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Le cinquantième anniversaire de l'arrivée de Ben Khedda à la tête du GPRA.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 30 - 08 - 2011


Par Ait Benali BoubekeurLe remaniement du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), il y a de cela cinquante ans, ne fut pas une nécessité impérieuse. De l'avis des spécialistes, la nouvelle équipe ne changea pas de stratégie. Bien que les mauvaises langues aient prêté à Ben Khedda son intention de gauchiser davantage le FLN, la difficulté effective se trouva ailleurs. En effet, les dissensions à la tête de la révolution handicapèrent le fonctionnement normal des institutions provisoires. Avant le remaniement, le prédécesseur de Ben Khedda, Ferhat Abbas, avait été décrié et contesté par l'EMG (Etat-major général), dirigé par Houari Boumediene. Deux mois plus tôt, un incident (la capture d'un pilote français par l'EMG) avait provoqué un différend entre le GPRA et l'EMG. A l'injonction du GPRA de restituer le pilote aux autorités tunisiennes, l'incident s'étant déroulé sur le territoire tunisien, l'EMG avait récusé l'ordre avant de s'incliner quelques jours plus tard. Et cet incident n'était qu'une goutte débordant le vase. La vraie crise était celle qui opposait le GPRA et l'EMG sur la politique militaire du gouvernement. En effet, les tentatives de l'EMG de contrôler, à partir de l'extérieur, les wilayas intérieures furent le point d'achoppement des discussions. Initialement mis sous la tutelle du CIG (Comité Interministériel de la Guerre), l'EMG finit par écraser ce comité dans le premier temps et le GPRA dans le second temps. Cela dit, bien que la création de l'EMG réponde à la nécessite de diminuer la multiplication des tensions aux frontières, cet organisme visait le pouvoir tout court. Selon Mohamed Harbi, dans « FLN, mirage et réalité », la prise des fonctions de l'EMG, le 23 janvier 1960, avait intervenu dans une phase de reflux. Pour remédier à cette situation, l'EMG recourut sans vergogne à la contrainte. Cette dernière, hélas, fit éloigner cette armée de sa structure initiale : l'armée de paysans. Désormais, il devint une armée classique sous la houlette de Boumediene. D'après Mohamed Harbi : « Les unités cantonnées aux frontières tunisiennes sont l'objet de soins particuliers de la part de l'état-major. Elles sont, avant l'heure, l'embryon de l'Etat futur et donneront à la future armée nationale populaire (ANP) la quasi-totalité de ses chefs ». Néanmoins, avant de s'emparer des rennes du pouvoir, l'EMG n'entendit pas se substituer aux personnalités compétentes en vue de mener la bataille diplomatique. C'est dans ce contexte que fut convoqué le CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne), du 9 au 27 août 1961. Lors de ces travaux, l'EMG défendit le principe de la création d'un organisme distinct du GPRA pour mener les négociations. Bien que ce dernier ait été reconnu par la quasi-totalité ou peu s'en faut des pays, sa remise en cause venait des rangs de la révolution. Ainsi, avant la session, l'EMG avait peaufiné sa stratégie. D'après Mohamed Harbi : « Dans un ordre du jour, en présence de Houari Boumediene cachant son regard derrière d'épaisses lunettes noires, le commandant Ali Mendjli exhorte les officiers « à donner une leçon » au gouvernement ». Lors des débats en plénière, les attaques contre le GPRA furent légion. Les membres de l'EMG accusèrent, sans preuves, le gouvernement de chercher une solution de type néocolonialiste. Evitant de se donner en spectacle, les membres du CNRA ne suivirent pas l'EMG dans son délire. Ne faisant plus l'unanimité, Ferhat Abbas fut évincé. Krim Belkacem tenta de lui succéder. Ce fut sans résultat. Ben Tobbal et Boussouf s'y opposèrent fermement. Car il y avait entre eux, les 3B, une sorte de contrat non écrit : ils étaient d'accord entre eux pour partager le pouvoir. Mais aucun