Et pour cause! A force de faire du zèle, et de taper sur les familles des disparus, encore plus forts que les policiers qui « affirment vouloir les « broyer », Ksentini vient de franchir le Rubicon et de gagner la médaille du Rubis Con. Après avoir été à contre-courant de la cause qu'il affrime défendre, voilà qu'il devient contre productif pour ses propres patrons, qui ne lui en demandaient pas tant. Même rezzag Bara n'avait pas fait pire. Alarmé par la promesse de ces admirables familles de manifester à Paris, puisqu'on les empêche de le faire dans leur propre pays, juste pour qu'on leur avoue le sort qui a été réservé à leurs enfants, pour la plupart enlevés par les « agents honorables de l'Etat », Ksentini, perd les pédales et lance cette phrase qui restera dans les annales des droits de l'Homme en Algérie: » Qu'ils aillent manifester à Tel Aviv s'ils le veulent, puisqu'ils veulent ternir l'image de notre pays! » Le pays de qui ? Celui des tortionnaires qui se pavanent dans l'impunité, et qui sont protégés par des commissions des Non Droits de l'Homme, ou celui de leurs victimes, dont les familles sont bastonnées, jetées en prison, menacées de mort, parce qu'elles ont refusé qu'on leur achète leur silence. Le pays de qui ? Sait-il seulement, ce zélé petit commis, que ceux qui ont terni l'honneur de ce malheureux pays, sont ceux qui ont enlevé des citoyens de leurs domiciles, qui les ont torturés, qui les ont tués, et qui les ont jetés dans des endroits que nul ne connait. Sait-il ce Monsieur qui cultive l'art du mensonge, ce mal nommé, car ce n'est pas un honneur pour Constantine que son nom soit porté par un tel individu, que c'est lui qui a terni l'honneur de son pays, de sa profession, de sa famille, et de tout ce qu'il y a de noble en l'homme, en se démenant ainsi, pour quelques malheureux privilèges, lui, dont la sale besogne consiste à soustraire les bourreaux à leur jugement, et lâcher des policiers armés de matraques contre des mères qui demandent justice pour le fruit de leurs entrailles.