actu-match | mercredi 28 septembre 2011 Le président algérien aurait été hospitalisé à l'hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce, mi-septembre, en rapport avec son hospitalisation dans ce même établissement pour une hémorragie gastrique en 2005. Marie Desnos – Parismatch.com Six ans que cela dure. Que les rumeurs sur l'état de santé du président algérien succèdent aux démentis du gouvernement, se bornant à affirmer qu'Abdelaziz Bouteflika va bien, et est toujours capable de gouverner. De nouveau, ce mardi, une source affirme que le dirigeant de 74 ans a subi des examens médicaux durant une semaine en France à la mi-septembre. Selon le quotidien algérien «El Khabar», il se serait précisément envolé le 14 septembre de l'aéroport militaire de Blida, au sud de la capitale, en direction Paris, avant d'être pris en charge «dans une clinique privée à la périphérie de la capitale française». L'ancien ministre se serait fait escorter par quatre personnes: son frère Abderrahim, alias Nasser, le chef du protocole à la présidence de la République, Ammar Rakik, un haut officier des services de renseignements et de sécurité, et un officier militaire de la garde présidentielle. Il serait depuis en convalescence au Palais présidentiel d'el-Mouradia, à Alger, et se tiendrait quelque peu écarté des affaires publiques. L'informateur ne donne en revanche aucune précision quant à la durée de cette convalescence. Une porte-parole de la présidence n'a pas souhaité faire de commentaire. Mais toujours selon la même source, ces examens seraient en rapport avec son opération pour un «ulcère hémorragique à l'estomac», subie en décembre 2005 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. C'est donc ce qui expliquerait son absence à l'inauguration du Salon international du livre d'Alger, le 21 septembre, et à la 66ème session de l'Assemblée Générale des Nations unies le lendemain. Pourtant, l'agence Agence presse service (APS) faisait état, comme si de rien n'était, d'une réunion qui se serait déroulée ce mardi entre Bouteflika et le président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères de l'Etat du Qatar, cheikh Hamed Ben Jassem Ben Jaber Al Thani. En 2006, déjà, quand il avait été de nouveau hospitalisé en France, officiellement pour un suivi post-opératoire, ses services avaient tenu à minimiser l'événement. Un ras-le-bol qui s'étend Secret médical entourant les chefs d'Etat contre spéculations: En février dernier, un câble diplomatique dévoilé par WikiLeaks via «El Païs», es affirmait que le président algérien était atteint d'un cancer gastrique terminal. «Un médecin, au fait de la santé du président Bouteflika nous a affirmé dans la plus stricte confidentialité que le président souffrait d'un cancer –comme cela était largement soupçonné– mais qu'il était actuellement en rémission, autorisant le président à remplir sa fonction», rapportait notamment l'ambassadeur des Etats‑Unis à Alger de l'époque, Robert Ford, dans ce document. Il ne lui resterait que quelques années à vivre. Suite à cela, les rumeurs se sont multipliées, alimentées par le silence du septuagénaire. Le 15 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika a finalement fait sa première apparition en trois mois, pour annoncer son intention de réaliser des réformes législatives et d'amender la constitution de 1996 pour endiguer le mouvement de révolte inspiré des révolutions tunisienne et égyptienne. Il est néanmoins apparu très fatigué, relançant la polémique sur sa capacité physique à terminer son mandat (en 2014). En outre la lassitude de plus de 13 ans de Bouteflika gagne du terrain. Les scandales de corruptions auquel il est mêlé, ainsi que sa manière controversée de s'accaparer le pouvoir, l'ont desservi. Rappelons que le successeur de Liamine Zeroual a fait réviser, avec l'accord de l'armée, la Constitution en 2009 pour obtenir un troisième mandat, que nombre d'opposants estiment frauduleux. Enfin, ses réformes et promesses de réformes arrivent trop tard (le 24 février, l'Algérie a notamment officiellement levé l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans, répondant ainsi à une exigence de l'opposition dans le contexte du printemps arabe). Lectures: 8