ne pouvait prendre le pas sur les deux autres. Du coup, le choix fut porté sur Ben Khedda. Ainsi, il y a 50 ans, l'allié d'Abane Ramdane au premier CCE (Comité de Coordination et d'exécution), devint le deuxième président du GPRA. Hélas, ce choix ne permit pas d'apaiser les tensions entre le GPRA et l'EMG. En effet, en signe de désapprobation, les membres de l'EMG quittèrent la session du CNRA avant la clôture de ses travaux. Bien qu'il ne reçoive pas beaucoup de coups des congressistes, le plus dur vint de l'un de ses membres. Selon Mohamed Harbi : « Pris de cours par les manœuvres de ses adversaires, s'estimant dupé par Ben Khedda, l'état-major doit encore affronter l'initiative de l'un de ses membres, le commandant Azzedine qui propose le retour de la direction de l'armée en Algérie. Le terrain de la discussion est déplacé. On pourra dire que la politique de l'EMG vis-à-vis du gouvernement est dictée par sa crainte de regagner le territoire national ». Cependant, le défi du gouvernement fut double. Le premier fut le maintien de la cohésion de la révolution. Il ne fallait pas que les maquisards intérieurs soient affectés par ces tiraillements. Le second consistait à amener les membres de l'EMG à se soumettre à la politique gouvernementale. Du coup, la stratégie de Ben Khedda fut de revenir au schéma de 1958 avec l'expérience des COMs. Avait-il les moyens de mettre en œuvre son plan ? Le rapport de force, et c'est le moins que l'on puisse dire, n'était pas en sa faveur. Ainsi, lors de sa visite à Ghardimaou, la direction provisoire de l'EMG lui réserva un accueil glacial. La détermination des membres de l'EMG de laisser telle quelle l'organisation finit par apporter ses fruits. Tout compte fait, Ben Khedda n'insista pas. Pour autant, il ne s'y résigna pas. Conscient du danger minant la révolution, Ben Khedda tenta de gagner les wilayas à ses vues. Il enjoignit, dans une note du 27 septembre 1961, aux chefs intérieurs de « cesser tout rapport avec l'état-major ». Cette tactique ne fut pas payante. En novembre 1961, il ne subsista plus de doute sur la victoire de l'EMG sur le GPRA. Le terrain étant balisé, Boumediene et ses adjoints rentrèrent juste après d'Allemagne. Ils rejoignirent du coup la base de Ghardimaou. Mohamed Harbi résume la suite en notant à juste titre : « Dans leur écrasante majorité, les officiers comprennent dès lors que selon le mot de l'un d'eux, « jouer le GPRA, c'est se retrouver dans le camp des perdants ». Cependant, à l'approche de la reprise des négociations, le GPRA tenta timidement de reprendre la main. Pour l'heure, l'EMG, bien qu'il ait été conscient de sa puissance, se limita à une simple opposition. Pour gêner l'action du GPRA, il n'hésita pas à créer des services parallèles à ceux du gouvernement. « A Tunis, les services d'information sont animés par le capitaine Ferhat qui s'installe dans un café proche du ministère de l'information et agit en concurrent de M'hamed Yazid », écrit Mohamed Harbi. Par conséquent, l'ouverture des négociations intervint sur fond de division. Bien que la France guette la moindre erreur à exploiter, le GPRA a su taire les divergences en vue de permettre au peuple algérien de recouvrer son indépendance. En ce sens, les négociateurs eurent une tâche doublement difficile. Pendant toute la période de négociation, ils travaillèrent sous pression. Beaucoup craignirent la rencontre du CNRA pour entériner les accords. Après le cessez-le-feu, la plupart cédèrent la place. Saad Dahlab fut un cas illustrant. Et cela anticipa la prise du pouvoir par l'EMG rejoint par Ben Bella, une devanture civile. En conclusion, le troisième GPRA, présidé par Ben Khedda, a honoré sa mission. Cinquante ans après, ses efforts sont indéniables. La jeune génération doit reconnaitre la valeur de ces hommes ayant permis à l'Algérie de vivre dans la souveraineté.

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