Le mouvement est à son quatrième jour Les postiers en grève ouverte Par : Nabila Saïdoun, Liberté, 30 mai 2011 Leur mouvement est considéré comme illégal par leur direction générale qui a affirmé n'avoir reçu aucun préavis de grève. Fortes perturbations au niveau des bureaux de poste de la capitale et de plusieurs autres wilayas du pays à l'image d'Oran, Béjaïa, Aïn Témouchent, Souk-Ahras et Sidi Bel-Abbès. Une grève qui coïncide, et c'est loin d'être un hasard, avec la période de paiement des salaires et autres pensions de retraite, ce qui n'a pas manqué de faire perdre patience à un grand nombre de citoyens plutôt las d'être ainsi à chaque fois pris en otage. La protesta des postiers, enclenchée depuis deux jours (grève ouverte), risque, cependant, de perdurer si aucune évolution n'intervient concernant leurs revendications. Les postiers reprochent à leur direction de ne pas avancer assez vite pour concrétiser les résultats obtenus à la faveur de la grève d'avril dernier. Ils réclament aussi les mêmes avantages octroyés aux travailleurs d'Algérie Télécom qui ont bénéficié de la prime de rendement individuelle et collective. Rappelons, par ailleurs, que les postiers, avaient déjà entamé une grève en avril dernier qui a abouti à un certain nombre d'accords entre syndicat et entreprise concernant, entre autres, un dispositif d'avancement horizontal, un dispositif de promotion et la réactualisation du référentiel d'emplois (nouveaux postes). La date de finalisation du dossier avait alors été fixée au 25 mai courant et le référent a été bel et bien signé. C'est du moins ce qui nous a été affirmé, hier, par M. Zerargua, DG de la Poste, qui a qualifié ce mouvement de protestation “d'illégal”. “Aucun préavis de grève n'a été déposé”, insistera-t-il déplorant, à l'occasion, qu'on puisse recourir à de telles extrémités lorsque cela est injustifié. “Nous sommes sensibles aux revendications de nos employés et à l'amélioration de leurs conditions de travail mais il existe certaines doléances qu'on ne peut en aucun cas satisfaire”, nous a-t-il déclaré à propos de la revalorisation salariale réclamée argumentant qu'il y a déjà eu la récente augmentation de 25% (mai 2010) qui a coûté à l'entreprise pas moins de 3 milliards de DA (la masse salariale représente 80% du CA de la poste). Il expliquera en outre qu'“il est impossible d'augmenter les gens chaque année, à plus forte raison lorsque les résultats financiers de 2010 sont négatifs”, conclut-il précisant qu'une première mouture de ce bilan avait déjà été communiquée au syndicat. Une situation plutôt inquiétante qui devrait susciter une réaction de la part des postiers qui doivent réviser leur méthode de travail et améliorer les prestations. Déjà en avril dernier, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication appelait à ce que les postiers prennent leur destin en main. “Algérie Poste n'est pas la Fonction publique, elle puise ses fonds financiers de son propre rendement, si les fonctionnaires de cette entreprise veulent des augmentations de salaires, ils n'ont qu'à prendre leurs responsabilités en main”. L'ARPT, quant à elle, en sa qualité d'entité régulatrice du marché de la poste et des télécommunications a établi, la semaine dernière lors de la célébration de son 10e anniversaire, que l'Internet et la Poste sont les maillons faibles du secteur…