Avons-nous besoin des classements internationaux pour constater que nos universités vont mal? Et ne connaissons-nous pas les raisons de cet état de fait? Le système algérien – cette machine monstrueuse qui pervertit tout – fait en quelques années du plus doué des diplômés qui refuse obstinément de quitter son pays soit un beggar qui court du matin au soir derrière les miettes que les nouveaux « saigneurs » laissent tomber, soit un pauvre bougre dépressif qui n'est plus utile à rien. Voilà la terrible réalité que nous connaissons tous! Un diplômé de haut niveau peut-il survivre dans notre pays s'il ne bénéficie pas de la protection des beggarine-assassins et s'il ne devient pas un harki du système? C'était vrai du temps de Boumédiène et du FLN «nationaliste». Ça l'est encore plus aujourd'hui dans l'Etat DRS-assassin/FLN-RND-HMS-khobzistes. Un pays se construit étape par étape, comme une maison. La pyramide du savoir et des compétences ne peut pas être constituée par un sommet fait d'expertise et de compétences reposant sur du vide. Comment une université de haut niveau peut-elle pousser sur du fumier? La rente a tout liquidé dans notre pays, car ceux qui ont eu la charge de la dépenser à bon escient l'ont gaspillée et pillée sans qu'aucun résultat palpable ne soit produit en 50 ans. Jeune bachelier de 17 ans, à l'orée das années 70, j'avais décliné une offre de devenir boursier de l'Etat algérien pour préparer les concours d'accès aux grandes écoles en France, car je voulais vivre et travailler dans mon pays. J'ai donc fait une école d'ingénieurs algérienne et n'ai jamais cherché par la suite à poursuivre mes études plus loin que le niveau d'ingénieur. Eh bien, je peux vous assurer que pendant les 25 années d'exercice de mon métier dans des sociétés nationales, je ne me suis jamais senti sollicité au niveau de performance dont j'étais capable et cela est vrai pour la plupart des ingénieurs. Des collègues ont préparé des doctorats 3ème cycle et sont revenus après quelques années travailler dans la même société : ils ont continué à moisir sans être plus utiles qu'un simple technicien supérieur bien formé. Le mal est profond et la gangrène a tout envahi. Notre mal c'est le mensonge et la trahison. Le drame de notre pays c'est que ceux qui ont pris sa destinée en main à l'indépendance étaient dans leur grande majorité d'un niveau très bas. Mener une guerre d'indépendance est une chose, construire un pays avec une économie performante en est une autre. Et là, je rejoins l'avis de @jamil : la tâche était au-dessus des forces du peuple algérien de 62. Il aurait fallu s'orienter vers une politique de partenariat tous azimuths et non compter seulement sur nos propres forces – celles de l'Etat uniquement, de surcroît. La Malaisie, pays dont le profil ne diffère pas beaucoup de celui de l'Algérie, l'a fait. L'Etat malaisien envoyait chaque années des milliers de jeunes étudier dans les meilleurs universités occidentales, tout en travaillant patiemment et en partenariat avec les grandes entreprises étrangères au développement d'un tissu industriel consistent. Bien sûr, cet Etat est un Etat rentier et autoritaire, tout comme l'était celui de Boumédiène. Mais la Malaisie peut se targuer d'être aujourd'hui en bien meilleure position que l'Algérie, dans tous les domaines. La grande différence, c'est que le premier Premier Ministre de la Malaisie, Tunku Abdul Rahmân, était un diplômé en droit et histoire de l'université de Cambridge. Mâ yenfa3 ghîr essah… Lectures: 11