373 familles relogées à cheraga Club des pins débarrassé de ses bidonvilles Les centaines de baraques de fortune sises à quelques mètres du quartier huppé du fameux Club des Pins de Cheraga ne sont plus, aujourd'hui, que ruines et gravats après le passage des bulldozers et des démolisseurs. 21 Juin 2010, Le Courrier d'Algérie Hier, au total 373 familles occupant les 9 sites d'habitats précaires et bidonvilles de la commune de Cheraga ont été relogées dans de nouvelles cités pas loin de leurs anciens taudis. Le wali délégué de la daïra de Cheraga, Kamel Beldjoud, rencontré sur place nous a affirmé que « 80% des familles bénéficiaires sont relogées au niveau de la daïra. Les autres familles sont réparties sur quatre sites situé dans les communes de Hamamet, Zéralda, Souidania et Birtouta ». Les sites concernés par cette sixième opération d'éradication des bidonvilles et de l'habitat précaire et par ricochet par ledit relogement sont le site d'Iguebal, Farina, entrée du Club des Pins, le site de la route de Sheraton, le bidonville et l'habitat précaire de Boutela. Comme à l'accoutumée, l'opération relogement d'hier n'a pas fait que des heureux. Un bon nombre de familles ont été exclues sans pour autant approuver et admettre les raisons de cette exclusion. « Il y a quelques mécontents, une vingtaine de familles, réparties sur les différents sites. Elles n'ont pas été relogées car elles sont étrangères au site. Elles n'étaient pas recensées en 2007, ou bien, suite aux résultats de nos investigations et enquêtes, il s'est avéré qu'elles possèdent des biens immobiliers ailleurs », nous a expliqué Kamel Beldjoud avant de lancer : « elles sont appelées à quitter les lieux dans les plus brefs délais pour achever les opérations de démolitions. Elles sont appelées également à déposer leurs recours aux services concernés». « Je n'ai rien compris. Ils disent que je n'étais pas recensé en 2007, mais cela ne leur permet pas de me jeter, moi et mes enfants, à la rue. L'agent qui a fait le recensement n'a pas fait convenablement son travail et aujourd'hui c'est à moi de payer sa défaillance. Je suis parmi les anciens occupants de ce site », nous a affirmé un père de famille qui n'a pas voulu s'exprimer devant les personnes chargées d'organiser cette opération de relogement. Assis sur une pierre, regard fuyant, visage crispé, tandis que les bulldozers emportent les baraques qui furent seuls témoins de ce que cet homme et sa famille ont enduré pendant des années. Afin d'éviter les égarements survenus lors des précédentes opérations de relogement, à savoir, entasser des familles d'une dizaine de personnes dans des appartements de type F2, le Wali délégué de la daïra de Cheraga, nous a affirmé que les grandes familles sont divisées selon les personnes mariées. « Nous avons pris le soin de ne pas rassembler des frères mariés dans un appartement. Chacun deux aura son logement », rassure notre interlocuteur. Pour vérifier la véracité des dires de ce responsable, nous avons quitté le site pour rejoindre une des nouvelles cités dans laquelle une centaine de familles étaient déjà à notre arrivée installées dans leurs nouvelles demeures. Effectivement, les appartements sont attribués selon le nombre de personnes des familles. Le seul problème soulevé par quelques bénéficiaires est lié au choix de l'étage. Certaines personnes âgées ont déploré le fait d'avoir eu des appartements au dernier étage, alors que les jeunes mariés occupent les étages en dessous. Il est nécessaire de souligner que cette opération de relogement s'inscrit dans le cadre du programme d'éradication des bidonvilles et de l'habitat précaire lancé depuis le début de l'année en cours par la wilaya d'Alger.