Liberté Lors de l'entrevue accordée par le wali à la délégation des enseignants, le chef de l'exécutif aurait refusé de signer un PV de réunion, ce qui a poussé les syndicalistes à claquer la porte. La radicalisation du mouvement n'est pas exclue. “Dégage !” “Incompétence dégage !” “Non à l'étouffement des libertés syndicales et du droit à la grève” Les slogans au parfum du jasmin font florès à Tizi Ouzou. Les enseignants sont ainsi revenus à la charge en organisant, hier, une marche de protestation, à l'appel de deux syndicats autonomes : le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). Ils étaient des milliers, selon les organisateurs, à battre le pavé des rues de la ville de Tizi Ouzou en cette journée printanière. Une marche ponctuée par une journée de protestation qui a paralysé les établissements scolaires. Les enseignants ont d'abord observé un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation dont le premier responsable en a eu pour son grade. Les syndicalistes, qui ont pris la parole pour haranguer la foule, sont tombés à bras raccourcis sur le directeur de l'éducation accusé d'abus de pouvoir. Des slogans qui rappellent la détresse du corps enseignant sont scandés à gorge déployée par les marcheurs tout au long du parcours de la manifestation qui s'est ébranlée vers 11h du siège de l'inspection académique. Plusieurs banderoles sont déployées barrées de mots d'ordre qui réitèrent les revendications des enseignants devenues maintenant traditionnelles, comme l'assainissement des situations financières, l'autonomie de gestion des œuvres sociales de l'éducation, l'intégration des contractuels, le respect du droit à l'exercice de l'activité syndicale, etc. Les enseignants, qui exigent également l'enseignement obligatoire de tamazight, dénoncent “la gestion opaque du dossier relatif aux arriérés financiers”, avant de réclamer la régularisation de toutes les situations financières et administratives encore pendantes. Midi pile : la procession humaine arrive au point de chute, le siège de la wilaya. Mégaphone à la main, des syndicalistes expliquent la démarche arrêtée par les autonomes dans la conquête des droits des travailleurs de l'éducation. Une délégation s'est dégagée pour rencontrer le wali de Tizi Ouzou. Lors d'un bref entretien, le chef de l'exécutif aurait refusé de signer un procès-verbal de réunion, selon les dires des syndicalistes membres de la délégation. Le wali Abdelkader Bouazghi a proposé que le PV soit signé par l'inspecteur de la wilaya, ce que n'ont pas accepté les représentants des enseignants. “Nous avons voulu que le wali s'engage par écrit, mais devant son refus, nous avons préféré quitter la réunion”, affirme un délégué syndical. Une lettre explicative a été remise au wali dans laquelle sont consignées les revendications propres aux deux syndicats autonomes qui ont décidé de travailler de concert en initiant des actions communes. Après leur sortie réussie d'hier, les enseignants se disent “déterminés à maintenir la mobilisation, quitte pour ce faire à aller vers une grève illimitée pour arracher nos droits légitimes”, suggèrent des syndicalistes qui n'excluent pas la radicalisation de leur mouvement. YAHIA ARKAT Lectures: