La direction du FLN, fortement contestée par sa base, et qui craint que des dérapages n'aient lieu durant le 9eme Congrès, croit avoir trouvé la parade idoine, pour éjecter le « ghachi » et pouvoir ainsi disposer d'une base acquise. Une base amie, qui fricote dans le même râtelier. Les propriétaires du FLN veulent une base composée de députés et de sénateurs qui ont acheté leurs sièges aux enchères, des ministres qui engrangent les grosses commissions, des apparatchiks du pays profond qui se font entretenir par leurs tribus respectives. En somme un congrès de francs parvenus, bien dodus, ventrus, fessus, moustachus, rengorgés dans leur grasse suffisance, et qui tous, comme il est de mise, arborent le rictus méprisant à la Zerhouni, ou du moins la moue con-descendante à la Barkat. Exit les militants trop pauvres, ces aigris qui n'ont pas su, ou pas pu, arracher leur part de butin, et qui lorgnent d'un regard torve du côté clinquant et chamarré du Parti, du côté de ceux qui ont réussi dans la vie, qui roulent carrosse, qui écument les palaces, qui pontifient, qui discourent, qui sont courus par tous les requins d'Alger et d'ailleurs. Donc, MM Belkhadem et Cie ont décidé que quiconque veut participer aux Assises doit payer une cotisation: Pour les anciens ministres, les parlementaires et autres barons, la cotisation est de 10 000 dinars. Pour le « ghachi », c'est 5000 dinars. Il n'est pas nécessaire d'être un génie pour comprendre que le but recherché est de restreindre le nombre du « ghachi », et non celui des barons. Car si pour ces derniers, presque tous richissimes hommes d'affaires 10 000 dinars, c'est l'équivalent d'un » modeste » repas dans un « modeste » restaurant parisien, pour les militants de la base, 5000 dinars c'est parfois la moitié du salaire. Ils sont vraiment impayables ces patrons du FLN. Ces auto-proclamés héritiers de nos chouhadas. Et si les chouhadas revenaient cette semaine, ? Pour voir ce que les beggarines ont fait de ce FLN qu'ils ont rendu fort et grand en l'arrosant de leur propre sang. Ces beggarines de la boulitique sont finalement de vrais beggarines de la boulitique.