Le Soir d'Algérie 16 février 2010 C'est aujourd'hui que débute la série de grèves annoncées par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation. Ce mouvement de débrayage intervient après celui initié au mois de novembre dernier et qui avait paralysé les écoles durant 21 jours. F.-Zohra B. – Alger (Le Soir) – Le communiqué du ministère de tutelle rendu public cette semaine et appelant à l'apaisement n'a apparemment pas dissuadé les syndicalistes de renouer avec la protesta. Ils entendent protester, ainsi, contre les promesses non tenues de la tutelle concernant, notamment, la promulgation du régime indemnitaire. C'est le Snapest qui ouvre aujourd'hui le bal de la série d'actions de protestation déclenchées par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation. Ainsi, et loin d'avoir apaisé les esprits ou fait faire machine arrière aux représentations syndicales, le communiqué diffusé par le ministère de l'Education a suscité l'indignation des travailleurs du secteur. Pourtant, à travers cet appel, le ministre de l'Education a demandé aux syndicats de faire preuve de patience avant la promulgation des textes attendus. Ce à quoi les syndicalistes ont répondu que les travailleurs du secteur sont las des promesses qui leur sont faites depuis déjà deux années, tout en exprimant leur colère par rapport à la situation vécue par le fonctionnaire dont le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader face à la flambée des prix. Le coordinateur du Snapest, M. Meriane Meziane, a déclaré, à ce sujet, que la promulgation du régime indemnitaire ne semble pas se profiler à l'horizon, en dépit des promesses répétitives de la tutelle. Par ailleurs, la réunion qui s'est tenue au siège du ministère, la semaine dernière, en présence des syndicats autonomes, n'a pas donné de résultats concrets, selon ces derniers. Se disant las de rester dans l'attente de la concrétisation de leurs revendications, les syndicats autonomes du secteur ont opté pour la protesta. Ceci bien que pour les différentes grèves et sit-in prévus, les syndicats iront en rangs dispersés, du fait qu'ils ne se sont pas entendus pour une action commune. Selon leurs propres déclarations et même s'ils disent, pour la plupart, préférer un débrayage en commun, rien de concret n'a encore été décidé. Ainsi, si le Snapest se dit prêt à participer au sit-in prévu par le Conseil des lycées d'Algérie le 24 février prochain, le Satef exige, pour une quelconque action commune, un engagement écrit de la part des autres syndicats. Selon M. Sadali, porte-parole du Satef, les syndicats doivent s'engager à ne pas interrompre leur mouvement de protestation si leurs revendications ne sont pas complètement satisfaites. Il fait ainsi allusion à la décision prise par certains syndicats d'interrompre la grève de novembre dernier pour entamer des discussions avec la tutelle. M. Sadali dira, à ce propos, que ces mêmes négociations ont été inefficaces et n'ont donc rien apporté de concret aux travailleurs du secteur de l'Education. Pour sa part, le représentant de l'Unpef a précédemment déclaré que son syndicat n'ira vers une action de protestation commune qu'avec le Cnapest. De ce fait, ces deux syndicats ont opté pour une grève d'une semaine reconductible à partir du 24 février prochain. Ceci alors que le SNTE a déjà entamé son action de protestation le 31 janvier dernier, durant quatre jours. Il reprendra le chemin de la protestation le 21 février, en même temps que le Satef. Pour rappel, la grève qui a paralysé les établissements scolaires, tous paliers confondus, au mois de novembre dernier, a mobilisé des milliers de travailleurs du secteur sur le territoire national. Les syndicats exigent un maximum de bonne volonté du ministre de l'Education et choisissent ainsi de faire la sourde oreille aux appels au calme lancés par le premier responsable du secteur. Pour les syndicalistes, il est urgent que soient sérieusement pris en charge les dossiers des œuvres sociales et de la médecine du travail, ainsi que l'opération de transfert du dossier du régime indemnitaire vers la commission ad hoc. Il est, par ailleurs, à noter que suite à la grève de novembre dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a procédé à l'amendement de l'instruction n°3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels. Ceci dans le but de tenir compte de la rétroactivité des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels.