et des IDE, ces éléments constituant les principaux canaux de propagation de la crise dans la région ». Les rédacteurs du document affirment que « la diminution des exportations de biens s'accompagnera d'une diminution des importations. Mais certainement de moindre ampleur car la diminution de la demande interne des PM est nettement plus faible que celle des pays industrialisés. Cet écart considérable pèsera certainement de plus en plus sur le solde courant ». D'autre part, « le tourisme sera la proie de deux tendances contradictoires : une diminution des flux liés à la baisse des revenus, notamment en Europe, un effet de substitution au profit de la proximité qui peut avoir l'effet contraire. Si les tendances observées dans certains pays (comme le Maroc) se concrétisent, il peut y avoir à la fois une augmentation des flux de personnes et une baisse globale des revenus liée à la diminution de la durée des séjours et des dépenses ». Les transferts des travailleurs migrants pourraient redescendre à des niveaux proches à ceux enregistrés en 2006 à cause des effets de la crise sur l'emploi de ces travailleurs en Europe et les IDE devrait connaître un repli. touchera très certainement les PM. Le défi pour la Méditerranée, selon le rapport, « consiste à limiter l'impact de la crise sur l'économie réelle avec des moyens sensiblement réduits tout en préservant les objectifs intangibles permanents de convergence, d'emploi, de situation des jeunes et de développement humain ».