L'année qui s'achève aura été riche en rebondissements sur la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique encore sous le joug d'une force d'occupation étrangère. Sur le plan politique, la tournée effectuée en février dernier au Maroc et aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf par le nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, aura été l'un des événements majeurs de l'année 2009. L'envoyé spécial des Nations unies est venu réparer un impair commis par son prédécesseur, Van Walsum, à l'origine de la rupture du contact entre le Front Polisario et le Maroc après avoir pris partie pour le projet marocain de l'autonomie du Sahara Occidental. Le nouvel émissaire du secrétaire général de l'ONU s'est rendu au Sahara Occidental animé d'une volonté de résoudre le conflit dans le cadre de la légalité internationale. Les négociations n'ont toujours pas repris, Christopher Ross a, néanmoins, réussi à obtenir l'accord de principe des deux parties pour reprendre le dialogue. En outre, Le Conseil de sécurité, sur la base du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU, a prorogé, jeudi 30 avril 2009, d'un an le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), laquelle est chargée d'organiser un référendum d'autodétermination et de surveiller le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario. Il était prévu que le Front Polisario et le Maroc pourraient tenir une nouvelle série de négociations. Ils n'ont pas eu lieu et l'affaire Aminatou Haider a rendu la situation plus complexe. L'année qui s'achève aura été riche en rebondissements sur la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique encore sous le joug d'une force d'occupation étrangère. Sur le plan politique, la tournée effectuée en février dernier au Maroc et aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf par le nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, aura été l'un des événements majeurs de l'année 2009. L'envoyé spécial des Nations unies est venu réparer un impair commis par son prédécesseur, Van Walsum, à l'origine de la rupture du contact entre le Front Polisario et le Maroc après avoir pris partie pour le projet marocain de l'autonomie du Sahara Occidental. Le nouvel émissaire du secrétaire général de l'ONU s'est rendu au Sahara Occidental animé d'une volonté de résoudre le conflit dans le cadre de la légalité internationale. Les négociations n'ont toujours pas repris, Christopher Ross a, néanmoins, réussi à obtenir l'accord de principe des deux parties pour reprendre le dialogue. En outre, Le Conseil de sécurité, sur la base du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU, a prorogé, jeudi 30 avril 2009, d'un an le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), laquelle est chargée d'organiser un référendum d'autodétermination et de surveiller le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario. Il était prévu que le Front Polisario et le Maroc pourraient tenir une nouvelle série de négociations. Ils n'ont pas eu lieu et l'affaire Aminatou Haider a rendu la situation plus complexe. Le Maroc impute à l'Algérie un prétendu blocage Les divagations du Palais royal Par Sadek Belhocine La question du Sahara Occidental dure depuis plus de 35 ans. Les Sahraouis ont droit à leur indépendance. Les institutions internationales ont en fait leur principe eu égard au respect de la légalité internationale. Un principe qu'il est difficile de mettre en application sur le terrain du fait du soutien apporté par les principaux alliés du Maroc, qui, lui, avance que le territoire est marocain. La RASD est pourtant un Etat souverain, il est reconnu pas 76 pays dans le monde et est membre à part entières de l'Organisation de l'Unité Africaine. Le Polisario a combattu pour l'indépendance du territoire jusqu'à la conclusion d'un cessez-le-feu en 1991 sous l'égide de l'ONU. Une dynamique pour la recherche d'une paix durable s'engage. Le Conseil de sécurité des Nations Unies met en place, avec la Résolution 690 du 19 avril 1991, la MINURSO. Un cessez le feu intervient à partir du 6 septembre 1991. Cependant, le référendum bute sur l'identification du corps électoral devant y participer. Les plans Baker I