L'atmosphère était tendue, hier, au quartier Les Palmiers à Oued Ouchayeh. Il n'y a plus d'incident, mais la situation peut dégénérer à n'importe quel moment, selon des témoignages. Si à Baraki, la situation semble calme en attendant dimanche prochain, dernier délai que les habitants ont fixé aux autorités afin qu'elles se manifestent, à Oued Ouchayeh, les habitants affirment que «ce n'est que partie remise». Moins nombreuses qu'au début de la semaine, les forces de l'ordre sont encore sur place pour éviter toute autre nouvelle manifestation. Les habitants de ce quartier étaient à bout de nerfs surtout qu'ils avaient assisté à l'enterrement, hier, de leur voisine de 24 ans, qui aurait été victime d'une grenade lacrymogène. «Asthmatique, elle était chez elle lorsqu'une bombe lacrymogène l'a touchée et depuis, elle n'a pas cessé de souffrir jusqu'à ce qu'elle ait rendu l'âme», témoigne un jeune qui a assisté à l'enterrement. La tristesse vient donc s'ajouter à la colère. «Nous n'écartons pas le fait que les familles des victimes saisissent la justice. Il faut agir et faire quelque chose», affirme un habitant. Il était d'ailleurs question que les habitants organisent une marche pacifique en hommage à la jeune fille et en solidarité avec leurs amis emprisonnés. «Il n'est pas question, affirme-t-on, de rester les bras croisés alors que nos voisins et amis sont en prison. Nous ferons tout pour qu'ils soient libérés.» «Si nous avons manifesté pour notre relogement, nous allons aussi prochainement exiger la libération de nos amis et voisins», souligne-t-on encore. Selon les données chiffrées de la Sûreté nationale, 29 personnes, arrêtées en début de semaine lors des manifestations, ont été présentées devant le procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed. Ces manifestants seront poursuivis pour «trouble à l'ordre public». Les habitants des deux quartiers, rappelons-le, protestaient depuis samedi dernier contre la liste des bénéficiaires du programme de relogement. Nassima Oulebsir