In Le Maghrébin « Le prononcé de cette décision de la Cour d'appel de Paris apporte un développement positif pour nos relations bilatérales dont notre volonté est bien d'en poursuivre l'approfondissement et le développement », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, après le non lieu prononcé par la justice française en faveur du diplomate Hasseni. Paris cède donc devant les pressions exercées par Alger. On ne peut contester une décision de justice, mais toute décision de justice suggère des lectures. Une telle affaire, l'assassinat d'Ali Mécili en l'occurrence, est une affaire éminemment politique. Donc toutes les lectures qui en découlent ne peuvent être inscrites en dehors du cadre politique et de la raison d'Etat. Depuis l'arrestation de Hasseni, le pouvoir algérien n'a pas cessé, périodiquement, de faire pression sur le gouvernement français. Des menaces de tout genre ont été brandies par la partie algérienne. Et la France, ce pays « grand-mère des droits de l'Homme » pour reprendre Ait- Ahmed, ne peut, disons-le crûment, se permettre de fâcher indéfiniment Alger. L'Algérie est, stratégiquement, un pays pivot d'Afrique, de la Méditerranée et du Maghreb et du Sahel où, via l'AQMI, vient de démontrer à la face du monde qu'elle est incontournable dans la région, ce que les américains ont compris depuis bien longtemps. Sans parler « des routes du pétrole et du gaz » dixit Hocine Malti. Le DRS a redoublé de férocité dans l'affaire Germaneau en manipulant les services français et les mauritaniens, en leurs indiquant le lieu à attaquer alors que l'otage français se trouvait ailleurs. Paris a fait pschitt et sa diplomatie n'a rien trouvé à dire que de s'attaquer à l'Espagne a qui Alger a fait le cadeau de récupérer ses otages bien vivants. C'est un message fort que l'Elysée ne peut ignorer. Sinon comment expliquer le silence de l'Etat français après les attentats du RER en 1995 ? Quel sens donner à l'affaire des moines de Tibhirine dont des documents importants ont été cachés par le fameux juge Bruguière, proche de la DST ? Le régime d'Alger est assis sur un trésor et aucun Etat n'osera aller à l'encontre de sa volonté. La vérité sur l'assassinat d'Ali Mécili, à travers lui d'autres, n'est pas pour aujourd'hui, et la justice ne sera rendue qu'une fois les algériens débarrassés de ce monstre qu'est le DRS. Il faut juste rendre hommage à cette grande femme, Annie Mécili, et à ses enfants, et s'engager à rester à leurs côtés pour continuer le combat, ce combat pour la vérité et la justice qui constitue un segment important de la lutte contre le DRS.