et II sont une impasse. Le Maroc propose une large autonomie du Sahara occidental sous sa souveraineté et négocie à Manhasset sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, qui offre aux Sahraouis le choix entre l'indépendance, l'autonomie ou le rattachement au Maroc. Les avis des deux parties, par trop divergents, n'aboutissent qu'à la suspension des négociations qui sont renvoyées aux calendes grecques. En perte de vitesse, le Maroc trouve un bouc émissaire à ses déboires politique tant sur le plan interne que sur sur le plan international. Ne dérogeant pas à une stratégie bien élaborée par le Royaume marocain, le roi Mohamed VI a accusé l'Algérie d'être l'ennemi de son unité territoriale, en décembre passé, à l'occasion du 60ème anniversaire de la déclaration des Droits de l'Homme. Auparavant au mois d'avril dernier, le Maroc a estimé, ni plus ni moins, que l'Algérie bloque la construction et le développement de l'Union du Maghreb arabe par son soutien au Front Polisario. Le Maroc persiste à considérer l'Algérie comme faisant partie du conflit qui l'oppose au Front Polisario et accuse Alger de soutenir des séparatistes sahraouis sans cause réelle. Une stratégie de fuite en avant adoptée par le Maroc qui consiste à vouloir imposer le plan d'autonomie du Sahara Occidental sous souveraineté marocaine. Une stratégie contreproductive, dont Rabat en est consciente et redouble d'ardeur en réitérant que l'Algérie est source des problèmes que connaît la région en entravant la construction de l'Union du Maghreb Arabe. L'affaire Aminatou Haider a donné du grain à moudre au Palais Royal en persistant dans les accusations, sans fondement, dirigées contre l'Algérie. Aminatou Haider La femme qui a ébranlé le royaume Par Mokrane Chebbine La militante des droits de l'Homme sahraouie Aminatou Haider est l'une des personnalités les plus en vue en 2009. Son courage et sa détermination seront gravés dans les annales de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Un mois et une journée de grève de la faim a mis le monde entier en émoi et contraint le royaume du Maroc à courber l'échine. Aminatou n'a pas fait de concessions. Elle a porté haut la cause sahraouie, mettant à nu les pratiques de répression et les exactions exercées par les autorités marocaines sur la population du Sahara Occidental. C'est peut-être un tournant historique dans la résistance sahraouie face à l'occupant. Aminatou Haider a su mobiliser toutes les forces vives à travers le monde. Toute l'opinion internationale a été braquée vers l'aéroport de Lanzarote aux Iles Canaries espagnoles, où la militante bravait sa « aim» au péril de sa vie. Une faim cependant qui a fini par affamer ses détracteurs et assouvir les frustrations de tout un peuple formant la dernière colonie du monde. Aminatou n'a pas succombé aux pressions des uns et des autres, en dépit du tollé diplomatique qu'elle a suscité entre Madrid et Rabat. Elle a exigé le retour dans sa ville à El-Ayoun occupée, chose qu'elle a obtenue avec les honneurs. Une gifle de plus pour le Maroc qui veut étouffer toute voix indépendantiste. L'épisode de la grève de la faim observée par la militante sahraouie a éveillé les consciences. Le cri de Aminatou a fusé dans les salons de l'Occident de ceux des Nations unies, sonnant le glas à l'occupant qui compte désormais ses jours en terre sahraouie. Le combat de Aminatou Haider est celui de toute la population sahraouie qui subit l'oppression du royaume, comme elle l'a si bien affirmé dans un message qu'elle a adressé à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont voici le contenu : «Aujourd'hui, comme chaque jour qui passe, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés. Je souffre en pensant également aux 7 militants des droits de l'Homme qui, par décision arbitraire du gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et qui risquent la peine de mort. Je pense également à la population sahraouie, opprimée et réprimée quotidiennement par la police marocaine dans les territoires occupés». Un message fortement significatif à la face du monde, qui met en échec tous les plans marocains de répression et d'intimidation. Cet épisode restera une tache noire dans