Dans une note d'information rendue publique vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que l'Algérie semble à l'abri d'une contagion financière directe, étant donné la prééminence du secteur financier public, l'endettement extérieur minime du pays et la gestion prudente des réserves internationales. Un constat qui vient conforter le Premier ministre Ahmed Ouyahia dans ses analyses. En effet, lors de son intervention à l'ouverture des travaux en séance plénière de l'APN, consacrée à l'examen du plan d'action du gouvernement, le Premier ministre avait affirmé que la crise mondiale n'affecterait pas l'Algérie. L'orateur avait avancé comme argument : la décision de remboursement anticipé de la dette extérieure de l'Algérie en 2005 et l'interdiction depuis 2004 de recourir à l'emprunt extérieur. Si les perspectives en Algérie restent encourageantes, ajoute le FMI, les risques à moyen terme pourraient prendre de l'ampleur. Ainsi, le FMI prévoit pour l'année 2009 une croissance du PIB hors hydrocarbures de 6%, «si l'Etat et la Sonatrach utilisent leur épargne pour continuer de financer des programmes d'investissement importants». Le FMI projette une baisse du volume des exportations d'hydrocarbures qui ramènerait la croissance globale à 2,5%, pour cause de ralentissement de la croissance en Europe. Le FMI souligne que l'inflation resterait inférieure à 4%. Selon le document, la forte chute des prix pétroliers et les importations considérables liées au programme d'investissements publics (PIP) et aux investissements de Sonatrach transformeraient l'excédent extérieur courant de 20% du PIB en 2008 en un déficit de 3% en 2009. «La couverture assurée par les réserves demeurerait supérieure à 2 ans d'importations», précise le FMI. Le risque le plus important, à moyen terme, serait que les prix internationaux du pétrole restent durablement bas, car cela fragiliserait notablement les positions extérieure et budgétaire, obligerait à freiner le PIP et les autres investissements et ralentirait la croissance. En dépit de cela, le FMI affirme que la croissance hors secteur des hydrocarbures est forte, l'inflation faible et les positions budgétaire et extérieure sont solides grâce aux prix élevés des hydrocarbures. «La dette extérieure a été presque totalement résorbée, et l'Etat a accumulé une épargne considérable dans le Fonds de régulation des recettes (FRR)», affirme le FMI.