Le Honduras élit dimanche un nouveau président pour remplacer Manuel Zelaya, renversé il y a cinq mois par un coup d'Etat. Le scrutin, boycotté par ses partisans, contesté dans la région, divise et tient en haleine l'Amérique latine. Il se déroule dans un climat tendu. La police et l'armée ont déployé 30.000 hommes. Depuis le coup d'Etat du 28 juin, une trentaine d'attaques à l'explosif ont visé des institutions et médias pro ou anti-coup d'état, causant des dégâts matériels mineurs mais alimentant un climat de suspicion générale. Le gouvernement putschiste et les candidats, dont le favori Porfirio Lobo (droite), vaincu en 2005 par M. Zelaya, pensent que le scrutin est la solution à la crise du pays, aujourd'hui au bord de la faillite économique après le gel de millions de dollars d'aide internationale, et sans chef d'Etat. Le président putschiste Roberto Micheletti, qui a remplacé M. Zelaya, s'est retiré temporairement du pouvoir, espérant donner une légitimité au scrutin. Le président déchu, lui, est réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, assiégée par l'armée. Environ 4,6 millions de Honduriens sont appelés à voter à la présidentielle, qui se déroule en même temps que des législatives et municipales, avec le soutien de deux acteurs clefs pour ce petit pays pauvre d'Amérique centrale: les Etats-Unis, partenaire historique, et le président du Costa Rica, Oscar Arias, ex-médiateur dans la crise. Mais le scrutin est contesté par M. Zelaya et le Front national de Résistance, composé de syndicats, d'organisations sociales et de gauche, qui ont appelé au boycott "pacifique" des bureaux de vote, pour ne pas légimiter le coup d'Etat. Le Venezuela, le Brésil ou l'Argentine ont fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas l'élection, la jugeant "illégale", dans une région qui n'a pas vu de coup d'Etat depuis la fin de la guerre froide et s'est effrayée de ce "précédent". L'élection se déroule sans observateurs de l'ONU ou de l'Organisation des Etats américains. La participation sera déterminante, notamment, pour M. Zelaya. Le Congrès - 128 députés - doit se prononcer le 2 décembre sur un retour au pouvoir du président déchu jusqu'à la fin de son mandat, le 27 janvier. Un vote positif est loin d'être gagné. M. Zelaya ne dispose du soutien que de 26 députés de sa formation, le Parti libéral (droite), en raison du coup de barre à gauche qu'il a donné à son gouvernement en 2008. Le Parti du candidat Lobo, le Parti national, détient 55 sièges, ce qui lui donne un rôle clef. Selon les analystes, à part un bref retour au pouvoir qui permettrait de rétablir un ordre constitutionnel, M. Zelaya a le choix entre se rendre à la justice, qui l'accuse de "haute trahison", ou se réfugier à l'étranger. Ni M. Micheletti ni M. Zelaya, appartenant au Parti libéral, ne sont candidats. M. Lobo et son principal adversaire, Elvin Santos, libéral, ont appelé à la "réconciliation". Manuel Zelaya avait été renversé le jour où il avait organisé, contre l'avis de la Cour suprême, de l'armée et du Congrès, une consultation populaire pour réformer la Constitution qui interdit à un président de briguer un second mandat. Il s'était mis auparavant à dos une partie de ses alliés en augmentant le salaire minimum de 60% ou en adhérant à l'Alba, le bloc antilibéral latino-américain dont le leader est le Venezueléen Hugo Chavez. Le Honduras élit dimanche un nouveau président pour remplacer Manuel Zelaya, renversé il y a cinq mois par un coup d'Etat. Le scrutin, boycotté par ses partisans, contesté dans la région, divise et tient en haleine l'Amérique latine. Il se déroule dans un climat tendu. La police et l'armée ont déployé 30.000 hommes. Depuis le coup d'Etat du 28 juin, une trentaine d'attaques à l'explosif ont visé des institutions et médias pro ou anti-coup d'état, causant des dégâts matériels mineurs mais alimentant un climat de suspicion générale. Le gouvernement putschiste et les candidats, dont le favori Porfirio Lobo (droite), vaincu en 2005 par M. Zelaya, pensent que le scrutin est la solution à la crise du pays, aujourd'hui au bord de la faillite économique après le gel de millions de dollars d'aide internationale, et sans chef d'Etat. Le président putschiste Roberto Micheletti, qui a remplacé M. Zelaya, s'est retiré temporairement du pouvoir, espérant donner une légitimité au scrutin. Le président déchu, lui, est réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, assiégée par l'armée. Environ 4,6 millions de Honduriens sont appelés à voter à la présidentielle, qui se déroule en même temps que des législatives et municipales, avec le soutien de deux acteurs clefs pour ce petit pays pauvre d'Amérique centrale: les Etats-Unis, partenaire historique, et le président du Costa Rica, Oscar Arias, ex-médiateur dans la crise. Mais le scrutin est contesté par M. Zelaya et le Front national de Résistance, composé de syndicats, d'organisations sociales et de gauche, qui ont appelé au boycott "pacifique" des bureaux de vote, pour ne pas légimiter le coup d'Etat. Le Venezuela, le Brésil ou l'Argentine ont fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas l'élection, la jugeant "illégale", dans une région qui n'a pas vu de coup d'Etat depuis la fin de la guerre froide et s'est effrayée de ce "précédent". L'élection se déroule sans observateurs de l'ONU ou de l'Organisation des Etats américains. La participation sera déterminante, notamment, pour M. Zelaya. Le Congrès - 128 députés - doit se prononcer le 2 décembre sur un retour au pouvoir du président déchu jusqu'à la fin de son mandat, le 27 janvier. Un vote positif est loin d'être gagné. M. Zelaya ne dispose du soutien que de 26 députés de sa formation, le Parti libéral (droite), en raison du coup de barre à gauche qu'il a donné à son gouvernement en 2008. Le Parti du candidat Lobo, le Parti national, détient 55 sièges, ce qui lui donne un rôle clef. Selon les analystes, à part un bref retour au pouvoir qui permettrait de rétablir un ordre constitutionnel, M. Zelaya a le choix entre se rendre à la justice, qui l'accuse de "haute trahison", ou se réfugier à l'étranger. Ni M. Micheletti ni M. Zelaya, appartenant au Parti libéral, ne sont candidats. M. Lobo et son principal adversaire, Elvin Santos, libéral, ont appelé à la "réconciliation". Manuel Zelaya avait été renversé le jour où il avait organisé, contre l'avis de la Cour suprême, de l'armée et du Congrès, une consultation populaire pour réformer la Constitution qui interdit à un président de briguer un second mandat. Il s'était mis auparavant à dos une partie de ses alliés en augmentant le salaire minimum de 60% ou en adhérant à l'Alba, le bloc antilibéral latino-américain dont le leader est le Venezueléen Hugo Chavez.