l'histoire de la monarchie marocaine. Jamais de son existence, elle n'a été aussi malmenée que cette fois-ci. Le compte à rebours est plus que jamais déclenché pour l'indépendance du Sahara Occidental. Une réalité qui devient chaque un peu plus palpable. La solidarité internationale s'élargit davantage. Aminatou Haider, par son sacrifice et son abnégation, a démontré au monde entier la justesse de la cause sahraouie et les sévices endurés par son peuple durant de longues années sous le joug colonial. Dernière colonie d'Afrique Par Massinissa Benlakehal La souffrance du peuple sahraoui dure depuis 33 ans maintenant. Ancienne colonie espagnole, elle est envahie par le Maroc en novembre 1975, en violation d'un jugement de la Cour internationale de justice, stipulant que le peuple sahraoui devrait se prononcer sur son futur. Aujourd'hui, le Maroc occupe 80% du territoire, soit la partie ouest allant jusqu'en Mauritanie au sud. Cette partie est justement, la plus riche, notamment en matière de ressources naturelles : pétrole, phosphate et la pêche... En 2008, les revenus de l'exploitation du phosphate ont été de l'ordre de 6 milliards de dollars. Un processus de paix de l'ONU est actuellement bloqué face au refus du Maroc d'accepter toute solution qui ne garantirait pas sa souveraineté sur le territoire. En automne 2001, le Maroc a attribué des contrats de reconnaissance pétrolière à Kerr Mc-Gee et Total (tous deux sont dans le pétrole et le gaz). En février 2002, le sous-secrétaire général de l'ONU pour les affaires juridiques, Hans Corell, a déclaré que l'exploitation de pétrole sans le consentement des Sahraouis serait illégale. Il a aussi relevé le statut du Sahara occidental, territoire de non-autonome c'est-à-dire, une colonie, la dernière en Afrique. Autre fait incontestable, aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le mouvement de libération sahraoui Front Polisario, qui a constitué un gouvernement en exil (à Tindouf- Algérie), membre de l'Union africaine et reconnu par 70 pays, dont l'Afrique du Sud, a sévèrement c,ondamné le contrat avec Kerr-McGee La dernière colonie en Afrique continue de faire parler d'elle Aux yeux de tous "le Maroc piétine toutes les lois internationales", plus encore, "il viole l'unique droit d'un peuple à vivre sur ses terres". Les mouvements internationaux, les ONG, les organisations de soutien au peuple sahraoui, et bien d'autres, ne cessent de dénoncer cet état de fait. Aujourd'hui, il est évident que les derniers évènements, à savoir la multiplication des arrestations de personnalités politiques sahraouies, la répression de toute manifestation pacifique - Ils sont aujourd'hui plus de 25 prisonniers politiques dans les geôles marocaines - a fait beaucoup pour la cause sahraouie. Ces dépassements des Marocains, qui ont marqué la cause sahraouie, ne font qu'éclairer davantage sur le caractère liberticide d'un royaume accroché aux chimères du "Grand Maroc" et érigeant le mur de l'indifférence au drame de Lanzarote (décembre 2009) après avoir dressé le « "mur de la honte". Le Maroc, déterminé à ne pas rendre à césar ce qui lui appartient, semble passer à côté même de la vérité historique. Une question se pose quant à la tenue du référendum, tel qu'exigé par les Sahraouis. "Si cette terre est une terre marocaine, pourquoi donc le Makhzen de sa majesté affiche-t-il une crainte bleue face au résultat que peut donner l'organisation de ce référendum ? La réponse alors est simple : les Sahraouis n'ont jamais été marocains." La grève de faim d'Aminatou Haïder à l'aéroport international de Lanzarote (archipel des îles Canaris), en décembre, a été l'occasion pour le royaume chérifien de s'en prendre à son l'Algérie, proférant à son encontre des reproches et l'accusant d'être derrière l'affaire "Aminatou Haïder". Le Maroc ne s'arête pas à ce stade, il enfonce le bouchon encore plus loin en traitant l'Algérie de tous les noms, essentiellement par la voix de ses deux ministres, respectivement de la Communication et des Affaires étrangères. Ceci s'est passé dans un silence "assourdissant" du roi, qui a reçu de son père ces héritages enpoisonnés, à savoir les deux conflits avec ses voisins : les frontières algéro-marocaines et le conflit du Sahara occidental. Au sein même de la population sahraouie, deux générations semblent en désaccord quant à la solution susceptible d'être appliquée pour résoudre ce conflit. D'un côté, l'ancienne génération favorable aux discours pacifiques autour de tables rondes, est épaulée par les Nations unies et de l'autre, une génération nouvelle noyée sous un marasme quotidien et en proie au désir d'en finir avec une souffrance qui a trop duré La lutte armée reste-t-elle le dernier recours ? Dans la wilaya de Smara, Aminatou Haïder, ne mâchant pas ses mots, en réponse à la première question d'une délégation de journalistes algériens, dira «Nous avons assez souffert du colonialisme. Il n'y a que les armes qui peuvent nous débarrasser des tyrans». Aminatou, comme beaucoup de ses concitoyens dans les camps des réfugiés, ne cache plus sa volonté de reprendre les armes. A cet effet, on se rappelle la déclaration du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, en septembre dernier. Il dira "ne pas exclure un éventuel recours à la lutte armée" contre l'occupant marocain. "Les jeunes se précipitent, sont impatients et demandent qu'il y ait plus de pressions et qu'on doit recourir aux armes parce qu'on a vu ce que l'Organisation des Nations unies a fait", a-t-il indiqué. Ces déclarations interviennent alors que l'échec domine les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Autant dire que si les négociations risquent d'échouer encore et encore, selon le Premier Ministre, "ce ne sera pas seulement les jeunes qui prendront les armes mais aussi les adultes et même les vieux". "Il y a ce consensus de lutter et de faire tout pour arriver à une solution politique, pacifique". Le peuple sahraoui est déterminé à faire tout sauf lever le drapeau blanc, s'il s'avère que cela n'aboutisse à rien, a-t-il poursuivi, ajoutant de ce fait, qu'il n'est pas résolu à rester les bras croisés sans rien faire, mais qu'il opte et donne la priorité à la solution pacifique. Ceci dit, le retour aux armes, d'après notre l'orateur, est toujours une option réelle. Dans les camps de réfugiés, à Tindouf (Sud algérien), ils ont atteint durant cette année 160 mille réfugiés. Certains, d'ailleurs, pour la jeune génération, n'ont jamais connu autre terre que celle du désert de Tindouf. Ils tentent tout simplement d'oublier, le temps d'une pleine lune pour qu'au lendemain, avant même que le soleil ne se lève, le désert se mette à consumer leur jeunesse vécue loin de la patrie mère. La tristesse d'un éloignement qui dure et durera encore tant qu'aucune solution n'est trouvée à ce colonialisme féroce. Noyés dans le chagrin et la déception. Celle d'une communauté internationale qui semble leur tourner le dos, à l'instar de l'organisation des Nations unies qui ne cesse de faillir à sa mission. Leurs rêves de jours meilleurs s'écrouleront-ils ? Leur détresse sera-elle consolée et leur cri entendu ? Tant de questions, pourtant une seule réponse, une seule action suffirait à apaiser leurs maux : permettre l'organisation du référendum. ILS ONT DIT : Abdelaziz Bouteflika : Président de la République algérienne A l'occasion du 15e sommet du Mouvement des pays non-alignés : «Le règlement de ce conflit ouvrirait au peuple de ce territoire la voie à l'exercice de son droit légitime à l'autodétermination. L'Algérie est fidèle à ce principe intangible et s'engage, à poursuivre sa pleine coopération avec les Nations unies pour aider les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à aboutir à une solution politique, mutuellement acceptable, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et dans le respect du droit du peuple du Sahara Occidental à disposer librement de son destin». (Juillet 2009) Mohamed Abdelaziz : Président de la RASD dans une lettre à Ban-Ki Moon "Une répression sauvage, des arrestations, des procès arbitraires et des jugements sévères et injustes sont imposés par le gouvernement marocain aux citoyens et aux militants sahraouis désarmés dont le seul tort est d'exprimer, de façon pacifique et civilisée, leur attachement aux droits légitimes garanties par les chartes." internationales». (décembre 2009) Mahrez Lamari : Président CNASPS "Le retour d'Aminatou Haidar consacre la victoire du droit international et l'échec de la politique de fuite en avant des autorités marocaines. C'est aussi la consécration des efforts unis de toutes les forces éprises de justice ayant soutenu cette combattante des droits de l'Homme et du droit du peuple sahraoui à jouir de son droit à la liberté" et à l'autodétermination» (décembre 2009). Taleb Omar : Premier ministre sahraoui «Nous sommes prêts à recourir aux armes comme autre alternative pour faire entendre notre voix», (Mars 2009). Hillary Clinton : Secrétaire d'Etat américaine «Les Etats-Unis soutiennent le processus onusien. Le département d'Etat va appeler les deux parties en conflit à participer aux négociations sans conditions sous la direction de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross» Nicolas sarkozy : Président de la République française «Il est impératif d'aller vers une dénouement de la situation qui prévaut dans le Sahara Occidental dans le cadre d'une solution politique sous les auspices des Nations unies» Ban Ki Moon : Secrétaire général des Nations unies «Je suis très préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara Occidental (…) j'exhorte les deux parties à continuer de coopérer avec notre émissaire, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers et chercher à progresser ensemble vers une solution politique mutuellement acceptable». Miguel Angel Moratinos : Ministre des Affaires étrangères espagnole «Il n'y a eu aucune reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental». Le Maroc impute à l'Algérie un prétendu blocage Les divagations du Palais royal Par Sadek Belhocine La question du Sahara Occidental dure depuis plus de 35 ans. Les Sahraouis ont droit à leur indépendance. Les institutions internationales ont en fait leur principe eu égard au respect de la légalité internationale. Un principe qu'il est difficile de mettre en application sur le terrain du fait du soutien apporté par les principaux alliés du Maroc, qui, lui, avance que le territoire est marocain. La RASD est pourtant un Etat souverain, il est reconnu pas 76 pays dans le monde et est membre à part entières de l'Organisation de l'Unité Africaine. Le Polisario a combattu pour l'indépendance du territoire jusqu'à la conclusion d'un cessez-le-feu en 1991 sous l'égide de l'ONU. Une dynamique pour la recherche d'une paix durable s'engage. Le Conseil de sécurité des Nations Unies met en place, avec la Résolution 690 du 19 avril 1991, la MINURSO. Un cessez le feu intervient à partir du 6 septembre 1991. Cependant, le référendum bute sur l'identification du corps électoral devant y participer. Les plans Baker I et II sont une impasse. Le Maroc propose une large autonomie du Sahara occidental sous sa souveraineté et négocie à Manhasset sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, qui offre aux Sahraouis le choix entre l'indépendance, l'autonomie ou le rattachement au Maroc. Les avis des deux parties, par trop divergents, n'aboutissent qu'à la suspension des négociations qui sont renvoyées aux calendes grecques. En perte de vitesse, le Maroc trouve un bouc émissaire à ses déboires politique tant sur le plan interne que sur sur le plan international. Ne dérogeant pas à une stratégie bien élaborée par le Royaume marocain, le roi Mohamed VI a accusé l'Algérie d'être l'ennemi de son unité territoriale, en décembre passé, à l'occasion du 60ème anniversaire de la déclaration des Droits de l'Homme. Auparavant au mois d'avril dernier, le Maroc a estimé, ni plus ni moins, que l'Algérie bloque la construction et le développement de l'Union du Maghreb arabe par son soutien au Front Polisario. Le Maroc persiste à considérer l'Algérie comme faisant partie du conflit qui l'oppose au Front Polisario et accuse Alger de soutenir des séparatistes sahraouis sans cause réelle. Une stratégie de fuite en avant adoptée par le Maroc qui consiste à vouloir imposer le plan d'autonomie du Sahara Occidental sous souveraineté marocaine. Une stratégie contreproductive, dont Rabat en est consciente et redouble d'ardeur en réitérant que l'Algérie est source des problèmes que connaît la région en entravant la construction de l'Union du Maghreb Arabe. L'affaire