04 Juillet 2010, Le Jeune Indépendant Lors de l'enquête préliminaire, les mis en cause ont nié tous les faits qui leur étaient reprochés, notamment celui de détournement de deniers publics, affirmant qu'il ne s'agissait que d'erreurs dans la gestion interne des affaires de cette filiale. Le doyen des juges d'instruction du tribunal d'El-Harrach a placé, tard dans la soirée de jeudi dernier, le directeur du conseil de participation de la filiale Biotic de Saidal et le directeur des œuvres sociales au niveau de la même filiale sous mandat de dépôt. Le même juge a placé sous contrôle judiciaire quatre autres responsables, des membres de commissions, notamment sociales. Les mis en cause sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, notamment détournement de deniers publics, surfacturation, utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles et octroi d'avantages à titre de complaisance. En effet, suite à des informations parvenues aux éléments de la brigade économique de la sûreté de wilaya faisant état de dépassements dans la gestion financière des œuvres sociales au niveau de la filiale biotique du géant des médicaments dans notre pays, Saidal, les enquêteurs ont décidé d'ouvrir une enquête. Ils ont relevé plusieurs anomalies dans l'organisation des fêtes de fin d'année, comme le détournement d'un important lot de béliers achetés pour la célébration de l'Aïd-el-Adha. Les investigateurs ont, par ailleurs, constaté que la plupart des bénéficiaires n'avaient rien à voir avec Saidal. En outre, des parents et proches des responsables incriminés ont bénéficié illégalement d'avantages, au détriment de ceux qui y ouvrent droit. Les enquêteurs ont également constaté que des sommes faramineuses ont été déboursées dans la location de sites sur le littoral d'Alger et d'Oran au profit de familles de travailleurs, sans que ces dernières en bénéficient. Pis encore, les enquêteurs ont établi que les noms portés sur les listes des bénéficiaires de colonies de vacances n'ont rien à voir avec les programmes arrêtés. En plus de ces dépassements, les mis en cause ont procédé, selon l'enquête préliminaire, au versement de sommes estimées à des millions de centimes dans leurs comptes bancaires. Les enquêteurs ont également conclu que les mis en cause étaient impliqués dans une affaire d'abus de confiance et d'escroquerie dont a été victime une entreprise spécialisée dans l'électroménager et auprès de laquelle ils ont acquis un important lot de robots électroménagers, de machines à laver et de cuisinières sans payer un seul centime. Lors de l'enquête préliminaire, les mis en cause ont nié tous les faits qui leur étaient reprochés, notamment celui de détournement de deniers publics, affirmant qu'il ne s'agissait que d'erreurs dans la gestion interne des affaires de cette filiale. S'agissant des sommes versées dans leurs comptes bancaires personnels, le directeur du conseil de participation et le directeur des œuvres sociales ont affirmé qu'il s'agissait d'erreurs commises par leurs proches collaborateurs. Ces derniers devaient verser ces sommes dans le compte de l'entreprise et non dans nos comptes personnels. Le trou financier découvert lors de l'enquête préliminaire est estimé à près de 2 milliards de centimes. Il convient de signaler que les deux responsables en question ont été incarcérés à l'établissement pénitentiaire d'El-Harrach. Ils seront incessamment entendus par le même magistrat instructeur dans le fond. Une confrontation entre les différentes parties concernées par cette affaire n'est pas à écarter. Le dossier sera ensuite remis aux magistrats de la chambre d'accusation près la cour d'Alger pour confirmer ou infirmer les chefs d'inculpation retenus à l'encontre des accusés. A noter, enfin, que Saidal s'est constituée partie civile pour demander une réparation matérielle des préjudices matériels et moraux dont elle estime avoir été victime.