08 Juillet 2010, Le Soir d'Algérie Ould Kablia justifie le refus d'agrément de nouveaux partis politiques : «C'est une décision politique» Plus aucun parti politique ne sera agréé à l'avenir. C'est ce que reconnaît le ministre de l'Intérieur en personne en marge de l'installation officielle du nouveau DGSN, hier à El-Biar. «Le problème des agréments des partis est un problème politique. Le ministre de l'Intérieur ne va pas et ne peut pas traiter ce problème de manière administrative», dira clairement Dahou Ould Kablia, reconnaissant, en substance, deux choses : d'abord que le champ politique est fermé. Du moins, il n'est pas extensible. Et qu'en second lieu, cette question le dépasse de toutes les manières. Cela a au moins le mérite de la clarté. Car nul n'ignore que Bouteflika s'était publiquement opposé, en 2004 déjà, à la question «tant que je serai là, il n'y aura aucun nouveau parti politique, ni nouvelle chaîne de télévision, ni de radio». C'était lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2004. A plusieurs reprises d'ailleurs, Bouteflika avait affirmé que l'ouverture politique et médiatique opérée en 1989 était «une grave erreur». Au cours d'une interview télévisée, il avait même qualifié de «dangereuse» la liberté d'expression en Algérie. Quand Ould Kablia avoue alors que le refus d'agréer toute nouvelle formation politique est une décision politique, il n'a pas tort. «Le terrorisme n'est pas complètement éradiqué» Autre signe de changement du discours à la tête du ministère-clé qu'est celui de l'Intérieur, celui relatif à la question sécuritaire. Ould Kablia, contrairement à Zerhouni, avoue, en effet, que «le terrorisme n'est pas complètement éradiqué. Il est certes contenu et combattu. Mais il reste toujours quelques actions d'éclat. Le terrorisme cherche en fait la médiatisation. C'est pourquoi notre objectif et, partant, notre effort se concentrent essentiellement sur la capitale. Vous avez d'ailleurs certainement remarqué que les barrages (de police et de gendarmerie) à l'intérieur et autour de la capitale sont très lourds, mais ils sont absolument indispensables. Ces barrages sont nécessaires parce qu'efficaces grâce au matériel sophistiqué dont ils sont dotés». Le redéploiement sécuritaire autour de la capitale est, autrement dit, appelé à durer.