Aminatou Haider a donné du grain à moudre au Palais Royal en persistant dans les accusations, sans fondement, dirigées contre l'Algérie. Aminatou Haider La femme qui a ébranlé le royaume Par Mokrane Chebbine La militante des droits de l'Homme sahraouie Aminatou Haider est l'une des personnalités les plus en vue en 2009. Son courage et sa détermination seront gravés dans les annales de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Un mois et une journée de grève de la faim a mis le monde entier en émoi et contraint le royaume du Maroc à courber l'échine. Aminatou n'a pas fait de concessions. Elle a porté haut la cause sahraouie, mettant à nu les pratiques de répression et les exactions exercées par les autorités marocaines sur la population du Sahara Occidental. C'est peut-être un tournant historique dans la résistance sahraouie face à l'occupant. Aminatou Haider a su mobiliser toutes les forces vives à travers le monde. Toute l'opinion internationale a été braquée vers l'aéroport de Lanzarote aux Iles Canaries espagnoles, où la militante bravait sa « aim» au péril de sa vie. Une faim cependant qui a fini par affamer ses détracteurs et assouvir les frustrations de tout un peuple formant la dernière colonie du monde. Aminatou n'a pas succombé aux pressions des uns et des autres, en dépit du tollé diplomatique qu'elle a suscité entre Madrid et Rabat. Elle a exigé le retour dans sa ville à El-Ayoun occupée, chose qu'elle a obtenue avec les honneurs. Une gifle de plus pour le Maroc qui veut étouffer toute voix indépendantiste. L'épisode de la grève de la faim observée par la militante sahraouie a éveillé les consciences. Le cri de Aminatou a fusé dans les salons de l'Occident de ceux des Nations unies, sonnant le glas à l'occupant qui compte désormais ses jours en terre sahraouie. Le combat de Aminatou Haider est celui de toute la population sahraouie qui subit l'oppression du royaume, comme elle l'a si bien affirmé dans un message qu'elle a adressé à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont voici le contenu : «Aujourd'hui, comme chaque jour qui passe, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés. Je souffre en pensant également aux 7 militants des droits de l'Homme qui, par décision arbitraire du gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et qui risquent la peine de mort. Je pense également à la population sahraouie, opprimée et réprimée quotidiennement par la police marocaine dans les territoires occupés». Un message fortement significatif à la face du monde, qui met en échec tous les plans marocains de répression et d'intimidation. Cet épisode restera une tache noire dans l'histoire de la monarchie marocaine. Jamais de son existence, elle n'a été aussi malmenée que cette fois-ci. Le compte à rebours est plus que jamais déclenché pour l'indépendance du Sahara Occidental. Une réalité qui devient chaque un peu plus palpable. La solidarité internationale s'élargit davantage. Aminatou Haider, par son sacrifice et son abnégation, a démontré au monde entier la justesse de la cause sahraouie et les sévices endurés par son peuple durant de longues années sous le joug colonial. Dernière colonie d'Afrique Par Massinissa Benlakehal La souffrance du peuple sahraoui dure depuis 33 ans maintenant. Ancienne colonie espagnole, elle est envahie par le Maroc en novembre 1975, en violation d'un jugement de la Cour internationale de justice, stipulant que le peuple sahraoui devrait se prononcer sur son futur. Aujourd'hui, le Maroc occupe 80% du territoire, soit la partie ouest allant jusqu'en Mauritanie au sud. Cette partie est justement, la plus riche, notamment en matière de ressources naturelles : pétrole, phosphate et la pêche... En 2008, les revenus de l'exploitation du phosphate ont été de l'ordre de 6 milliards de dollars. Un processus de paix de l'ONU est actuellement bloqué face au refus du Maroc d'accepter toute solution qui ne garantirait pas sa souveraineté sur le territoire. En automne 2001, le Maroc a attribué des contrats de reconnaissance pétrolière à Kerr Mc-Gee et Total (tous deux sont dans le pétrole et le gaz). En février 2002, le sous-secrétaire général de l'ONU pour les affaires juridiques, Hans Corell, a déclaré que l'exploitation de pétrole sans le consentement des Sahraouis serait illégale. Il a aussi relevé le statut du Sahara occidental, territoire de non-autonome c'est-à-dire, une colonie, la dernière en Afrique. Autre fait incontestable, aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le mouvement de libération sahraoui Front Polisario, qui a constitué un gouvernement en exil (à Tindouf- Algérie), membre de l'Union africaine et reconnu par 70 pays, dont l'Afrique du Sud, a sévèrement c,ondamné le contrat avec Kerr-McGee La dernière colonie en Afrique continue de faire parler d'elle Aux yeux de tous "le Maroc piétine toutes les lois internationales", plus encore, "il viole l'unique droit d'un peuple à vivre sur ses terres". Les mouvements internationaux, les ONG, les organisations de soutien au peuple sahraoui, et bien d'autres, ne cessent de dénoncer cet état de fait. Aujourd'hui, il est évident que les derniers évènements, à savoir la multiplication des arrestations de personnalités politiques sahraouies, la répression de toute manifestation pacifique - Ils sont aujourd'hui plus de 25 prisonniers politiques dans les geôles marocaines - a fait beaucoup pour la cause sahraouie. Ces dépassements des Marocains, qui ont marqué la cause sahraouie, ne font qu'éclairer davantage sur le caractère liberticide d'un royaume accroché aux chimères du "Grand Maroc" et érigeant le mur de l'indifférence au drame de Lanzarote (décembre 2009) après avoir dressé le « "mur de la honte". Le Maroc, déterminé à ne pas rendre à césar ce qui lui appartient, semble passer à côté même de la vérité historique. Une question se pose quant à la tenue du référendum, tel qu'exigé par les Sahraouis. "Si cette terre est une terre marocaine, pourquoi donc le Makhzen de sa majesté affiche-t-il une crainte bleue face au résultat que peut donner l'organisation de ce référendum ? La réponse alors est simple : les Sahraouis n'ont jamais été marocains." La grève de faim d'Aminatou Haïder à l'aéroport international de Lanzarote (archipel des îles Canaris), en décembre, a été l'occasion pour le royaume chérifien de s'en prendre à son l'Algérie, proférant à son encontre des reproches et l'accusant d'être derrière l'affaire "Aminatou Haïder". Le Maroc ne s'arête pas à ce stade, il enfonce le bouchon encore plus loin en traitant l'Algérie de tous les noms, essentiellement par la voix de ses deux ministres, respectivement de la Communication et des Affaires étrangères. Ceci s'est passé dans un silence "assourdissant" du roi, qui a reçu de son père ces héritages enpoisonnés, à savoir les deux conflits avec ses voisins : les frontières algéro-marocaines et le conflit du Sahara occidental. Au sein même de la population sahraouie, deux générations semblent en désaccord quant à la solution susceptible d'être appliquée pour résoudre ce conflit. D'un côté, l'ancienne génération favorable aux discours pacifiques autour de tables rondes, est épaulée par les Nations unies et de l'autre, une génération nouvelle noyée sous un marasme quotidien et en proie au désir d'en finir avec une souffrance qui a trop duré La lutte armée reste-t-elle le dernier recours ? Dans la wilaya de Smara, Aminatou Haïder, ne mâchant pas ses mots, en réponse à la première question d'une délégation de journalistes algériens, dira «Nous avons assez souffert du colonialisme. Il n'y a que les armes qui peuvent nous débarrasser des tyrans». Aminatou, comme beaucoup de ses concitoyens dans les camps des réfugiés, ne cache plus sa volonté de reprendre les armes. A cet effet, on se rappelle la déclaration du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, en septembre dernier. Il dira "ne pas exclure un éventuel recours à la lutte armée" contre l'occupant marocain. "Les jeunes se précipitent, sont impatients et demandent qu'il y ait plus de pressions et qu'on doit recourir aux armes parce qu'on a vu ce que l'Organisation des Nations unies a fait", a-t-il indiqué. Ces déclarations interviennent alors que l'échec domine les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Autant dire que si les négociations risquent d'échouer encore et encore, selon le Premier Ministre, "ce ne sera pas seulement les jeunes