Abdelaziz Belkhadem veut mettre en veilleuse les structures du parti jusqu'à leur renouvellement au VIIIe congrès bis, la direction provisoire dit non. Les militants du FLN des wilayas du Centre du pays se réuniront aujourd'hui au siège central du parti à Alger. La direction provisoire et les membres de la commission de préparation du VIIIe congrès bis, dont la tenue est reportée à plusieurs reprises, auraient l'ensemble des militants sur tout le territoire national, mais faute de temps et la situation de crise qui perdure depuis les élections du 8 avril dernier, ils se contentent du peu. L'opération est, cependant, unique en son genre de par l'objectif qu'elle se fixe. Elle s'est imposée comme priorité des priorités pour les responsables du FLN qui ont dû suspendre l'installation des commissions de wilaya pour la préparation du congrès. L'initiative vise, en effet, la sensibilisation de la base militante pour arriver à une réconciliation entre tous les membres de la famille de l'ex-parti unique. Pour certains d'ailleurs, si au niveau du sommet, les deux ailes, celle de Belkhadem d'un côté et celle du groupe des “12”, présidé par Abdelkrim Abada de l'autre, arrivent à trouver un certain compromis pour ressouder les rangs, au niveau de la base, par contre, les divergences demeurent au sein des militants de base divisés par la dernière élection présidentielle. L'opération apportera-t-elle ses fruits ? Ce n'est pas sûr. D'autant plus que Abdelaziz Belkhadem a ouvert, le week-end dernier, lors de la réunion de la commission de préparation du congrès tenue à la salle El-Mouggar, une autre brèche dans ce qui peut être considéré comme l'embryon d'une reconstruction de la maison FLN. Il a proposé tout simplement de mettre en veilleuse les structures du parti jusqu'à leur renouvellement lors du prochain rendez-vous organique qui ne se tiendra pas, selon une source proche du comité des “12”, avant décembre 2004. Autrement dit, le chef du mouvement de redressement veut faire l'impasse sur le comité central issu du VIIe congrès et remis à jour suite à l'annulation des actes du VIIIe par la décision du Conseil d'Etat intervenue en octobre de l'année dernière. Il veut, en effet, imposer sa propre démarche pour bien ficeler les travaux du VIIIe congrès bis. Une démarche qui sera, selon la vision de Abdelaziz Belkhadem, accompagnée par une procédure sur mesure de désignation des délégués au prochain rendez-vous organique. Le consensus est le mode préféré par le chef des redresseurs qui ne cesse de subir les pressions de ses collègues les plus radicaux et les grandes ambitions à l'image de Amar Tou qui brigue le poste de secrétaire général du parti. Mais l'offensive du ministre des Affaires étrangères bute sur l'intransigeance du comité qui gère provisoirement le FLN depuis la démission de Ali Benflis et de son bureau politique. Pour eux, il n'est pas question de passer outre les structures légitimes du parti, à savoir les Comité central, les mouhafadhas et les kasmate. Belkhadem, selon eux, “s'il agit comme il compte le faire, et nous ne laisserons pas, il créera un nouveau parti politique alors que le FLN est là, il n'a pas été dissous”. “Nous ne comptons pas pour du beurre, la base est fidèle à la direction légitime”. Selon un membre du comité des “12”, Abdelkrim Abada l'a clairement fait savoir au chef des redresseurs qui apparemment ne dispose d'aucun appui de la base sinon du pouvoir que lui confère sa proximité avec le chef de l'Etat, et les résultats du scrutin du 8 avril dernier une élection qui a fortement secoué le vieux parti. Sept mois après, les militants n'arrivent pas encore à se fixer sur le sort de leur formation mise en veilleuse pour des raisons non encore clarifiées. S. R.