qui prendront les armes mais aussi les adultes et même les vieux". "Il y a ce consensus de lutter et de faire tout pour arriver à une solution politique, pacifique". Le peuple sahraoui est déterminé à faire tout sauf lever le drapeau blanc, s'il s'avère que cela n'aboutisse à rien, a-t-il poursuivi, ajoutant de ce fait, qu'il n'est pas résolu à rester les bras croisés sans rien faire, mais qu'il opte et donne la priorité à la solution pacifique. Ceci dit, le retour aux armes, d'après notre l'orateur, est toujours une option réelle. Dans les camps de réfugiés, à Tindouf (Sud algérien), ils ont atteint durant cette année 160 mille réfugiés. Certains, d'ailleurs, pour la jeune génération, n'ont jamais connu autre terre que celle du désert de Tindouf. Ils tentent tout simplement d'oublier, le temps d'une pleine lune pour qu'au lendemain, avant même que le soleil ne se lève, le désert se mette à consumer leur jeunesse vécue loin de la patrie mère. La tristesse d'un éloignement qui dure et durera encore tant qu'aucune solution n'est trouvée à ce colonialisme féroce. Noyés dans le chagrin et la déception. Celle d'une communauté internationale qui semble leur tourner le dos, à l'instar de l'organisation des Nations unies qui ne cesse de faillir à sa mission. Leurs rêves de jours meilleurs s'écrouleront-ils ? Leur détresse sera-elle consolée et leur cri entendu ? Tant de questions, pourtant une seule réponse, une seule action suffirait à apaiser leurs maux : permettre l'organisation du référendum. ILS ONT DIT : Abdelaziz Bouteflika : Président de la République algérienne A l'occasion du 15e sommet du Mouvement des pays non-alignés : «Le règlement de ce conflit ouvrirait au peuple de ce territoire la voie à l'exercice de son droit légitime à l'autodétermination. L'Algérie est fidèle à ce principe intangible et s'engage, à poursuivre sa pleine coopération avec les Nations unies pour aider les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à aboutir à une solution politique, mutuellement acceptable, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et dans le respect du droit du peuple du Sahara Occidental à disposer librement de son destin». (Juillet 2009) Mohamed Abdelaziz : Président de la RASD dans une lettre à Ban-Ki Moon "Une répression sauvage, des arrestations, des procès arbitraires et des jugements sévères et injustes sont imposés par le gouvernement marocain aux citoyens et aux militants sahraouis désarmés dont le seul tort est d'exprimer, de façon pacifique et civilisée, leur attachement aux droits légitimes garanties par les chartes." internationales». (décembre 2009) Mahrez Lamari : Président CNASPS "Le retour d'Aminatou Haidar consacre la victoire du droit international et l'échec de la politique de fuite en avant des autorités marocaines. C'est aussi la consécration des efforts unis de toutes les forces éprises de justice ayant soutenu cette combattante des droits de l'Homme et du droit du peuple sahraoui à jouir de son droit à la liberté" et à l'autodétermination» (décembre 2009). Taleb Omar : Premier ministre sahraoui «Nous sommes prêts à recourir aux armes comme autre alternative pour faire entendre notre voix», (Mars 2009). Hillary Clinton : Secrétaire d'Etat américaine «Les Etats-Unis soutiennent le processus onusien. Le département d'Etat va appeler les deux parties en conflit à participer aux négociations sans conditions sous la direction de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross» Nicolas sarkozy : Président de la République française «Il est impératif d'aller vers une dénouement de la situation qui prévaut dans le Sahara Occidental dans le cadre d'une solution politique sous les auspices des Nations unies» Ban Ki Moon : Secrétaire général des Nations unies «Je suis très préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara Occidental (…) j'exhorte les deux parties à continuer de coopérer avec notre émissaire, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers et chercher à progresser ensemble vers une solution politique mutuellement acceptable». Miguel Angel Moratinos : Ministre des Affaires étrangères espagnole «Il n'y a eu aucune reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental».